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PISTE AUX ETOILES
Liste créée par wellibus2 le 10/06/2016
32 livres. Thèmes et genres : littérature , poésie , poésie contemporaine , fantastique , surréalisme

Dans l'anarchisme de mes goûts éclectiques, pépites et nanans littéraires.....Quelques étoiles incantatoires au firmament de mes insomnies.

A consommer sans modération...................



1. Atlas des reflets célestes
Goran Petrovic
4.36★ (91)

En lisant l?Atlas des reflets célestes on pourra s?initier à une géographie singulière, observer huit rêveurs dans une maison qui n?a d?autre toit que le ciel, mener une partie de cache-cache interrompu, apprendre à se défendre des voleurs de rêves, découvrir la nature secrète des miroirs, goûter un baiser simple comme un gâteau saupoudré de sucre glace, se familiariser avec l?infini palimpseste qu?est l?encyclopédie Serpentiana, battre les « dix millions de grands chemins de l?espoir » et aborder autant d?autres sujets décoiffants? « Au cours d?une vie, mais aussi après elle, les rêves peuvent rapetisser, croître, se léguer, se perdre, être empruntés, offerts, volés. Il faut veiller soigneusement sur eux. Il n?est pas que la taille totale d?un individu qui en dépende, mais, une fois faite la somme de tous les rêves, la taille totale de l?humanité. »
2. Le livre des transparences et des petites insoumissions
Christian Viguié
4.67★ (20)

Ce minuscule fascicule d'une soixantaine de pages m'a littéralement transporté sur une onde dont la puissance, l'aura poétique, (insoupçonnablement accessible pour moi) fut génératrice d'une jouissance incantatoire inversement proportionnelle à l'épaisseur de cet ouvrage. Tellurique !... Quel bonheur de lecture.
3. Une ardente patience
Antonio Skármeta
4.00★ (668)

Ce roman solaire d'une écriture tout en finesse, hommage au poète Pablo Neruda, raconte l 'histoire de l 'amitié entre un tout jeune facteur et un vieil écrivain : le barde Don Pablo, dans le chili des années 70. Une "prose poétique " très courte de cent cinquante et quelques pages, lue d'un seul souffle, de peur de ne retrouver le goût du plaisir jubilatoire, du bonheur immédiat que procure ce nanan, cette sucrerie littéraire. Un des livres que j'aimerais vous faire aimer.
4. Les Saisons
Maurice Pons
4.29★ (1114)

Comment aborder un livre estampillé "culte" avec un regard virginal ? Difficle ... On craint que la réputation de chef-d'oeuvre ne soit surfaite et on redoute pareillement de n'avoir pas la sensibilité, la perméabilité requises pour apprécier ce joyau ... Autrement dit, le livre sera-t-il à la hauteur et réciproquement, sera-t-on, soi-même à la hauteur ? Quand, au mépris de toutes ces appréhensions, on se lance, voilà ce qu'on trouve : soit un homme, Siméon, disgracié, remarquable tant par sa visible pauvreté que par sa repoussante laideur physique, qui arrive un beau jour dans un bourg. Et quel bourg ! C'est en qualité d'étranger que Siméon y fait son entrée, il est immédiatement distingué, épinglé car nul jamais ne s'aventure là où il a résolu d'élire domicile. Ce bourg est un bouge, une bauge, la population consiste en une espèce de cour des miracles car, quand les habitants ne sont pas manifestement estropiés, diversement mutilés, ils présentent tous une tare quelconque, c'est un peuple de damnés, un ramassis de dégénérés. Ils vivent confinés dans ce village soumis aux rigueurs d'un climat inhumain. "Les saisons" du titre qui laisse augurer la riante ronde du temps et de plaisantes descriptions bucoliques consistent en une alternative : quarante mois de pluie auxquels succèdent quarante mois de gel. Mais Siméon est convaincu d'avoir trouvé un hâvre et il n'est pas loin de se réputer locataire d'un nouvel éden car il est un survivant, un rescapé de l'enfer : là d'où il vient, il vivait encagé et persécuté, en butte aux pires sévices et aux brûlures d'un soleil implacable, aussi la pluie lui apparaît-elle comme une bénédiction. Il s'intitule, se proclame écrivain bien qu'il n'ait, à ce jour, pas écrit une seule ligne mais il est fermement déterminé à rédiger, dans son lieu d'élection, un chef-d'oeuvre immortel en puisant dans les souvenirs cuisants de ses souffrances passées. Mais les villageois ne l'entendent pas ainsi. Ils accablent Siméon d'un mépris et d'une indifférence unanimes. Ils le soumettent à des rites de passage qui consistent d'abord à s'accommoder de conditions de vie pour le moins rudimentaires : il lui faut consentir à se nourrir du seul carburant existant dans ce pays, à savoir la lentille déclinée sous de multiples formes (soupe, beignets, alcool ...) et par ailleurs il lui échoit, en guise de gîte, une espèce de soupente obscure et insalubre. Il subit donc, dès l'abord, une relégation. Par la suite, les villageois, réunis en conseil, votent l'intégration, l'adoubement de Siméon au motif qu'il est un savant et qu'il pourra, de ce fait, leur être utile. Mais, en contrepartie, l'étranger doit payer de sa personne et, en tant qu'intellectuel, il est affecté au relevé du pluviomètre, tâche qui, le requérant deux fois par jour, l'obligeant à parcoirir de longues et harassantes distances, le prive du temps et du recueillement nécessaires à l'écriture. En outre le froid, la pluie incessante, les conditions de vie déplorables endommagent chaque jour davantage le corps de l'impétrant. Il est arrivé blessé au pied et sa blessure s'infecte au point qu'il faut avoir recours à l'amputation. Siméon endure toutes sortes de brimades et de persécutions et cependant sa détermination reste entière : il veut mener à bien son projet initial, il veut ne pas faire mentir l'instinct qui lui a fait élire ce lieu comme creuset de sa rédemption. On trouve toutefois, dans ce choeur dantesque, des personnages qui, bien qu'affectés du même coefficient de férocité que les autres, présentent des caractéristiques attachantes. Il y a d'abord la veuve Ham, tenancière de l'unique bistrot du bourg (lequel consiste en un infâme tripot), affligée d'obésité et d'éléphantiasis. Si elle n'est pas moins fruste et hargneuse que ses congénères, il lui arrive néanmoins d'avoir envers Siméon des accès d'humanité. Il y a aussi Louana, gamine effrontée, futée et affûtée, dotée d'un étrange visage mongol et d'une langue bien pendue. Elle asticote Siméon, l'injurie copieusement mais elle semble lui vouer une secrète tendresse puisqu'il arrive qu'elle le tire d'embarras et elle ira même, en période de grand froid, jusqu'à lui sauver la vie. Et puis il y a le Croll, colosse débonnaire et truculent, plus proche de l'animal mythologique que de l'humain qui fait office de thaumaturge et dont les traitements sommaires n'en sont pas moins radicaux. Lui aussi se prend d'affection pour Siméon qu'il rebaptise d'emblée "Mon petit agneau" (suave appellation qui ne manque pas de faire courir un frison d'épouvante sur l'échine du lecteur auquel s'impose la figue de l'agneau sacrificiel) et qu'il soigne avec des méthodes plus proches de la boucherie que de l'homéopathie. Enfin, il y a Clara la maigre, frêle jeune femme invariablement vêtue d'une impondérable robe rose et dont Siméon tombera éperdument amoureux pour l'avoir surprise nue, se livrant à ses ablutions en plein air. Cette svelte apparition inspirera à l'écrivain auto-proclamé quelques pages
5. Le Convoi de l'eau
Akira Yoshimura
4.01★ (1237)

