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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici un livre dont le thème est plutôt atypique. On suit Sarah, une recluse. Alors j'avoue qu'avant de lire ce livre je n'avais aucune idée de ce qu'était une recluse et je n'imaginais même pas que ces personnes aient existé! Alors qu'est-ce qu'une recluse? Imaginez une religieuse qui reste enfermée toute sa vie avec juste une fenêtre sur le monde pour que ses servantes puissent lui apporter à manger et subvenir à ses besoins. Il y a de quoi devenir claustrophobe! J'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à m'identifier au personnage tellement je me suis dit que je ne pourrais jamais vivre ainsi. Mais on comprend rapidement qu'au-delà de motivations religieuses, Sarah a surtout des motivations personnelles ce qui m'a un peu perturbé.

En effet, je me dis que tant qu'à être enfermée dans une cellule, autant que ça soit vraiment une personne pieuse et qui se conduit de manière exemplaire. Les villageois la voient d'ailleurs comme une sainte mais son comportement est loin d'être irréprochable et je l'ai trouvé égoïste. Alors oui elle choisit de devenir recluse pour prier mais on se rend vite compte que c'est pour fuir le monde extérieur. J'avoue avoir eu un peu de mal à m'attacher à Sarah mais j'ai paradoxalement réussi à comprendre ses motivations même si je n'imaginerais jamais pouvoir m'enfermer.

J'ai beaucoup aimé le sujet et l'auteure a eu l'intelligence de ne pas situer toute l'histoire dans cette cellule. On ne s'ennuie donc absolument pas mais là où ça a un peu péché, c'est sur les personnages. Tout d'abord Sarah qui pense à sa vie passée et à sa vie présente. Mais aussi les autres religieux. En fait, les religieux sont présentés comme froids et insensibles en contrastes avec les villageois qui sont beaucoup plus vivants et humains.

Comme je le disais, les personnages de ce roman manquent parfois un peu de chaleur, surtout ceux qui se réfugient derrière la religion comme Sarah ou encore le père Ranault. Ils ont un bon fond mais utilise la religion comme une barrière contre le monde extérieur afin de vivre dans leur monde et leur propre idéal. Ce sont malheureusement les personnages que l'on voit le plus souvent, d'où cette impression de froideur et distance que j'ai eue par moment.

Ce livre a donc été une bonne découverte malgré ses quelques petits défauts. Mais ils sont compensés par ce sujet intéressant et j'ai bien aimé l'ambiance moyenâgeuse.
Lien : https://latetedansleslivres...
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3.75/5 : Une autre idée du silence est une ode à la délicatesse littéraire, à la féminité et aux caractères indomptables.

Lorsque j'ai commencé cette lecture, je venais de terminer celle du dernier roman de Carole Martinez et j'ai trouvé le clin d'oeil du lien entre ces deux romans assez amusant. Pour ce livre, l'auteure signe une histoire réellement émouvante sur un passé lointain et qui au travers des réflexions de son personnage va permettre une résonance avec notre époque.

En effet la force de ce livre est sa capacité à -d'une part- nous plonger dans un roman historique dépeignant une période fascinante, nous faire oublier notre quotidien et -d'autre part- réussir à forger un pont avec la vie d'une femme au XXIème. La volonté de liberté et d'égalité reste la même : il faut se battre pour ses idées et pour assouvir cette soif.

Sarah est une jeune femme qui ne pourra laisser personne indifférent : son caractère est vraiment unique et on ne peut que saluer son courage et sa force de persuasion. J'ai trouvé cela étrange, contradictoire de voir une adolescente souhaitant être libre décider de s'enfermer pour prier; mais en réalité on comprend réellement cette finalité au fur et à mesure de cette belle aventure.

Il faut savoir que ce livre combine deux points que j'adore : L Histoire et le portrait d'une femme rebelle. C'est donc un livre que je recommande chaudement !

