AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 664 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici donc le deuxième et très attendu roman de Jessie Burton! J'avais adoré Miniaturiste qui m'avait littéralement sidérée par son originalité, sa pertinence et la minutie de sa documentation, parfaitement intégrée à la trame romanesque. Il y était question d'une maison de poupée hollandaise et d'une jeune femme isolée mais combative, en butte à une famille opaque et pleine de secrets.

Tout en étant très différent, Les filles au lion n'est pas sans points communs avec Miniaturiste : au centre du récit, encore une oeuvre d'art-un tableau, cette fois- et une héroïne-narratrice originaire des Caraïbes, vivant et travaillant dans le Londres des années 60, solitaire, timide, souvent humiliée mais réfléchie, indépendante et d'une étonnante force de caractère.

Les poInts communs s'arrêtent là, car à première vue, ce deuxième roman semble plus convenu que le premier: deux intrigues qui se succèdent d'abord, puis se croisent, et s'éclairent enfin l'une l'autre. Une histoire d'amour. Une intrigue romanesque sur fond de guerre d'Espagne et de supercherie artistique. Une intégration gagnée à la force du poignet.

Mais à y regarder de plus près, de même qu'il y a des surprises dans les découvertes du lecteur, et que se découvrent progressivement les talents et la distribution des rôles entre ces deux intrigues dans des temps et des espaces séparés , se découvre aussi un sous-texte.

Comme un pentimento original derrière un tableau académique.

Odelle, l'héroïne qui rêve d'être romancière et Olive, la jeune peintre de génie, ont toutes les deux en commun d'être des créatrices qui ne se font pas confiance , se méfient de leur entourage amical trop enthousiaste ou trop sévère , et qui ont besoin, pour exister, d'être découvertes sans pression, à couvert, sans tapage.


J'y ai vu- peut-être à tort?- l'aveu inquiet d'une jeune auteure, secouée par le succès de son premier livre et qui demande une ombre propice, un anonymat protecteur pour retrouver sa verve créatrice.

Et surtout une amie éclairée : Marjorie Quick pour Odelle ou Teresa pour Olive qui puisse la comprendre, l'aider, l'encourager...

Car - et c'est un autre point commun avec Miniaturiste- Les Filles au Lion est aussi un roman de femmes, un roman à la gloire de la solidarité et de l'émancipation féminines.

Dans un monde où les pères, les amants, les maris mettent souvent les créatrices sous le boisseau, il faut pour les pousser vers la lumière des amazones comme Teresa ou Quick- Marjorie de son prénom, mais son nom de famille lui va tellement mieux... et cache tant de mystères!

Cette figure de l'Amazone est, comme celle de la Miniaturiste du premier roman, une divinité tutélaire mystérieuse et forte, attachante et surtout attachée : en elle s'incarne, me semble-t-il, la seule vraie histoire d'amour du roman. Les autres ne sont qu'un leurre.

Je ne suis pas sûre d'être dans le vrai, mais cette piste de lecture m'a paru progressivement se confirmer. J'ai aimé en retrouver les signes, semés discrètement dans le récit, comme les admirateurs des Filles au lion retrouvaient sur la toile la touche et la palette d'un peintre trop rare et trop tôt disparu.

J'ai donc aimé ce jeu de piste, dissimulé derrière une composition savante et une histoire romanesque, et remercie les éditions Gallimard et Babélio de me l'avoir offert.
Commenter  J’apprécie          975
L'action commence en 1967 avec Odelle, une jeune femme venue de Trinidad. Elle rêve de devenir écrivaine.
En attendant, elle vend des chaussures mais dès le début de notre histoire, elle est embauchée comme dactylo dans une galerie d'art dont la patronne est l'originale Marjorie Quick.
Odelle rencontre Lawrie Scott qui vient d'hériter d'un tableau de sa mère. Odelle va essayer de connaître l'origine et l'histoire du tableau des filles au lion.
Pour cela, on passe l'autre partie du roman en Espagne, peu avant la guerre civile. L'auteur du tableau serait Isaac Roblès, un peintre décédé pendant la guerre civile.
Nous faisons la connaissance d'un marchand d'art, un Juif viennois; de sa femme, une anglaise fantasque et de leur fille Olive qui n'ose pas avouer sa passion pour la peinture à ses parents. Elle part cependant perfectionner son art dans une école d'art londonienne.
On passe donc successivement d'une période à l'autre, d'un pays à l'autre.
Petit à petit, j'ai été tentée de démêler le mystère du tableau avant l'auteure en reliant les évènements les uns aux autres. Cela met du piment à la lecture.
D'habitude, le fait qu'il y ait deux périodes dans un livre me trouble comme lorsque je lis une nouvelle et qu'il faut trop vite s'en séparer mais ici, les histoires sont aussi passionnantes l'une que l'autre et bien reliées par les évènements d'une époque à l'autre.
Le mystère du tableau nous fera remonter loin dans l'histoire chrétienne avec deux héroïnes saintes, Justa et Rafina.
L'intrigue est plus attachante que les personnages pour lesquels j'ai gardé une certaine distance malgré moi.
L'ambiance est moins prenante que dans "Miniaturiste", le premier roman de Jessie Burton.
Cela reste néanmoins un très bon roman aux liens finement entrelacés.
Commenter  J’apprécie          550
Sans en avoir lu aucune [critique] au préalable, je me hasarde à transcrire une note de lecture de ce roman qui m'a "époustouflée "!...


