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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avis mitigé sur ce livre, alors même que le thème avait tout son intérêt : comment peut-on se construire et vivre quand on sait que l'on est le fruit d'une relation amoureuse entre une femme adultère et un boche ?

Le plutôt décevant : la photo de couverture du livre et son résumé semblaient faire la promesse de l'évocation d'un contexte (période de l'épuration après-guerre) et d'une histoire de vie (notamment celle du couple des parents de l'auteur : elle, Juliette, la mère, jeune française ayant "fauté" par amour, et lui, le géniteur mais pas le père officiel, jeune médecin militaire allemand l'ayant finalement délaissée après-guerre).
Or, si c'est effectivement le point de départ de l'ouvrage (sa maman a compté parmi les femmes tondues à Bordeaux pour avoir "collaboré à l'horizontal"), il n'en est finalement que très peu question.
Décevant également, le fait que la rencontre entre l'auteur et son géniteur allemand ne se soit pas faite (ou très furtivement) et ne lui ait pas permis de se reconstruire a posteriori.

Le plutôt intéressant et attachant : la façon dont l'auteur rend compte des non-dits familiaux (alors même qu'il percevait bien qu'il était l'épicentre d'un trop lourd secret), du poids qui pèse sur ses épaules, et des conséquences sur sa vie : son isolement, son manque de confiance en soi, sa difficulté à se poser, à construire une vie qui ait un sens pour lui et les autres. Mais aussi, conséquences sur l'ensemble de la famille (un père officiel aux abonnés absents, une mère vivant dans la nostalgie du passé, une fratrie (un frère plus grand, une soeur cadette) partagée entre obligation morale de soutien et rejet.
La forme est également déroutante : de très courts chapitres qui suivent une chronologie régulière, une prose composée de courtes phrases qui se succèdent sans forcément avoir de lien, mais qui, petit à petit, par touches successives, voire opposées, tendent à composer un portrait sensible de l'auteur empêtré dans sa douleur, son silence, ses contradictions et ses renoncements.

Puis, il y aura pour l'auteur, en chemin, une éclaircie : sa découverte de la littérature et du pouvoir des mots. le lyrisme évocateur de cette période est parfaitement rendu. On se dit, ouf, il est sauvé... Et pourtant, on verra qu'il n'en sera rien.

C'est clairement bien écrit, il y a de nombreuses phrases fortes, les poèmes qui accompagnent le texte sont très touchants. J'interprète ce texte comme une nécessité impérieuse pour l'auteur de l'écrire, sans doute à des fins thérapeutiques, pour sa descendance ou peut-être pour mettre des mots écrits sur un parcours qu'il ne pouvait expliquer, exprimer à l'oral ? Il a été publié en 2013 alors même qu'il s'était fait connaître comme écrivain et poète dès 1974.
Peut-être cela explique-t-il sa brièveté (91 p), sa forme particulière et cette sensation diffuse d'un texte pas forcément abouti (on dirait les bribes d'un journal intime organisées après coup en vue d'une publication) alors qu'il en ressort quand même une grande force et des émotions.

Malgré mon intérêt pour les histoires de vies, et pour les témoignages liés à la Seconde guerre mondiale, je crains que ce court opus de l'oeuvre littéraire de Tristan Cabral ne me laisse un souvenir très fugace.



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