Un homme étrange s'est engagé au sein d'une équipe chargée de construire un barrage en haute montagne. Perdu dans la brume, tout au fond d'une vallée mal connue et difficilement accessible, se révèlent les contours d'un hameau. Les travaux ne sont pas remis en question par cette découverte : le village sera englouti sous les eaux. Au cours du terrible chantier, alors que la dynamite éventre la montagne et ébranle les maisons, le destin du narrateur entre en résonance avec celui de la petite communauté condamnée à l'exil. Dans des paysages dont la splendeur contraste avec la violence fruste des moeurs, cette fable sombre retrace un combat tellurique et intimiste d'une poésie inoubliable.
6. Les Spectacles Populaires et les Artistes des Rues
Victor Fournel
5.00★ (5)

Tableau du vieux Paris. Les spectacles populaires et les artistes des rues / par Victor Fournel Date de l'édition originale : 1863 Un tableau du Paris artistique, au Moyen Age, à travers la présentation de ses confréries et ses corporations : jongleurs, trouvères, ménestrels, forains, bonimenteurs, charlatans, etc Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée vers 1863 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
7. Ederlezi : Comédie pessimiste
Velibor Colic
4.26★ (136)

Ederlezi retrace l'histoire, à travers le XXe siècle, d'un fameux orchestre tzigane composé de musiciens virtuoses, buveurs, conteurs invétérés, séducteurs et bagarreurs incorrigibles. Ils colportent leurs blagues paillardes, leurs aphorismes douteux et leurs chansons lacrymogènes de village en village. L'orchestre sombrera dans les grands remous de l'histoire : englouti en 1943 dans un des camps d'extermination où périrent des milliers d'autres Tziganes, il renaîtra pour être de nouveau broyé par la guerre d'ex-Yougoslavie en 1993. Chaque fois, le meneur de l'orchestre, Azlan, semble se réincarner. On le retrouve finalement dans la «Jungle» de Calais en 2009, parmi les sans-papiers et les traîne-misère qui cherchent un destin aux franges de la modernité. Le roman de Velibor ?oli? restitue merveilleusement la folie de la musique tzigane, nourrie de mélopées yiddish, de sevdah bosniaque, de fanfares serbes ou autrichiennes, une musique et une écriture pleines d'insolence, au charme sinueux et imprévisible. Les réincarnations successives d'Azlan font vivre avec bonheur la figure du Rom errant éternellement, porté par un vent de musique et d'alcool, chargé des douleurs et des joies d'un peuple comparable à nul autre.
8. Le livre de l'intranquillité
Fernando Pessoa
4.46★ (3279)

C'est là bien plus qu'un livre; source inépuisable d'interrogations et de lumières sur l'existence, le bonheur, l'identité rêvée ou subie; série de réflexions et de méditation tour à tour crépusculaires et lumineuses. Voilà LE livre-compagnon, le texte "sacré", la bible de la pensée mouvante, que l'on garde sous sa main pour y puiser encore et toujours le courage d'affronter les ombres du jour. Singulier et envoutant l'un des plus beaux textes d'un auteur majeur de la littérature . Michael Dijon
9. Zitilchén
Hernán Lara Zavala
3.90★ (12)