Je me souviens avoir lu moult critiques positives de "Miniaturiste"...
et comme souvent après avoir été sollicitée par d'autres lectures...j'ai
reporté la découverte de cette auteure à plus tard !...et ainsi le
temps va !!...

Ce deuxième roman traduit en français... je l'ai acquis à la rentrée 2017...
Et je ne le lis qu'en ce début d'année 2018....Un grand , grand bonheur de lecture...

"(...) mais ce n'était pas une question d'argent. Je faisais un pas vers ce que l'on m'avait présenté comme les Choses Importantes : la culture, l'histoire et l'art. (p. 23)"


Deux récits parallèles en deux périodes qui alternent entre 1930 et 1967...

Notre première héroïne des années 60, Odelle, originaire des Caraïbes, vit à Londres, comme vendeuse de chaussures... ce qui ne la réjouit guère !!! Elle, elle ne rêve que de devenir écrivain. Elle parvient àêtre acceptée comme secrétaire dans une galerie d'art...où elle rencontre sa responsable,
Marjorie Quick, personnage mystérieux, haut en couleurs, qui va l'encourager à écrire , qui va chambouler son existence !!...

Elle rencontre en même temps un jeune homme séduisant et sympathique, Lawrie Scott, venant d'hériter de sa mère d'un seul tableau, des plus mystérieux quant à son origine.
Ce dernier représente Deux jeunes femmes et un lion. Il soumet cette toile à Marjorie, la patronne d'Odelle, qui a l'air d'en savoir bien plus qu'elle ne laisse paraître.

Ce qui incite Odelle à chercher, à enquêter sur ce tableau ainsi que sur sa directrice, très amicale à son égard, mais si déroutante, imprévue et insaisissable !

La jeune femme va se retrouver dans une histoire d'amour et d'ambition, dans l'Andalousie des années 30, alors que la guerre d'Espagne débute avec rage entre les nationalistes et "les rouges" !
Des individus pris dans les tourments de l'Histoire ainsi que dans leurs tumultes tant amoureux que créatifs...

Des personnages attachants, complexes, des pages magnifiques sur l'Art, les difficultés de tout peintre, ainsi que celle de l'Ecriture.... Toutes ces puissances créatrices qui peuvent être aussi contestation de son époque ...

Un suspens des plus réussis... Des rebondissements, des sauts dans différentes époques....un immense talent dans la construction et les emboîtements des narrations, qui nous tiennent en haleine,
jusqu'au bout ...

Un roman très dense, bouleversant, qui nous oppose de multiples questionnements dérangeants sur les frontières du Mal et du Bien, les contradictions, ambivalences humaines, parfois terrifiantes,
le poids de l'Histoire, et L'Espoir, la force toujours offerts par l'Art, la Beauté et la puissance de vie de tout créateur....sans oublier aussi, parfois les miracles d'une rencontre !

"On ne connaît pas forcément le sort qu'on mérite. Les moments qui changent une vie - une conversation avec un inconnu à bord d'un bateau, par exemple- doivent tout au hasard.
Et pourtant, personne ne vous écrit une lettre, ou ne vous choisit comme ami, sans une bonne raison. C'est ça qu'elle m'a appris : vous devez être prêt à avoir de la chance. Vous devez avancer vos pions."

Commenter  J’apprécie          500
Un tableau mystérieux et l'histoire s'emballe.
Cette histoire est un diptyque, un pan se situe en 1967 et l'autre en 1936 ; un à Londres et l'autre dans un village près de Malaga.
Le lien ?
Une native des Caraïbes, Odelle Bastien, qui cinq ans auparavant avait aménagé à Londres et qui, un jour, a trouvé à la fois un emploi dans une galerie d'art et l'amour en la personne du propriétaire de ce mystérieux tableau dont j'ai parlé.

