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3,96

sur 673 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si ce n'est pas un roman inoubliable, j'ai néanmoins passé un très agréable moment à découvrir l'histoire mystérieuse du tableau au coeur de ce roman.

L'intrigue s'installe doucement, entre l'Espagne de 1937 et le Londres de 1967. D'un côté, le soleil andalou, sur lequel plane les ombres de la guerre d'Espagne et les secrets de la famille Schloss. de l'autre, la pluie londonienne et la volonté farouche d'Odelle de découvrir l'histoire d'un tableau miraculeusement redécouvert. Deux fils narratifs qui se rejoignent de manière un peu prévisible mais non sans rebondissements dans le dernier tiers du récit.

En guise de bémol, je trouve que les explications sur les causes des conflits civils en Espagne ne sont que survolées, de même que l'ambiance dans le Londres des sixties (malgré quelques situations décrivant le racisme ambiant et le parallèle voulu entre la situation de la jeune femme et celle de Marjorie). Il en reste cependant un récit efficace et bien construit, que j'ai pris plaisir à découvrir!
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Un étrange tableau

"Certains des tableaux d'Isaac n'étaient pas mal, mais celui-ci, celui-ci se dressait devant elle comme une...personne. Ce n'était pas une question de réflexion, mais de sensation. La puissance de cette peinture la submergeait".

Odelle, Olive, deux femmes, deux destins croisés, deux artistes en quête de sens dans des sociétés encore conservatrices.
Elles tentent de faire entendre leur voix, leur singularité grâce à leur art.

Odelle se rêve écrivain: l'écriture est un prolongement de son être. Ses poèmes lui permettent de mettre à distance le monde et de masquer sa cruelle déception quant à son rêve d'intégration dans l'Angleterre conservatrice des années 60.
Originaire des Caraïbes, Odelle survit de boulot en boulot jusqu'au jour où une rencontre et un tableau font basculer sa vie.
Olive est la fille d'un marchand d'art en exil. Sa famille s'est réfugiée en Espagne dans les années 30. Olive peint. Toile après toile, Olive livre en secret sa vision du monde et ses propres tourments. Mais être une femme peintre n'est pas concevable même pour un père marchand d'art. Alors elle se tait... Ce silence sera dévastateur pour Olive et sa famille.

Jessie Burton nous livre une bouleversante fresque familiale dont elle dénoue les fils page après page.
L'art et la création artistique sont les liens entre ces deux trajectoires personnelles. Un mystère autour de la genèse d'un tableau permet de dévoiler le parcours de ces femmes fortes et talentueuses.

J'ai été captivée par cette histoire et emportée par l'écriture si précise et riche en détails de Jessie Burton.
Jessie Burton s'interroge dans ce roman sur la place des femmes dans l'art et sur la question de leur légitimité en tant qu'artiste au sein de la société.
Il est aussi question de l'exil vécu par Odelle et du tragique tournant politique qu'a connu l'Espagne dans les années 30, le franquisme.

Bref, un magnifique roman que je vous conseille sur le destin hors du commun de deux femmes artistes liées par un mystérieux tableau.
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Un tableau mystérieux et l'histoire s'emballe.
Cette histoire est un diptyque, un pan se situe en 1967 et l'autre en 1936 ; un à Londres et l'autre dans un village près de Malaga.
Le lien ?
Une native des Caraïbes, Odelle Bastien, qui cinq ans auparavant avait aménagé à Londres et qui, un jour, a trouvé à la fois un emploi dans une galerie d'art et l'amour en la personne du propriétaire de ce mystérieux tableau dont j'ai parlé.

Tour à tour, le présent et le passé se dévoilent, au risque d'emmener le lecteur encore plus loin dans le mystère.
J'ai bien aimé me laisser guider par le sombre éclat de ce tableau et surtout par les personnages qui en sont dépendants. L'ambiance des deux époques, bien rendue, contribue de manière subtile à la révélation de l'énigme, elle-même servie par un style tout à fait harmonieux, aux mots bien choisis et aux images suggestives.
Malgré un je ne sais quoi dans les dialogues qui m'a empêchée d'adhérer entièrement à l'histoire, j'ai suivi avec intérêt les heurs et malheurs des protagonistes et surtout les tribulations des acteurs du marché de l'art autour de ce tableau dont j'aurais bien souhaité l'existence réelle…