Neuf nouvelles de l'écrivain méxicain Hernan Lara Zaval qui composent le «roman» de Zitilchen, une bourgade imaginaire du Yucatan, au Mexique, où les paysans craignent encore de nos jours de rencontrer des fantômes mayas. de blanches maisons de torchis sont disséminées le long des chemins qui mènent au village, parmi les tamaris, les orangeraies et les flamboyants. Et sur la Plaza, près d'un petit parc orné de plantes et de fleurs,les fastueuses résidences des grandes familles d'antan. Car Zitilchen se meurt : à une certaine époque, le village comptait 5000 habitants, mais les bistrots où des générations entières de potentats locaux buvaient de la bière sont maintenant souvent déserts. Les personnages sont criants de vérité: le maire qui veut absolument que sa femme soit là pour accueillir le gouverneur, venu inaugurer un tronçon de route. Elle finira par échanger un baiser furtif avec l'un des ingénieurs. Dans une autre nouvelle, le curé qui séduit ses ouailles et a la ferme conviction de remplir sa mission en leur venant en aide. Et cette atmosphère sensuelle qui enveloppe la ville de son air tiède. « A Zitilchen, le sexe déborde de partout.De même qu'il y a des endroits où la passion des gens rejaillit sur la politique ou le football, à Zitilchen, l'air est saturé d'effluves charnelles». le «roman» de Zavala fourmille de personnages de tous les milieux et classes sociales, politiques corrompus, indiens mayas à la peau cuivrée,impeccablement vêtus de blanc,écolières...mais on tue également dans le Yucatan lorsque l'armée est appelée en renfort pour réprimer des contestataires. Zitilchen a t-il vraiment existé? Il y a des villages fantômes dans la péninsule du Yucatan...ou rôde la Xtabay ,esprit malin des légendes mayas, qui se cache dans les arbres de jour, et apparait la nuit sous les traits d'une belle jeune femme qui séduit les voyageurs... http://www.a-lire.info/zavala.html
10. Vends maison où je ne veux plus vivre
Bohumil Hrabal
3.85★ (81)

Si les chefs-d'oeuvre abondent dans la bibliographie de Hrabal, Vends maison où je ne veux plus vivre en est certainement un des plus purs. Tout un art de vivre propre à Prague et à ses « marginaux » trouve ici un résumé personnel et jubilatoire, porté par le plaisir de la mystification, de la blague incongrue et de la fanfaronnade. Autant d'armes secrètes élues par les Pragois pour parer à la pesanteur des jours et aux injustices de l'Histoire. Proche autant des conversations de bistrot que des ?uvres majeures de l'art moderne, l'écriture de Hrabal procède d'un « montage choc » où se heurtent des faits, des destinées et des événements opposés. Un élan baroque l'emporte sur tout schéma moral commode, pour relier d'un trait le trivial au sublime, le bien au mal, la cruauté du monde à sa beauté. Nous voilà entraînés sur la voie de la perception extatique, exacerbée du monde où l'ouverture à ses contradictions, pour finir, nous est offerte comme une grâce. Seule, la bêtise d'un fonctionnaire, dans un des plus beaux textes du livre, s'obstine à trier et à diviser les êtres pour leur accorder un passeport... Source : Points
11. Passage de Milan
Michel Butor
3.93★ (126)

Une véritable expérience littéraire... A partir d'un simple remue-ménage de locataires dans un immeuble situé à Paris, apparaissent d'autres aspects beaucoup plus mystérieux que ceux que l'on attend d'un simple récit réaliste.Butor nourrit son texte d'une forte dose d'imagination et de symbolisme. Cette thèse part d'une analyse du récit qui décrit d'abord le réseau compliqué de liens établis dans cette maison parisienne. Il s'agit, dans ce sens, d'une peinture sociale des rapports problématiques qui se tissent entre les personnages dans le livre. L'analyse psychologique nous mène à une analyse des lieux, à une étude de l'espace et du temps et de l'influence de leur interaction sur les personnages de l'immeuble. Cette équation spatiotemporelle est ensuite dépassée pour jeter sur le récit un autre regard purement mythique. En analysant la dimension mythique qui se cache sous ce récit, à partir des images ambivalentes, voire conflictuelles, un hymne se dégage, chanté par l'écrivain pour l'équilibre vital, l'harmonie universelle et la plénitude humaine. Passage de Milan est une transition entre le style réaliste et l'art plus audacieux du Nouveau Roman, Passage de Milan peut être lu aisément par un lecteur habitué aux romans réalistes. Mais peu à peu, les divergences se dévoilent et illustrent bien un nouveau roman avec ses propres caractéristiques, dont la plus importante est la manière de présenter la réalité. Ce roman, contrairement aux oeuvres réalistes, ne désigne pas une réalité digérée et commentée par l'auteur ; il est plein de symboles et de fragments que le lecteur lui-même doit relier entre eux, pour découvrir et comprendre la complexité de la réalité. L'auteur lui propose seulement des gestes, des paroles et des pensées. Lien : HTTP://WWW.SENSCRITIQUE.COM/..
12. Le Roi des poupées
Edmondo de Amicis
5.00★ (3)

Le Roi des poupées est le récit d'une visite dans le magasin de Gerardo Bonini, "inventeur, fabricant et marchand de fillettes inanimées" à Turin et de surcroît observateur avisé de ses petites clientes. Ce roi-philosophe analyse avec finesse les mémorables comédies qui se jouent dans son "palais" et nous livre des enseignements qui vont bien au-delà du petit monde enchanté et cruel de l'enfance. (quatrième de couverture) De Amicis frôle une sorte d'imaginaire bellmérien, sans y toucher bien sûr -et c'est tout son talent.
13. Ma mémoire assassine
Young-Ha Kim
3.97★ (390)

