Le couteau qui fend le citron sur la table en deux petites roues.
Encore un peu de soir vert dans le carreau.
Il tire ses pantoufles, s'installe dedans, éteint.
De l'autre côté des vitres, maintenant il n'y a plus rien.
N'y avait-il pas un chemin là, le chemin de la tombée de la nuit, que l'on abandonnait toujours trop tôt, que l'on n'aurait jamais le courage de suivre jusqu'à ses grands tournants ?
Et j’ai du perdre mon amarre car je ne sens plus la frappe de la digue et j’entends le frôlement des poissons endormis le long de ma quille.
Lèvres épaisses, au contour si bien dessiné, comme vous savez vous faire pardonner par un seul léger mouvement.
Bavard, tel une bouteille d'eau gazeuse décapsulée, qui déborde de bulles.
Il l'enroule dans un espace où il la laisse presque immobile, dessinant autour d'elle des enceintes et des oiseaux, et s'y enferme avec elle, tel l'évocateur médiéval dans le cercle de protection, au point que les objets et les personnes extérieurs s'éloignent pour lui à une distance vague, non métrique.
Je voudrais que le mur soit transparent, et suivre, autrement que par bribes, cette cérémonie si savante, qu'on dirait liée à des croyances primitives, très fondamentales et très oubliées, si déplacée ici qu'elle gène les assistants comme s'ils y décelaient une menace.
Et vrai comment peut-il la questionner ainsi ?
Avec le plus beau-père des sourires.
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