En définitive, un régal pour tous les amoureux de l'Histoire et des personnages inoubliables !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Une lecture très intéressante. J'avais lu "Du domaine des Murmures" de Carole Martinez, qui nous décrivait lui aussi le quotidien d'une recluse. Cette fois, on reste quasi-exclusivement auprès de notre recluse volontaire, Sarah, 17 ans. Elle reçoit quelques visites des gens du village, qui viennent rompre son isolement. Certains chapitres sont consacrés à son confesseur et guide spirituel, très inexpérimenté, le père Ranaulf, qui prend alors la parole. Elle reçoit quelques visites de son "protecteur", le seigneur du village, Sir Thomas, égoïste et violent, colérique, qui la convoitait et qui est en quelque sorte la raison principale de sa réclusion.
Le roman suit seulement la première année de sa réclusion, une année charnière qui la verra douter puis réaffirmer sa décision.
On sent que l'auteur s'est beaucoup documentée (elle précise d'ailleurs ses sources à la fin du roman), sur la vie des recluses, sur la vie d'un village au Moyen-Age, sur les activités des hommes d'Eglise à cette époque.
C'est ce que j'ai trouvé intéressant. Même si on consacre beaucoup d'attention à notre recluse, à ses doutes, ses introspections, son quotidien, on a aussi toute une galerie de personnages secondaires qui accompagnent Sarah, de près ou de loin et cela évite l'ennui possible d'un tel sujet.
La couverture est très réussie ! Je vous le conseille. (janvier 2016)
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De par son résumé cette histoire me rappelait étrangement du domaine des murmures de Carol Martinez, et bien que j'avais un peu peur de relire la même histoire, je l'ai choisi justement pour ça car j'avais plutôt bien apprécié du domaine des murmures. Et après lecture, je ne crois pas me tromper en affirmant que j'ai préféré ce livre à celui de Carol Martinez et en disant qu'il est meilleur. Certes l'écriture n'est pas la même, le livre de Carol Martinez y gagne largement dans ce domaine, mais niveau histoire et contenu y'a pas à dire Une autre idée du silence est bien meilleur. Alors que dans du domaine des murmures l'histoire est principalement centrée autour de la recluse, ici l'auteur nous fait partager en plus toute la vie du village.

En effet, ici nous allons côtoyer les saisons qui rythmes la vie, les fêtes, les malheurs, les lois qui règlent l'existence des villageois. Forcément cela n'est qu'effleuré, mais c'est tout de même largement suffisant pour donner du souffle au livre et donner un aperçu de la vie au moyen-âge.

A côté bien sûr il y a aussi la recluse Sarah, et là aussi j'ai trouvé cette recluse plus intéressante que celle du roman de Carol Martinez. D'une part parce que Robyn Cadw Allader nous décrit sa santé qui se détériore dans cette cellule presque noire, et d'autre part parce qu'elle nous décrit ses pensées, ses sentiments, ses hontes, ses doutes, ses questions, ses soucis, avec beaucoup d'intensité, ce qui donne au final une dimension très profonde à ce roman. (Même si je ne vous le cache pas qu'il peut parfois énerver, parce que ben voilà… l'église c'est de la merde.)
De plus ce sentiment de profondeur est aussi appuyé par le fait que la recluse Sarah est une personne au caractère finalement assez prononcé. En effet, parfois on assiste à des coups de sang, des coups de coeur, qui montre que même morte à la vie elle est toujours intensément vivante, ce qui de ce fait donne encore plus de vie à ce roman, - en plus de protéger le lecteur de la morosité et de faire un peu oublier cette image noire et pas drôle de recluse.
Bon cela est présent dans du domaine des murmures, mais dans mon souvenir ce n'est pas aussi bien fait.