Dans la post-face de Ma mémoire assassine, Kim Young-ha explique à quel point l'écriture du livre lui a semblé laborieuse. le lecteur, lui, ne pourra qu'avaler d'un trait les 150 pages de ce roman singulier au ton très particulier et au sujet, hum, étrange. Il s'agit du journal intime d'un homme de 70 ans, vétérinaire à la retraite, dont on apprend qu'il a commis un nombre imposant de meurtres, "hobby" qu'il a arrêté depuis de nombreuses années. Atteint par la maladie d'Alzheimer, notre ancien tueur en série s'apprête à reprendre du service pour sauver sa fille adoptive des griffes de son fiancé qu'il soupçonne d'être un assassin. le temps presse à mesure que le mal progresse et embrouille ses pensées. le livre, fort d'un humour noir permanent, est dans sa première partie tout à fait réjouissant. Avant de basculer dans l'horreur quand le lecteur médusé s'aperçoit qu'il ne fallait absolument pas faire confiance au récit d'un malade divaguant. En dire plus serait pour le coup terriblement criminel. D'une manière placide, Kim nous roule dans la farine et nous entraîne malgré nous dans une histoire atroce. Les amateurs de cinéma coréen connaissent le goût de leurs scénaristes pour les récits cruels et implacables. Ma mémoire assassine n'a vraiment rien à leur envier sur ce plan. Lien : HTTP://CIN-PHILE-M-----TAIT-..
14. Le faussaire
Yasushi Inoué
3.60★ (154)

Le Faussaire est conté par un journaliste qui s'engage à écrire la biographie d'un des peintres les plus brillants de son temps. Les recherches qu'il entreprend dévient sans cesse vers un être mystérieux qui a laissé derrière lui de nombreuses imitations du grand maître. Qui est le faussaire ? Cette question finit par passionner le narrateur bien plus que la vie du célèbre artiste. Le puzzle se recompose peu à peu, et l'on découvre comment un être ordinaire a été broyé par sa rencontre avec un génie. Le second récit propose une réflexion sur l'exil oscillant entre gravité et humour. Une ancienne légende raconte qu'autrefois les vieilles femmes étaient abandonnées sur le mont Obasuté. C'est à travers le prisme de cette fable que l'auteur analyse sa propre histoire familiale. Pleine Lune retrace l'ascension et la chute d'un homme d'affaires. L'écrivain, dans une langue simple et dépouillée, nous révèle toute la solitude et la faiblesse d'un personnage assoiffé de pouvoir. Yasushi Inoué pose sur les êtres et le monde un regard lucide mais plein de bonté. Nulle poudre aux yeux dans ces textes, juste le parfum doux-amer de la vie.
15. Campements
André Dhôtel
4.50★ (24)

C'est un conte en vérité que nous lisons là. Point de péripéties extraordinaires. Non, le récit d'une vie simple rythmée par la lumière changeante des saisons, par les semailles et les labours, les tâches qui raidissent les doigts et crèvent le coeur de peine. Chacun des personnages de ce roman est habité par un espoir enfantin que son rêve va se réaliser. Et comment en serait-il autrement dans un monde où la seule description d'asphodèles crûes au pays lointain est comme un miracle offert dont il faut se saisir? La véritable aventure est intérieure. Une vieille voie ferrée envahie d'herbes sauvages, un train de nuit, des chemins qui divaguent, des talus comme des montagnes que le pas enjambe, une absence de but mais l'envie du chemin et l'accueil de la rencontre, cela suffit au bonheur des êtres pourvu que l'esprit, le coeur, le corps soient disposés à s'enivrer de boue et de ciels. Il n'y a pas pour ces héros ordinaires de différence très nette entre possible et impossible et ils en franchissent la frontière avec une jeunesse éternelle et insouciance. Un des personnages importants de cette étonnante histoire ( qui est le premier roman écrit par André Dhotel, en 1930) est la Nature. Vous ne trouverez pas ici de description grandiloquente, juste ces petites choses que l'on ne sait plus voir mais dont la présence rend à la vie et la joie ou au contraire, appuie le désespoir. Une fleur séchée, le bruit des insectes au bord d'un marais, la houle des moissons, le mystérieux ballet de la neige... Des rencontres surnaturelles il y en aura. Tout le roman tend vers elles. Et qui plus est, Ô bonheur, elles nous parlent de temps et d'êtres que nous avons rencontrés sans les voir sur nos propres chemins. Par petites touches, avec une poésie étonnante, une maestria sans pareille dans la juxtaposition des temps de conjugaison, Dhotel gauchit légèrement tout ce qui voudrait aller droit. Sous la plume de n'importe quel autre auteur, l'histoire serait banale. Son art consommé du récit, de l'attente, de l'observation naturaliste, de la lenteur et de l'imprévu subitement ouvert donnent dès les premières lignes la sensation d'être nous-mêmes en Campement provisoire, au bord de la chute ou du départ. Comment, par ces courtes phrases qui, saisissant le détail, savent encore donner à voir la totalité, comment mieux donner à sentir le temps consacré à observer d'un regard plein d'enfance la neige faisant d'une contrée un pays neuf où l'on est transporté sans bouger de derrière son carreau? Lisez ce livre qui parle intensément de l'attention tendre aux êtres et aux petites choses, de la paix que l'on sait advenir au beau milieu des peines, de ce qui est accepté sans se laisser mordre par le doute. La Vie elle-même est Campement, départ brusqué et en cachette des lieux que l'on croyait acquis, ombres qui déplacent les limites entre le rêve et la réalité, lumière si belle de la nuit que les poitrines s'en rehaussent. Tzigane de Maurice Ravel http://s3.archive-host.com
16. Journal de la guerre au cochon
Adolfo Bioy Casares
4.03★ (138)