D'où vient le talent ? de quoi se nourrit-il ?
Les artistes sont-ils influençables ? Quelle est la place de l'amour et de l'amitié dans leur parcours ?
Ce roman tourne autour de ces questions et ma foi, me donne bien envie d'aller refaire un petit tour dans un musée pour m'interroger sur l'aura mystérieuse de ces tableaux fascinants à tous points de vue.
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Après un excellent premier roman (« Miniaturiste », 2014) https://blogapostrophe.wordpress.com/2020/10/03/miniaturiste-de-jessie-burton/?preview=true, qui nous plongeait dans les guildes hollandaises du XVIIème siècle à travers la sphère prophétique du monde miniaturiste d'une maison de poupées, Jessie Burton nous livre ici un second roman tout aussi éblouissant, inspiré des saintes espagnoles Justa et Rufina, artistes et martyres au IIIème siècle.

« Les filles au lion » se déroule entre deux espaces temps et dans deux pays de l'Europe. de Londres à Malaga, au coeur de l'Andalousie. L'histoire débute en 1967 avec poésie et mystère, dans une boutique de chaussures londonienne où les clientes prennent l'apparence de sorcières. Chaque détail prend l'allure d'un conte, que nous dévorons avec gourmandise. Frémissant, exprimant tantôt une moue de dégoût tantôt un sourire de soulagement.

« […](« on appelait ça « la confiture d'orteils »). Cynth disait qu'on aurait pu mouler un pied entier avec tous ces déchets, un monstre capable de danser la gigue tout seul.«
P.18

« […]son cri d'effroi enchanté en imaginant ces pieds sans orteils. »La sorcière aux moignons![…]Elle vient te chercher, Delly! » […]Cette femme était peut-être une sorcière venue me montrer une autre voie.[…]sa présence m'apparaît comme le dénouement macabre de ce chapitre de mon existence »
P.19

Odelle, une jeune fille à la peau ambrée, originaire de Trinidad dans les Caraïbes nous raconte comment son destin a pris un chemin différent. Elle nous raconte son parcours de Port of Spain à l'Angleterre accompagnée de sa meilleure amie Cynth. C'est une fille brillante, douée pour l'écriture mais dans un univers patriarcale et farouchement hostile aux étrangers. Pourtant, une lettre va changer son destin.

Un emploi de dactylo dans une galerie d'art, davantage que ce qu'elle pourrait rêver étant donné sa couleur de peau. Odelle va rencontrer Marjorie Quick, une personnalité haute en couleur, qui va la prendre sous son aile et l'encourager à écrire.

« Comme beaucoup d'artistes, tout ce que je créais était lié à ce que j'étais, et je pouvais donc souffrir de l'accueil réservé à mon travail. L'idée qu'une personne puisse séparer sa propre valeur de celle de sa production était révolutionnaire.«
P.180

« le poème pour le mariage[…] représentait pour moi un exemple parfait de ce sentiment que mon travail d'écriture était entravé par les contraintes. J'avais écrit pendant si longtemps dans le but précis de provoquer l'approbation que j'avais oublié la genèse de mon impulsion: la création pure, libre, existant en dehors des paramètres de la réussite et de l'échec. »
P.181

De l'autre côté, elle va croiser un jeune homme, Lawrie Scott avec qui elle va se lier.

« Je l'ignorais mais un lien s'était tissé. Qui avait suggéré quoi, qui avait voulu quoi – cette curieuse danse des allusions et des attitudes des premières fois – n'avait plus d'importance. Nous étions dépendants l'un de l'autre sans vraiment nous connaître, comme peuvent l'être les jeunes gens quand ils n'ont jamais été brûlés, meurtris ou rejetés, quand ils partagent tout et commettent l'erreur de croire que l'autre est la réponse à leurs questions confuses. »
(Odelle & Lawrie) P.152

Il a hérité un tableau de sa mère auquel elle tenait énormément mais il n'en sait pas davantage. Les filles au lion. Sublime, il hypnotise quasiment ceux qui l'observent par ses couleurs incandescentes et par la scène qu'il dépeint. Signé seulement de deux lettres: I et R. Lawrie décide de le montrer à la galerie où elle travaille. Marjorie Quick a une réaction surprenante, comme si elle en savait davantage qu'elle ne voulait bien le dire, ce qui interroge Odelle. Elle décide de percer l'énigme.

