Citations sur Un avion sans elle (251)
Les doutes valent mieux que de fausses certitudes.
Quand Dieu lui prit Alexandre, son fils, dans cet accident d'avion, Mathilde ne douta pas. Cela peut vous sembler étrange, mais j'ai appris après toutes ces années que les épreuves qu'exige la religion renforcent la foi plus qu'elles ne l’éprouvent. L'injustice divine, curieusement, pousse à la soumission plus qu'à la révolte. Comme la punition oblige à l'obéissance. Surtout la punition injuste, celle qui tombe au hasard, pour l'exemple.
Izel fut tuée sur le coup. En cela, elle fut la plus chanceuse.
Elle ne vit pas les lumières s'éteindre. Elle ne vit pas l'avion se tordre comme une vulgaire canette de soda au contact d'une forêt d'arbres qui semblaient un à un se sacrifier pour ralentir la course folle de l'Airbus.
Quand tout s'arrêta, enfin, elle ne sentit pas l'odeur de kérosène se répandre. Elle ne ressentit aucune douleur lorsque l'explosion déchiqueta son corps, ainsi que ceux des vingt-trois passagers les plus proches.
Elle ne hurla pas lorsque les flammes envahirent l'habitacle, piégeant les cent quarante-cinq survivants.
Le destin est comme les gamins dans la cour de récré, il s'acharne sur les plus faibles
Tu t'appelles comment ?
- Judith. Judith Potier. Je suis en grande section maternelle. Et toi, tu t'appelles comment ?
- Je ne sais pas...
Judith se pinça les lèvres, comme si elle venait de poser une question trop indiscrète. Elle demeura un instant pensive. C'était sans doute la première fois qu'elle croisait quelqu'un qui ne portait pas de nom. Elle tenta de sourire à l'inconnue, comme lorsqu'elle essayait de réconcilier deux copines qui se disputaient.
- C'est pour ça que tu es triste, alors ?
[…] Cette affaire me fascinait, j’étais persuadé que j’allais découvrir quelque chose de nouveau, un indice que tout le monde avait laissé filer. J’entassais les notes, les photos, les heures d’enregistrement … Un boulot de dingue … J’ignorais encore à l’époque que je construisais, méticuleusement, les fondations de ma névrose.
[…] je vous lasse peut-être avec mes souvenirs dégoulinants. Je comprends. C’est l’enquête qui vous intéresse … Rien que l’enquête.
[…] Mais ne soyez pas trop impatients, j’y viendrai. Côté suspense, je crois que vous n’avez pas à vous plaindre : une année interminable pour moi se résume pour vous à quelques pages à lire.
Assurément l'intrigue est rondement menée comme on dit. Intriguée, j'ai finalement suivi l'auteur jusqu'à la dernière page. Pourtant mon enthousiasme s’arrêtera là car il m'a manqué des personnages plus en relief et moins manichéens et une écriture un peu plus travaillée. Une lecture agréable donc, de celle qu'on apprécie faire de temps en temps entre deux livres plus exigeants.
mariam?
la patronne du bar,comme si elle guettait leurs faits et gestes, réagit au quart de tour et se retrouva dans l'instant face à la table de marc et emilie.
_ mariam, je te confie une mission. je te laisse ce paquet. tu dois le donner à marc dans une heure, pas avant !meme s'il te supplie,te paie ou te fait chanter...et pendant que j'y pense, dans une heure aussi, tu me l'envoies en cours, salle b318, sans faute!
mariam se retrouva avec le parquet dans la main
elle n'avait pas le choix.
Tout en tendant trois paquets de cigarettes à son client, Mariam regarda Marc s'éloigner. Elle en avait trop dit, sur ce coup-là. Elle n'était pas aussi sûre d'elle... Marc et Emilie formaient un couple curieux, étrange, ne ressemblant à aucun autre, mais ce dont elle était persuadée, c'est que dans les heures qui allaient suivre Marc allait jouer son destin, à pas grand-chose, un bon ou un mauvais choix...