Tour à tour, le présent et le passé se dévoilent, au risque d'emmener le lecteur encore plus loin dans le mystère.
J'ai bien aimé me laisser guider par le sombre éclat de ce tableau et surtout par les personnages qui en sont dépendants. L'ambiance des deux époques, bien rendue, contribue de manière subtile à la révélation de l'énigme, elle-même servie par un style tout à fait harmonieux, aux mots bien choisis et aux images suggestives.
Malgré un je ne sais quoi dans les dialogues qui m'a empêchée d'adhérer entièrement à l'histoire, j'ai suivi avec intérêt les heurs et malheurs des protagonistes et surtout les tribulations des acteurs du marché de l'art autour de ce tableau dont j'aurais bien souhaité l'existence réelle…

D'où vient le talent ? de quoi se nourrit-il ?
Les artistes sont-ils influençables ? Quelle est la place de l'amour et de l'amitié dans leur parcours ?
Ce roman tourne autour de ces questions et ma foi, me donne bien envie d'aller refaire un petit tour dans un musée pour m'interroger sur l'aura mystérieuse de ces tableaux fascinants à tous points de vue.
Commenter  J’apprécie          4010
J'ai eu la chance d'être conviée par Babelio à rencontrer Jessie Burton dans les locaux des éditions Gallimard. Celle-ci venait y parler de son 2e roman très attendu, Les filles au lion. Jessie Burton si vous ne la connaissez pas encore, a fait un tabac avec son 1er roman Miniaturiste qui s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires (autant vous dire que j'ai immédiatement couru acheter un exemplaire à peine sortie de ma rencontre avec cette écrivain britannique fort sympathique). Je vous laisse imaginer la pression de devoir écrire un 2e roman aussi prenant et unanime (en écoutant les autres blogueuses conviées, que d'éloges concernant Miniaturiste, j'ai presque failli être victime du fameux spoil criminel! ).

Jessie Burton le reconnaît volontiers, elle souhaitait mixer 3 thématiques qui lui tenaient à coeur et en faire le sujet de son 2e livre : l'héritage des colonies britanniques, notamment les Caraïbes et plus précisément Trinidad, l'histoire de la guerre civile espagnole et la peinture. Rassurez-vous, le cahier des charges a été respecté et nous donne ce bon roman, Les filles au lion, qui sans être un coup de coeur, n'en demeure pas moins de la bonne ouvrage et se lit très bien.


Odelle, est une jeune fille dans la plus pure tradition oxfordienne. Très bien éduquée, cultivée et talentueuse, elle ne jure que par Shakespeare et les auteurs du panthéon classique anglais. Écrivain en herbe, elle monte à Londres pour réaliser ses rêves. Tout irait pour le mieux en cette année 1967 si Odelle n'était pas caribéenne, noire et une femme. Dans ce Londres des années 60, si l'éveil vers le flower power et la libération des moeurs est en marche, ce n'est quand même pas la panacée et le regard des autres sur leurs amis des anciennes colonies, est loin d'être amène. Racisme ordinaire et précarité démotivent notre jeune Odelle qui prend une claque de désillusion en pleine face, elle dont le père s'est engagé en 40 dans la RAF et a donné sa vie pour l'empire britannique. Odelle, peu sure d'elle et de ses talents, qui n'ose se lancer, se résigne à accepter un poste de secrétaire dans une galerie d'art auprès de Marjory Quick, énigmatique quinqua. Assez rapidement, un lien se noue entre les deux femmes, Marjory battant le chaud et le froid avec Odelle, à la fois pygmalion plein de sollicitude et à certains moments, froide comme le marbre et distante. Odelle, en fine observatrice, sent que quelque chose de pas net se cache derrière ce masque de bienséance. Sa rencontre avec Lawrie, jeune homme épris d'elle, tentant de vendre un tableau de famille, les fameuses Filles au lion, achève d'embarquer notre héroïne dans les remous d'une histoire qui remonte à l'Andalousie de 1936, à l'aube de la guerre civile espagnole. Mais je n'en dirais pas plus les amis.


Plusieurs protagonistes se partagent l'affiche dans ce roman qui alterne le Londres de 1967 et Malaga en 1936. Des protagonistes qui ont toutes en commun le besoin de communiquer à travers leur art, qu'il soit littéraire ou pictural. Des femmes fortes qui se cachent, de peur d'être jugées par la société des hommes qui n'accorde aucun crédit à celles souhaitant vivre de leur passion. Une femme se doit d'être une épouse, une mère, un compagnon de vie attentionné et dénué de toute aspiration autre que celle de remplir leurs devoirs familiaux. Jessie Burton le reconnaît assez bien : les hommes sont secondaires dans ce roman (et vlan !). Il est bien question de femmes, de rêves brisés et d'élans passionnés à travers l'art. L'homme ici n'est qu'un obstacle à leur réussite. Et pourtant, l'auteur se garde de tout roman féministe !