" J'ai imaginé le thème de ce roman comme une chasse : des jeunes gens agiles traquaient de pauvres vieillards alourdis et vulnérables. Au commencement, dans mon esprit, c'était comme un ballet, comme une série de situations qui pourraient être d'un film comique américain des armées vingt. Avec l'amour, somme toute vraisemblable, d'une jeune fille pour un homme mûr, avec la loyauté, incertaine, des fils pour leur père, est apparu ensuite l'essentiel de l'histoire. "
17. Winesburg-en-Ohio
Sherwood Anderson
3.76★ (160)

Winesburg-en-Ohio est certainement le recueil le plus connu de Sherwood Anderson, où son talent de nouvelliste amusé et incisif fait merveille. " Au commencement du monde, il y avait d'innombrables pensées, mais ce que l'on appelle une vérité n'existait pas encore. C'est l'homme qui fabriqua les vérités, et chaque vérité est composée d'un grand nombre de pensées vagues. Les vérités étaient éparses dans l'univers et voilées de beauté. Le vieillard énumérait dans son livre des centaines de vérités. Je n'essaierai pas de vous les nommer toutes. Il y avait la vérité de la virginité, et la vérité de la passion, les vérités de la richesse et de la pauvreté, de l'avarice et de la prodigalité, de l'insouciance et de l'abondance. Il y en avait des centaines et es centaines, et elles étaient toutes belles. Les gens apparaissaient alors. Chacun arrachait une vérité en passant et quelques-uns, qui étaient particulièrement forts, en arrachaient une douzaine. C'étaient les vérités qui rendaient les gens grotesques. Le vieillard avait édifié toute une théorie sur ce sujet. Sa conception était qu'au moment où l'un des individus accaparait une des vérités, la nommait sienne et essayait d'y conformer sa vie, il devenait grotesque et transformait en mensonge la vérité qu'il étreignait." -Quatrième de couverture-
18. Chroniques de Bustos Domecq
Jorge Luis Borges
4.10★ (132)

Une fantaisie à quatre mains. Mais quelle fantaisie ! Et quels partenaires pour l'exécuter ! Amis, compères et complices, Borges et Bloy Casarès ont joué une bien jolie comédie à leurs fidèles lecteurs en inventant l'auteur Bustos Domecq. Ils lui prêtent leurs écritures croisées pour mettre en abyme, à travers scènes carnavalesques et funambulesques portraits de funambulesques personnages, les phénomènes littéraires et artistiques de l'Argentine où ils vivaient. Sous l'absurde, les excès et l'humour déchaîné, la satire vraie n'est pas loin ... Parce qu'ils ont publié leur ?uvre commune sous pseudonyme, elle n'a pas toujours été prise au sérieux. Pourtant, Borges et Bloy Casarès démontrent ici que l'ironie et la parodie figurent parmi les formes les plus cruelles de la critique. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Françoise-Marie Rosset
19. Pour un herbier
Sidonie-Gabrielle Colette
4.20★ (80)