En parallèle, sans lien apparent, le lecteur effectue des sauts dans le temps. le premier page 77, nous quittons avec regret Odelle et Marjorie pour rencontrer les membres de la famille Schloss, à Arazuelo, en Andalousie en 1936. Une jeune fille prénommée Olive tient une lettre dans sa main, qui peut décider de son destin. Sa mère Sarah dort sous l'effet d'un somnifère, ignorant tout de ce qui fait vibrer son enfant. Et le père, Harold, est plus souvent absent que présent pour vraiment s'intéresser à elle. Ils voyagent souvent et viennent de s'installer dans cette finca un peu délabrée, dans une atmosphère de désolation. Deux locaux, un frère et une soeur, vont apporter des présents aux nouveaux venus et devenir des familiers des Schloss, travaillant pour le couple l'un et l'autre. Olive va tisser un lien particulier avec chacun d'eux et s'attacher à cette terre d'Espagne.

« Après une décennie passée à dévorer des romans, Olive savait que les hommes séduisants représentaient un danger mortel. Leur histoire se répétait au fil des siècles, les laissant indemnes d'une page à l'autre, tandis que les filles étaient montrées du doigt, des filles étaient perdues. Des filles finissaient muettes comme des statues, piteusement décorées. »
P.109-110

P.118

Les liens apparaissent doucement au fil du roman mais plusieurs fils ne sont pas encore déroulés. L'auteur nous réserve des surprises et pas une seconde, notre attention ne décroît. Des liens tissés entre Odelle et Marjorie Quick, de sa liaison avec Lawrie en périphérie de celle-ci. On s'interroge sur l'origine du tableau, a-t-il tout dit? On suit l'enquête d'Odelle avec attention. Et de la relation du beau-père avec sa mère, celle-la même qui avait le tableau, des éléments à rassembler pour comprendre l'ensemble… Pourquoi autant de mystère autour de ce tableau et de l'artiste qui l'a réalisé? le sujet du tableau est aussi source de controverse.

L'origine d'Odelle va permettre d'aborder l'héritage colonialiste britannique, un aspect de l'Histoire peu connu. Et Olive va assister à la guerre civile d'Espagne, sanglante et n'épargnant personne. Jessie Burton a choisi d'évoquer des faits historiques à travers le prisme féminin d'amitiés fortes. Des femmes qui ont besoin du concours des hommes pour trouver protection et appui, qu'il s'agisse de Londres ou de l'Andalousie mais qui dessinent leur chemin pour s'en affranchir et renverser la tendance.

Jessie Burton a une façon bien à elle d'écrire et de captiver son lectorat, empreinte d'originalité, de poésie et de mystère. Elle titille votre curiosité crescendo, vous apportant les éléments, qui vont tisser l'intrigue, morceau par morceau, jusqu'à l'apothéose finale de main de maître.

Un roman passionnant, féministe, fort, prégnant, vous plongeant dans une histoire familiale chargée traversant les époques, la guerre, les océans, les sentiments, pour vous livrer le mystère des filles au lion. Évoquant la Création, le talent, l'Amitié et l'Amour comme source de toute chose.

« Elle se sentait démultipliée, comme si une porte, longtemps cachée en elle, s'était ouverte, dévoilant un couloir sinueux, dans lequel elle courait. Depuis le moment où elle avait rencontré cet homme, il restait accroché à son imagination. Il avait amplifié ses sentiments, doublé la profondeur de ses horizons. Pour une fois dans sa vie, quelqu'un lui avait donné l'impression d'être grandiose. »
P.218

Entre Art et Sentiment, l'être humain au coeur de cette envoûtante énigme, qui nous parle avant tout de la place de la femme dans une société d'hommes. Un vrai coup de coeur.

PHOTOS, IMAGES cf . BLOG https://blogapostrophe.wordpress.com/2021/07/11/les-filles-au-lionde-jessie-burton/
Lien : https://blogapostrophe.wordp..
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The Muse en anglais.