Les filles au lion traite de thèmes qui en tant que femme, me touche, forcément. Face à la difficulté d'être soi-même, pleinement, librement, une femme encore aujourd'hui en 2017, n'est à mon sens, pas considérée avec le même sérieux qu'un homme, notamment dans l'art. J'ai aimé le livre qui rappelle qu'à toutes les époques, le sexe faible a dû se battre pour une égalité qui si elle est officielle dans nos constitutions, n'en est rien dans les faits. Allez je m'arrêterai là avec mes digressions de chienne de garde !


Jessie Burton nous offre un roman vivant, haut en couleurs, nous fait côtoyer de près les affres de la création, le tout au sein d'un récit romanesque qui se lit avec plaisir. Une écriture riche et un travail d'imagination émérite accentuent l'impression d'avoir affaire à un roman ciselé et intelligent. Merci aux éditions Gallimard et à Babelio pour leur confiance et surtout merci de m'avoir permis de rencontrer un auteur très attachant.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
Commenter  J’apprécie          373
Commentaire court vu leur nombre, déjà!

Je ne connais pas l'auteure : au centre de ce récit figure une oeuvre d'art , un tableau —- huile sur toile au motif étrange —-«  d'un côté une fille tenant la tête sans corps d'une autre fille entre ses mains et de l'autre, un lion , assis , hésitant à bondir sur cette proie » , qui apparaît au lecteur dès le début dans le coffre ouvert d'une MG, à Londres en 1967 , en compagnie d'Odelle, curieuse et combative , une narratrice confrontée au racisme , jeune femme de vingt - cinq ans, originaire des Caraïbes, arrivée en Angleterre cinq ans plus tôt——-elle vient de les passer à vendre des chaussures ——-la voilà engagée comme secrétaire dans une grande galerie d'art près de Picadilly .

Un emploi qui pourrait changer sa vie!

Son rêve est de devenir écrivain, il lui manque pourtant la confiance en soi.

L'autre pôle temporel se situe en 1936, au coeur d'un village du sud de l'Espagne , où se sont installés un marchand d'art viennois, son épouse anglaise et leur fille Olive âgée de 19 ans qui ——, elle rêve de peindre ——
Isaac et sa soeur Teresa les rejoindront dans leur villa .

Ce roman mêlant habilement deux époques, milieux sociaux, origines différentes : la veille de la guerre d'Espagne et le Londres des sixties mettra au jour de très beaux rôles essentiellement féminins, attachants , la position de l'artiste , son élan, son geste et ce qui l'entrave ....

Intéressant , dense, narration à l'architecture compliquée , l'auteure explore pourtant avec précision chaque décor , chaque scène et chaque geste des personnages .

Une machine romanesque irrésistible , plutôt roman de femme qui cerne avec justesse les pulsions et les hésitations de femmes très dissemblables : Odelle et Olive .
Une Histoire d'amour et d'ambition qui dévoile avec sensualité et talent les contours imprévisibles , inexplorés, mystérieux de la puissance créatrice .

Je n'ai pas lu le premier roman de l'auteure .
Commenter  J’apprécie          362
Vous connaissez bien Jessie BURTON. Non ! Mais si. Elle a écrit Miniaturiste dont une série est en train de voir le jour.

Les filles au lion est son dernier roman qui se passe à deux époques différentes, 1967 en Angleterre avec, pour personnage principal, Odelle dit Delly qui vient des Caraïbes et 1936 en Espagne, avec la famille Schloss, dont le père est vendeur de tableaux, toujours à la recherche de la perle rare.

Un tableau d'Isaac Robles dont personne n'avait entendu parler, vient perturber le monde de l'art et surtout, The Skelton Institute et plus spécifiquement Quick, bras droit de Reede le directeur de cette galerie.

Que cache ce tableau et quelle est l'histoire qui tourne autour ?

Un roman prenant que l'on suit intensément, comme un polar. On va de surprise en surprise. Il y a toujours un côté mystérieux et inquiétant dans les romans de Jessie BURTON. Et on a la sensation qu'il y a des revenants, en filigrane, qui tournent autour des personnages.
Commenter  J’apprécie          350
Les Filles au lion fait partie de ces romans dont on sait dès les premières lignes qu'on va l'adorer : le style réjouissant de Jessie Burton et son héroïne, Odelle, pour qui on se prend tout de suite de sympathie font qu'on est immédiatement entraîné dans l'histoire du mystérieux tableau qui donne son titre au livre...