L'histoire de l'oeuvre Ce livre est l'un des ultimes écrits de Colette, rédigé en 1947. Il regroupe vingt-deux textes qui sont autant d'évocations de fleurs. En effet, comme le précise la préface à l'édition Fayard de 1991: « En 1947, l'éditeur suisse Mermod proposa à Colette de lui envoyer régulièrement un bouquet de fleurs à chaque fois différentes ; Colette, en contrepartie, ferait le « portrait » de l'une ou l'autre de ces fleurs. le résultat fut un petit recueil qui parut en 1948 sous le titre Pour un herbier à Lausanne chez Mermod, dans la collection ??Le Bouquet'' ». Les textes qui composent Pour un herbier seront ainsi « La rose », « Lys », « Monologue du gardénia », « Orchidée », « Moeurs de la glycine », « Tulipe », « Faust », « Fétidité », « Souci », « Bleu » [les fleurs], « le lackee et le pothos », « Muguet », « Camélia rouge », « Jacinthe cultivée », « Anémone », « Broutilles », « L'adonide chez le concierge », « Jeannettes », « Médicinales », « L'arum pied-de-veau », « Pavot », « Ellébore ». Chaque texte représente environ quatre à six pages selon les éditions Le fil du texte Dans Pour un herbier, Colette se laisse aller à « une divagation modeste ». le texte offre d'abord le leurre d'un modèle conventionnel qui va s'efforcer de livrer une description construite sur des éléments connus tels que les mondes animal et végétal, auxquels s'ajouteront de nombreuses références à des personnalités des arts, contemporaines de l'écrivaine ou non, et des références également à son oeuvre. Ce spectacle de la fleur qu'elle reçoit, elle veut l'aborder avec objectivité, mais à bord de son lit-radeau, et confinée aux quatre murs de sa chambre, il ne lui sera plus possible d'observer la plante dans son contexte naturel. Ainsi c'est avant tout un travail d'imagination qu'elle effectue, allant parfois jusqu'à décrire autre chose que la fleur : la couleur bleue, par exemple, ou une planche recueillie chez un antiquaire. Quelques pistes d'analyse Le statut référentiel du narratif est directement en question. Les modes de la représentation sont ceux, classiques, décrits par Philippe Hamon, qui considèrent l'objet selon un parcours métonymique et un système métaphorique notamment, à travers l' espace, dans ce qu'Hamon décrit comme une dénomination et son expansion.[1] Colette a recours à un bon nombre de procédés tels que le dialogue virtuel qu'elle établit avec le lecteur ? par des interrogations, des étonnements, des conseils. Ainsi, la communication est complètement décontextualisée, et le portrait engage trop d'absences : de la fleur, du contexte, du locuteur. Pour pallier ces problèmes, elle introduit d'abord un certain nombre de signaux qui servent de cadre au portrait. Outre l'énoncé métalinguistique (qui souligne ses balises), il s'agit de figures poétiques, de jeu sur des notions sensorielles, qui renvoient le lecteur à sa propre expérience. Ainsi, le texte porte aussi sur Sido et l'univers de l'enfance en offrant une leçon, souvent guidée par la parole : le souvenir d'un vers, d'un refrain amène le souvenir de l'enfance, selon une démarche descriptive logique. Après que la narratrice a décidé de ne plus donner tant de résonance aux mots et à l'effort d'écriture qu'ils nécessitent, elle décide que la littérature ne peut se substituer à toute représentation. Ainsi, elle remet en question les principes du portrait ?classique', et fait allusion à des représentations végétales orientales. Pour la reproduction, la musique ou la peinture, auxquelles elle fait allusion, l'aident à se figurer le réel, dans des glissements et des emmêlements de plus en plus complexes. C'est dans un espace qui n'est ni réel ni de fiction qu'elle embarque, où le jeu avec le lecteur sera de plus en plus puissant : elle l'invite à visualiser pour elle, à donner corps à ces fleurs qu'il n'aura jamais vues. Un rapprochement avec Segalen peut être fait car il semble que, dans Peintures, il ait mené de bout en bout le projet de faire de son lecteur l'enjeu du texte. Sans aller jusqu'à dire que Colette eut la même intention, il est tout de même loisible de constater, au regard de la tournure que prennent ces portraits, qu'elle opte pour une démarche similaire. de plus, comme lui, elle fait allusion à une certaine forme de représentation orientale et, comme Mallarmé qu'elle évoque, ne manque pas de faire un travail avec et sur les mots. http://www.amisdecolette.fr
20. Une collection très particulière
Bernard Quiriny
3.80★ (153)

" " LA FOLIE LITTERAIRE SOUS TOUTES SES FORMES " " Dans ces nouvelles là, Bernard Quiriny est à son sommet, déroulant son raisonnement jusqu'au délire tout en gardant un ton sérieux et précis. " La lecture de ce livre risque de vous devenir indispensable. Mais attention, juste un petit conseil à tous ceux qui aiment lire une petite nouvelle avant de s'endormir : ne lisez pas ce recueil! Vous serez immanquablement victime d'insomnies dues à une trop forte stimulation de votre cerveau, ces petites nouvelles ont le don de vous poursuivre, de vous titiller les méninges et même de vous rendre (pour certains) fous de jalousie devant autant d'inventivité." Pierre Darracq
21. Il est midi dans le siècle
Michel-Antoine Burnier
3.62★ (40)

Lénine, en regagnant la Russie depuis son exil suisse, meurt dans un accident de train le 9 avril 1917. Une sotte erreur d?aiguillage? aux conséquences démesurées. Le bolchévisme demeure un petit courant minoritaire à Petrograd et la révolution d?Octobre n?a pas lieu. Trotski s?exile, certes, mais à Paris où il devient un écrivain adulé de Montparnasse, tandis qu?Hitler ne perce pas dans sa voie de peintre paysagiste. Malraux, à la tête des Brigades internationales de la puissante SDN, chasse Franco d?Espagne dès 1937. La Russie et l?Allemagne, chantres de la social-démocratie, signent en 1939 le pacte germano-russe de marché unique et développent dans la foulée un ambitieux programme spatial commun. Bref, le XXe siècle se trouve tout retourné. M. Kalachnikov construit des voitures à bas coût, Berlin est le nouvel Hollywood et Albert Einstein n?invente pas la bombe atomique. Le 11 septembre 2001 a certes bien lieu : le milliardaire Oussama ben Laden lance deux avions sur le Welt Kommerz Zentrum de Berlin et un troisième sur le palais de l?Ermitage à Petrograd. Pour la première fois depuis 1918, l?Europe connaît la guerre.
22. La fractale des raviolis
Pierre Raufast
3.66★ (1078)