Magnifique tragédie grecque contemporaine dans le monde des arts.
C'est captivant, magnifiquement écrit et documenté.
Ce roman donne envie de peindre, dessiner, écrire, d'aller visiter des musées,...
Il distille de l'art presque à chaque page dans nos veines.
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Jessie BURTON, la dame du "Miniaturiste" : Chic. Je suis revenue à Amsterdam peu après la lecture du "Miniaturiste" et ce fut un grand plaisir pour moi de voir et de comprendre l'usage des si belles maisons de poupées et de les faire découvrir à mes enfants.
Après les Pays Bas et la gloire de ses comptoirs, nous évoluons dans 2 temps/lieux : Londres dans les années 60 avec Odelle et l'Espagne qui plonge dans la guerre civile avec Olive.
Odelle est une jeune fille des îles, qui après avoir idéalisé l'Angleterre, a découvert le racisme, la pluie et réalisé qu'elle parlait un anglais plus élégant que les locaux. Odelle lâche son boulot de vendeuse de chaussures pour travailler dans une galerie d'art atypique. Odelle veut écrire, mais n'ose pas malgré d'évidentes qualités. Dans cette galerie, elle rencontre Marjorie Quirck, qui va la pousser dans la voie de l'écriture.
Dans une Andalousie lunaire, Olive, fille d'un marchand d'art d'origine viennoise pour qui une femme ne peut être peintre, et d'une mère dont la seule fonction est d'être divine, peint comme elle respire, comme elle se noie, comme si sa vie en dépendait ... La rencontre avec le peintre Isaac ROBLES et sa soeur, va décupler son talent.
Entre ses deux époques, 2 tableaux et surtout 1 "Rufina et le lion" signé IR, qu'apporte à la galerie Lawrie Scott afin de connaître sa valeur éventuelle.
La création, la place de la femme dans la société autre que celle d'épouse et de mère, la difficulté d'être artiste dés lors que l'on est connu/reconnu (la reconnaissance, la célébrité ne pourrissent-elles pas la création ?) forment l'écrin de ce beau roman fidèle au premier dans lequel on trouvait déjà une tentative de réponse à la question de la place de la femme et son droit à être artiste dans l'Amsterdam du XVIIème siècle.
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Commentaire court vu leur nombre, déjà!

Je ne connais pas l'auteure : au centre de ce récit figure une oeuvre d'art , un tableau —- huile sur toile au motif étrange —-«  d'un côté une fille tenant la tête sans corps d'une autre fille entre ses mains et de l'autre, un lion , assis , hésitant à bondir sur cette proie » , qui apparaît au lecteur dès le début dans le coffre ouvert d'une MG, à Londres en 1967 , en compagnie d'Odelle, curieuse et combative , une narratrice confrontée au racisme , jeune femme de vingt - cinq ans, originaire des Caraïbes, arrivée en Angleterre cinq ans plus tôt——-elle vient de les passer à vendre des chaussures ——-la voilà engagée comme secrétaire dans une grande galerie d'art près de Picadilly .

Un emploi qui pourrait changer sa vie!

Son rêve est de devenir écrivain, il lui manque pourtant la confiance en soi.

L'autre pôle temporel se situe en 1936, au coeur d'un village du sud de l'Espagne , où se sont installés un marchand d'art viennois, son épouse anglaise et leur fille Olive âgée de 19 ans qui ——, elle rêve de peindre ——
Isaac et sa soeur Teresa les rejoindront dans leur villa .

Ce roman mêlant habilement deux époques, milieux sociaux, origines différentes : la veille de la guerre d'Espagne et le Londres des sixties mettra au jour de très beaux rôles essentiellement féminins, attachants , la position de l'artiste , son élan, son geste et ce qui l'entrave ....

Intéressant , dense, narration à l'architecture compliquée , l'auteure explore pourtant avec précision chaque décor , chaque scène et chaque geste des personnages .

Une machine romanesque irrésistible , plutôt roman de femme qui cerne avec justesse les pulsions et les hésitations de femmes très dissemblables : Odelle et Olive .
Une Histoire d'amour et d'ambition qui dévoile avec sensualité et talent les contours imprévisibles , inexplorés, mystérieux de la puissance créatrice .