Bref ! Peu importe tout ce que je raconte, je crois que vous avez compris que ce livre m'a beaucoup plu et n'est pas loin du coup de coeur, par conséquent je ne peux que vous le conseiller.
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Une histoire atypique très bien racontée, qui nous enchante.
Vivre recluse et isolée : tel est le choix de Sarah qui veut s'oublier et tourner le dos à ses malheurs. Sa cellule est sombre, seule ses servantes et son confesseur peuvent lui parler. Une vie très dure, avec peu de nourriture et sans confort. Quand vient l'hiver, elle se rend compte que ses conditions de vie sont difficiles à supporter. Sarah est forte malgré tout et sa détermination très grande.
Elle s'endurcit, seule Anna, la petite servante la rendra plus humaine et dévouée aux autres. Sarah, bien que recluse, va partager le quotidien de plusieurs personnages. Nous sommes au Moyen-Age et le seigneur est tout puissant. Elle l'apprendra à ses dépens. Bien que le personnage principal soit enfermé, il se passe plein de choses dans cette histoire qui alterne le point de vue de Sarah et celui de son confesseur.
J'ai aimé la description des campagnes au treizième siècle avec la vie religieuse très importante et la vie d'une recluse. L'écriture coule, fluide, poétique toute en douceur.
L'auteur nous raconte dans la postface son travail de documentation : j'avoue que j'ignorais ces vies de recluses avant de débuter ce livre. Elle a su faire revivre cette époque moyenâgeuse avec une héroïne hors du commun. Bravo.

Une très belle plume, une histoire originale : une bien belle lecture, n'hésitez pas.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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J'avais déjà lu de Carole Martinez « le Domaine des Murmures » où était relatée la vie de recluse de la jeune Esclarmonde. Cela se passait en 1187.
Ici, l'auteur fait revivre la réclusion d'une jeune fille de 17 ans, Sarah en l'an 1255 en Angleterre. Etrange mais assez prenant.
L'auteure, Robyn Cadwallader, est Australienne et elle est venue avec une bourse de voyage au Royaume-Uni afin d'explorer les reclusoirs et elle a visité les églises anglaises à la recherche d'hagioscopes ou de restes de cellules. Ce livre a été édité en 2015. Avait-elle lu auparavant celui de Carole Martinez et s'en est-elle inspirée ? Je ne le pense pas. Son livre est très émouvant et la relation de la recluse et de son confesseur, Père Ranaulf, est à la limite de l'intime. Au départ, Sarah se comporte en petite fille coquette et gâtée et puis elle mûrit et devient plus profonde. C'est une belle description de ce qui se passe à l'intérieur du corps d'une femme – dépouillé quasiment de tout artifice extérieur. C'est très beau.
La lecture de cet ouvrage m'a aussi donné l'envie de relire « du domaine des murmures » que j'ai lu début 2012 et un peu oublié.
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Avant toute chose je tiens à remercier les éditions Denoël pour leur confiance.


Pourquoi, une jeune fille de bonne famille, et qui plus est, érudite, choisit-elle de son plein gré la réclusion, à vie ?
Comment peut-elle préférer l'obscurité, le froid et l'humidité, l'inconfort d'une paillasse avec deux fines couvertures rêches, au confort d'une chambre, avec un lit douillet à la couverture chaude, et satinée ?
C'est pourtant ce que préférera Sara, fille d'un marchand de tissus. Elle a toujours su qu'elle consacrerait sa vie à Dieu, mais le chagrin qui a suivi la perte de sa soeur, morte en couche, lui a fait prendre la plus terrible des décisions. Devenir une recluse, et non pas une simple religieuse.

Les recluses étaient-elles les agoraphobes du Moyen Age ? J'en doute, car ces derniers n'ont pas pour vocation de faire partie de la famille Addams, et si la foule et les grands espaces, sont de vrais calvaires, je ne pense pas qu'ils renonceraient à leur confort et à la luminosité.
Si Sarah se considère comme un zombie, les villageois et le clergé ne la voie pas de la même manière, bien au contraire, pour les premiers, c'est une sainte, pour les seconds, un porte-bonheur. (drôle d'époque !)

Si la couverture de ce livre m'attirait (beaucoup), le synopsis m'intriguait, je me suis demandée si je n'avais pas fait un mauvais choix, allais-je supporter presque 400 pages de bondieuseries ?