...La Fractale des raviolis est à déguster d'une traite ! Comme Pierre Raufast vous le suggère allègrement avec des chapitres aussi courts que percutants, gobez chaque historiette avant d'en découvrir le sens ou l'origine dans la suivante. La Fractale des raviolis de Pierre Raufast consiste en une succession de petites intrigues dites « gigognes » car elles se contiennent les unes les autres. Un souvenir, une justification, un rappel, n'importe quel événement peut servir de transition, mais il y en a toujours une. Nous démarrons et nous terminons avec une épouse trompée déterminée à éliminer son mari grâce à des raviolis maison, un souvenir interrompt son geste. C'est le début de nos allers et retours dans des intrigues décousues mais qui sont autant de récits courts se suffisant à eux-mêmes. Dans cet enchaînement qu'il justifie dans l'autoportrait clôturant cet opus, l'auteur réussit à glisser des histoires qui lui tiennent à coeur ou bien des sortes de contes à la morale claire, sachant que nous retrouvons des lieux proches de nous que l'auteur connaît bien comme la ville de Marseille ou le Massif central (vous pouvez visiter son blog par ici). Ainsi, nous voguons d'un bar à hôtesses à l'ermitage reculé d'un stratège militaire, de la cité phocéenne en proie à la peste de 1720 à des interrogatoires où le détecteur de mensonges est un enfant voyant les infrarouges, voire même d'un arnaqueur de vieilles dames à un jeune garçon exterminateur de rats-taupes ! Les pages défilent très vite, car le rythme est soutenu et les personnages intrigants. Nous devinons, par habitude, qu'il survient à un moment donné un choc dans leur vie, d'autant plus que chacun semble déterminé par un souvenir, par un rappel à son passé, à agir de manière troublante. Notons que nous tombons régulièrement sur des sociopathes ce qui rend parfois le récit plutôt sanglant ou, pour le moins, malsain. Mais c'est bien trouvé et surtout cela constitue un vrai bon moment de lecture. La Fractale des raviolis, malgré son titre racoleur qui peut faire peur, ne déçoit pas. Nous pouvons comprendre qu'il est compliqué d'étirer davantage une telle forme d'écriture. Je suis donc ravi d'accueillir ce petit volume très sympathique dans ma courte collection Alma, merci à eux. Lu sur le Bibliocosme
23. L'acrobatie aérienne de Confucius
Dai Sijie
2.52★ (72)

Sa Majesté l'Empereur de Chine règne en 1521 sur un pays si vaste qu'on en ignore le dessin des frontières ; il est, en toutes circonstances, flanqué de quatre sosies, quatre hommes exactement conformes à luimême, au visage aussi vérolé, au nez, aux gestes aussi millimétrés. Ils forment la Quinte Souveraine, et la confusion entre eux devient telle que l'on pourrait bien imaginer l'Empereur ne sachant plus s'il est l'original ou la copie de lui-même? Or, un jour de cet hiver 1521, en butin d'une bataille menée contre des soldats birmans, la Quinte souveraine reçoit quatre trophées : un couple de rhinocéros, un éléphant et « une créature muette, noire de la tête aux pieds à l'exception du blanc des yeux, une espèce jamais repérée ». Présage funeste ? Défi céleste ? Ce butin hors normes déclenche mille péripéties rocambolesques, plaçant l'Empire et son plus haut représentant sous l'imminence de la catastrophe. Jouant sur mille récits emboités, Dai Sijie écrit là un conte virtuose de fantaisie et de comique.
24. Contes au fil du temps
Ivo Andric
4.21★ (21)

Tout comme Vuillard peignait ce qu'il voyait, Ivo Andric raconte. Son regard aigu scrute inlassablement le passé et observe le monde de son époque avec la même curiosité et la même sagacité. Emporté par sa fureur d'écrire, il narre, sur le même ton impavide, tel un conteur oriental. Et, qu'il nous emmène dans les profondeurs opaques de la Bosnie ottomane ou autrichienne, dans un couvent franciscain ou une ville turque, sur un bateau au fil du Danube, à Sarajevo ou à Graz, dans les ruelles ou les faubourgs de Belgrade, nous somme pris, dans un tourbillon de passions frémissantes, au piège d'un récit lancinant, recevant en prime -presque à notre insu -une subtile leçon de sagesse. Le présent recueil donne un aperçu du talent étonnamment varié du prix Nobel yougoslave.
25. Les hommes oubliés de Dieu
Albert Cossery
4.14★ (219)

Les "hommes oubliés de Dieu" sont les victimes des grandes cités orientales qu'Albert Cossery, lui, ne peut effacer de son esprit. Qu'il s'agisse de Zouba, le facteur qui, pour se venger des injures dont il est l'objet, s'autoproclame prophète, ou de Faiza, la jeune fille torturée par l'esprit malfaisant, qui ne trouve de repos que dans les bras de Mahmoud le hashache, chacune des cinq histoires de ce recueil est baignée d'une de ces clartés singulières "venues là exprès pour surprendre la honte de l'homme". Mais même à ces épaves humaines, à ces mendiants, brigands, prostituées qui choisissent la paresse comme art de vivre ou comme arme contre la vaine agitation des nantis, n'échappe pas le burlesque et l'absurdité de leur vie... P>Les Hommes oubliés de Dieu est le premier recueil de nouvelles d'Albert Cossery, publié par Henry Miller aux États-Unis et par l'éditeur Edmond Charlot en France. Ses romans, de Mendiants et orgueilleux aux Couleurs de l'infamie, sont tous habités par ces êtres marginaux, voleurs ou fainéants philosophes qui cultivent l'humour comme la dérision. --Laure Anciel
26. De Bibliotheca
Umberto Eco
4.13★ (178)