Je n'ai pas lu le premier roman de l'auteure .
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Embauchée comme secrétaire dans une galerie d'art à Londres, la jeune Odelle fait la connaissance d'un jeune homme étrange venu vendre un tableau de famille représentant deux femmes et un lion. Fascinée par le tableau, Odelle va nous entraîner 30 ans en arrière en pleine guerre d'Espagne. Un roman étrange et fascinant à la construction habile qui nous parle de la création au féminin et de destins de femmes et nous tient en haleine jusqu'au bout.
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Ce deuxième roman se déploie autour de deux intrigues.

1967. Odelle Bastien, jeune caraïbéenne installée à Londres depuis 5 ans, se rêve écrivain mais peine à trouver ses repères dans une configuration de société raciste qui ne favorise pas son immersion. Sa vie bascule lorsqu'elle est engagée dans une galerie d'art par l'énigmatique Marjorie Quick. Dans ce contexte, un étrange tableau arrive à la galerie, proposé par un certain Lawrie et enclenche les prémisses d'une énigme que l'héroïne tentera de résoudre.

1936 en Andalousie. La jeune Olive Schloss, fille d'un riche marchand d'art britannique exilé, rêve secrètement d'un avenir d'artiste peintre, dans une famille et une époque refusant ce type d'avenir à une femme. Un artiste révolutionnaire, Isaac Robles entre avec sa soeur Teresa au service de la famille Schloss. Entre ces deux personnages et la famille, des liens d'amitié empreints de méfiance et de passion se nouent tandis que la guerre civile couve. La violence monte peu à peu comme une fièvre et s'empare des personnages pendant que le talent d'Olive se déploie dans l'ombre. Les circonstances conduisent la jeune femme à conclure une terrible transaction avec les Robles, dont les retentissements se prolongeront jusque dans les décennies suivantes.

Les deux intrigues s'entremêlent autour d'un pivot : l'oeuvre d'art d'un peintre inconnu, Rufina et le lion, dont la symbolique figure la réalité de l'Espagne des années 30, en guerre contre elle-même. Dans ce roman, Jessie Burton soulève la thématique de l'art, la puissance du désir au sein de tout processus créatif, les ressorts complexes de la reconnaissance et le rôle des artistes en tant que témoins de l'histoire.

Après Miniaturiste, très remarqué, Jessie Burton retrace dans ce deuxième roman l'expérience de femmes aux prises avec leurs désirs et leurs doutes au sein de systèmes qui exercent sur elles des forces centrifuges. À travers ces déséquilibres et les velléités de résistance qui animent ses héroïnes, l'écrivaine nous parle des injustices sociales, de la virulence du patriarcat et de la persistance de rapports de classe qui repoussent chacun dans ses assignations. Les personnages composent comme ils peuvent avec ces réalités et on assiste à leurs tentatives de renverser ce rapport de force et d'en réparer les dégâts.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui permet de multiples et riches lectures. L'écriture de Jessie Burton est belle et flamboyante, certains passages ont l'éclat des métaux rares et respirent l'air vif des matins qui précèdent les journées brûlantes. Pour construire son roman, la romancière a réalisé un travail de documentation colossal et elle nous propose ici des personnages ciselés, acteurs d'intrigues qui ont une réelle épaisseur. Elle nous conduit subtilement de l'une à l'autre jusqu'à ce qu'elles s'entrecroisent et que nous approchions du dénouement. L'accroche est immédiate depuis les premières pages et la romancière soutient le suspense jusqu'aux dernières pages.
Un seul bémol, qui est peut-être très personnel. le tout semble recouvert d'une sorte de voile de glace qui en refroidit les couleurs, qui tient peut être des intentions de la romancière ou à la qualité de son écriture. Les personnages semblent ainsi curieusement tenus à distance et cette tonalité générale m'a empêchée de m'y attacher et de les rejoindre entièrement.



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J'ai beaucoup aimé la manière d'écrire de l'auteur, un récit fluide et prenant ! Je ne dirai pas que les personnages sont attachants mais ils sont intrigants et je voulais savoir comment chacun allait vivre les événements décrits. L'atmosphère du roman selon moi est assez noire tout de même, un bon feel-good comme prochaine lecture sera le bienvenue ! Cependant je vous recommande ce roman qui présente une histoire originale et riche en décors, personnages et mystères !
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