Je dois dire que j'ai préféré la partie du roman qui se déroule à Londres en 1967, même si les clés du mystère sont à découvrir dans la partie de l'histoire se déroulant dans l'Espagne de 1936 : le personnage d'Odelle est tout particulièrement attachant, tandis que les personnages gravitant autour d'elle sont plus nuancés et m'ont davantage touchée que la famille Schloss, enfermée dans une sorte de huis-clos avec le frère et la soeur Robles alors que la guerre civile espagnole couve.

Les deux récits sont également l'occasion d'évoquer l'art : ce qui fait l'artiste, ce qui fait l'oeuvre d'art, ce qui lie les deux, etc. Cette réflexion est très bien intégrée à l'histoire que nous raconte Jessie Burton grâce aux personnages d'Odelle et d'Olive, l'une écrivain, l'autre peintre, toutes deux au tout début de leur carrière et confrontées aux doutes quant à leur talent, à la nécessité pas forcément agréable de se mettre à nu en même temps qu'on dévoile ses oeuvres au public,...

Enfin bref, j'ai beaucoup aimé et j'ai bien l'intention de lire Miniaturiste sans trop tarder.
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
Commenter  J’apprécie          310
N'ayant pas lu son premier roman, je n'avais donc pas d'attente particulière pour ce roman. A vrai dire, c'est la couverture qui m'a attirée tout simplement,puis le titre et enfin le thème de ce fameux tableau.
J'ai beaucoup aimé l'intrigue qui se brode et se délie autour de ce tableau, la quête pour connaitre qui est qui. Les personnages sont aussi très intéressants, Olive qui m'a le plus touchée.
Naviguer entre deux époques, donne un certain mouvement au récit.
L'auteur a su mettre en avant la difficulté de se faire connaitre en tant qu'artiste qui plus est, une femme. La notoriété parfois tient à presque rien, un coup du hasard, un changement d'identité, ou même le nom du tableau.
Au final, c'est une histoire intéressante nous garde une part de mystère jusqu'au dernier chapitre.
Je vais pouvoir m'aventurer avec le premier roman de Jessie Burton.
Commenter  J’apprécie          230
Les romanciers aiment infiniment le monde de la peinture, propre à échafauder des mystères sur le thème : "mais qui donc a peint ce tableau incroyable qui surgit de nulle part bien longtemps après sa réalisation ?" Cela peut-être l'occasion de bâtir une double intrigue (hier et aujourd'hui) et de constater comment le passé peut contaminer le présent, enquête quasi policière à la clé. Les filles au lion de Jessie Burton est un modèle du genre avec sa construction audacieuse et astucieuse qui trace des lignes entre l'Espagne de la pré-guerre civile et l'Angleterre des sixties. La double intrigue qui nous est révélée, en parallèle, est on ne peut plus romanesque et s'épanouit dans des derniers chapitres intenses que l'on pourra toutefois qualifier d'exagérément mélodramatiques. Ceci posé, la peinture est une sorte de prétexte pour tracer le portrait de deux femmes, séparées par le temps, mais assez proches par leur tempérament artiste (peinture et littérature) et par les barrières qui existent dans des sociétés où l'on accepte difficilement que les femmes aient au moins autant de talent que les hommes. Une situation compliquée par le manque de confiance qui en résulte. Les deux figures principales de Les filles au lion sont deux étrangères : l'une est anglaise dans l'Andalousie de 1936, l'autre vient de Trinidad et sa couleur noire ne passe pas inaperçue dans les rues de Londres, même à une époque, 1967, réputée pour ses accents libertaires. Roman sur l'émancipation féminine et sur les injustices de la notoriété artistique, entre autres, Les filles au lion fourmille de personnages secondaires caractérisés avec une grande précision. La maîtrise de Jessie Burton est indéniable et elle possède à la perfection le sens du détail, de la description et des dialogues. C'est un page-turner irrésistible dont on voit à peine les coutures et les astuces de fabrication. Et c'est un bonheur que d'être plongé dans un livre qui revendique le romanesque comme étendard tout en ménageant suffisamment de pistes de réflexion pour ne pas l'oublier immédiatement, une fois refermé.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
Commenter  J’apprécie          220




Lecteurs (1322) Voir plus



Quiz Voir plus

Les filles au lion

Quel est le prénom du père d’Olive?

Isaac
Reede
Lawrie
Harold

5 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Les filles au lion de Jessie BurtonCréer un quiz sur ce livre

{* *}