Comment le livre a -t-il pu passer d'un objet rare et précieux à une simple objet qui a perdu toute sa valeur ? (enfin, du moins pour certains, ce qui n'est pas notre cas car sinon, nous ne serions pas présents sur ce site). Umberto Eco nous propose, dans ce court essai, de rendre la lecture à tous en rendant l'accès aux bibliothèques libre, donc dans un certain sens, en vulgarisant l'accès à la lecture qui, dans des temps reculés, n'étaient réservée qu'à un certain nombre de bourgeois et d'érudits qui avaient accès aux salons de lecture, mais sans pour autant que l'objet livre perde toute sa valeur. Magnifique texte qui nous rappelle que le livre doit être considéré avec respect et qu'il mérite d'être accessible à tous et à toutes, du moment que ces derniers prennent un tant soit peu conscience de sa valeur ! cicou45
27. Les Couleurs de l'infamie
Albert Cossery
3.93★ (167)

Un voleur doué et intelligent dérobe le portefeuille d'un promoteur, véritable escroc, qui serait directement responsable de l'effondrement d'un immeuble où une dizaine de gens a péri. Pour faire passer l'envie aux crapules en tous genres d'agir en toute impunité à l'avenir, une association, 'les voleurs philosophes', met au point un plan... Ce dernier roman du 'mendiant philosophe' a pour lieu Le Caire où se trament de nombreux épisodes, où l'on prône la haine des 'nantis' en faveur de ceux qui méritent vraiment un respect et une considération.
28. L'Année de l'amour
Paul Nizon
3.91★ (100)

Si le héros de ce livre a élu domicile dans une minuscule chambre de Clichy, c'est d'abord parce qu'il est romancier, qu'il traverse une crise profonde et que Paris, la ville qui parle au c?ur des écrivains, peut seule effacer ou sauver sa propre vocation. Bientôt la cité le happe. Tel un voyageur de légende, il l'explore inlassablement, n'évite aucun piège, se prend à la multiplicité des signes, s'attarde sur la chair douce des femmes. Mais ce qui égare l'homme sauve l'écrivain. Perdu au milieu des innombrables destins croisés, il éprouve soudain la joie précaire de se mesurer avec ce qu'on nomme d'habitude la réalité. Dés lors le roman lutte de vitesse pour ressaisir chaque instant et capter dans ses moindres reflets le scintillement de l'expérience. Avec toujours plus de brio et d'humour, Paul Nizon conduit jusqu'à l'apothéose cette aventure d'un homme désormais disponible à l'écriture, à l'amour.
29. Knockemstiff
Donald Ray Pollock
4.09★ (510)

Knockemstiff - littéralement " étale les raides " - existe vraiment. Ce n'est pas la moindre bizarrerie de ce premier livre de Donald Ray Pollock. En référence aux classiques de Sherwood Anderson, les histoires racontées ici sont toutes liées à ce bourg. Mais les turpitudes et les hypocrisies individuelles de Winesburg, Ohio, sur lesquelles écrivait Anderson en 1919, paraissent soudain bien pâles devant les visées de tante Joan sur un paumé défoncé à la Bactine, devant Daniel, le violeur de poupées, ou encore devant la Fish Stick Girl, qui serait le meilleur plan de la région, si elle n'avait pas la manie de trimballer des beignets de poisson pané au fond de son sac. Plus encore que les camionneurs speedés, les fondus de la fonte ou les papys Alzheimer qui peuplent Knockemstiff, c'est l'humanité atrocement comique de ces personnages qui dérange. Donald Ray Pollock est assurément la voix la plus singulière et la plus exaltante de la nouvelle littérature américaine depuis Larry Brown ou Chuck Palahniuk (lui-même fan de Pollock). Certaines de ses histoires tachent comme le péché ou le mauvais vin, et vous collent à la peau, même après plusieurs douches. Philippe Garnier.
30. La révolte des pendus
B. Traven
4.35★ (218)

Dans ce roman, considéré par beaucoup comme le chef d'?uvre de B. Traven, on retrouve ses sujets de prédilection : l'homme confronté à l'esclavage et à l'exploitation, la recherche de la dignité perdue. Dans les années 1920 au Mexique, Candido Castro, Indien tsotsil du Chiapas, va ainsi devenir l'un des héros de la révolte contre les Espagnols, les Ladinos, les maîtres tout-puissants qui exploitent les forêts pour leur seul profit, sans jamais compter les morts parmi les Indiens réduits en esclavage et pendus toute une nuit par les quatre membres lorsqu'ils n'ont pas abattu les trois ou quatre tonnes d'arbres quotidiennes...
31. La Maison des brasseurs
Maurice Pons
4.07★ (21)

Frank ne savait pas, en peignant la fenêtre supérieure droite de la célèbre Maison des Brasseurs, à Bruxelles, qu'il allait découvrir le secret de Gustav de Wing (1866-1922) et traverser aussi facilement sa toile avec son pinceau. Il ne savait pas qu'il retrouverait ainsi son amie Louane se balançant sur un trapèze, dans la campagne toscane, ni qu'elle était l'arrière-petite-nièce du célèbre peintre flamand. Il ne se doutait surtout pas qu'elle allait l'entraîner, de musée en musée et d'aventure en aventure, dans une incroyable quête à travers le monde, à la recherche des tableaux introuvables de De Wing. Avec Maurice Pons, la logique est poésie, et le quotidien devient merveilleux. Jamais il ne l'avait mieux prouvé que dans ce livre réjouissant où il mêle le fantastique au réel avec l'art d'un grand écrivain.
32. Mourir à Vukovar : Petit carnet de Bosnie
Tristan Cabral
4.33★ (8)

Choix judicieux d'un écrin précieux , petit carnet de Bosnie , impression sur parchemin orangé marbré, un luxe pour accentuer la terrible horreur du quotidien, la monstruosité de cette guerre (pléonasme!...) 23 pages qui vous laisseront sans voix
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