Croyez-moi, on ferait mieux parfois de laisser nos préjugés au vestiaire, car non seulement le côté religieux est abordé avec parcimonie, avec juste ce qu'il faut pour comprendre les situations ou les choix. Voir les idées reçues. Mais en plus, l'univers abordé est vraiment fascinant, flippant certes, mais fascinant.

J'entends souvent dire que Marion Cotillard a été possédée par Edith Piaf lors de son interprétation de la Môme, eh bien là, je ne sais pas quelles recluses a possédé Robyn Cadwallader, mais je peux vous jurer qu'à un moment, l'auteure a réussit le tour de force de me faire oublier qu'il ne s'agissait pas d'un témoignage, mais bel et bien d'un roman, tiré sur des faits historiques. On sent non seulement le travail de recherche, de l'auteure, mais également le cheminement dont elle a dû s'imprégner pour nous offrir une héroïne plus vraie que nature.
Tout comme Sarah a choisit la réclusion pour fuir son corps et oublier les souvenirs douloureux, qui finalement n'ont de cesse de la hanter. Une autre idée du silence, est un cri, celui de la voix de toutes ces recluses incarnées par Sarah, dont les mots vous hanteront bien après avoir reposé le livre. Une histoire intemporelle, criante de vérité et d'actualité.
Lien : http://mickaelineetseslivres..
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Angleterre, 1255. Sarah, dix-sept ans, devient recluse pour donner sa vie à Dieu et éviter un mariage forcé. Enfermée dans une cellule mesurant neuf pas sur sept, à côté de l'église du village, elle se consacre désormais à la prière.

Pas de pathos ni de facilités dans ce roman historique plein de délicatesse. le sujet aurait pu s'y prêter mais l'écrivaine austalienne Robyn Cadwallader a choisi un style dépouillé pour raconter son histoire. Celle d'une jeune femme à la vie simple qui tente de s'éloigner du monde mais ne peut l'empêcher de venir à elle. Mais aussi celle de son confesseur, le père Ranaulf, copiste passionné. Et celle des habitants du village où la cellule se trouve, de leur seigneur, des servantes de Sarah… Tout sonne juste dans ce texte, à commencer par la très vivante galerie de personnages créée par l'auteure. À travers eux, cette dernière plonge littéralement le lecteur dans l'Angleterre médiévale, lui fait partager les difficiles conditions de vie des femmes à cette époque. Et c'est passionnant.

Un beau roman au style plein de sobriété.
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Dans ce roman, on ne découvre les personnages et les évènements présents et passés qu'au travers deux personnages : Sarah et Ranaulf.
Ce qui m'a interpellé en premier lieu dans ce livre, c'est le manque de foi des personnages principaux eut égard à leur choix de vie.
Sarah, 17 ans, a décidé de devenir recluse. Elle se destine à passer sa vie en prière dans une cellule de neuf pas sur sept, accolée à l'église et dont tous les accès vers l'extérieur sont condamnés à l'exception d'une fenêtre donnant dans la chambre de ses servantes par laquelle on lui transmet le nécessaire et d'une meurtrière donnant dans l'église, masquée par un lourd rideau, à travers laquelle elle peux parler, mais sans les voir, à son confesseur et aux femmes du village qui viennent lui demander des conseils ou des prières.
La vie qu'à choisi Sarah est une vie de sacrifice et de dévotion envers Dieu, plus encore qu'une vie de simple religieuse. Or, la jeune fille, si elle est pieuse, n'est pas vraiment dans l'état d'esprit d'une femme se dévouant à son créateur. Elle est pleine de colère, dit ses prières sans y penser, comme une routine. Lorsqu'elle réalise que sa cellule n'est pas totalement hermétique, elle s'en offusque, mais est incapable de se couper des bruits, des odeurs, avec sérénité. On sent bien que ce n'est pas la dévotion qui l'a conduise dans ce reclusoir, mais un évènement de son passé et je ne suis pas certaine que ce soit le décès de sa soeur en couche comme le dit résumé et comme Sarah elle-même ne cesse de le rappeler.
Elle semble supporter également très mal de devoir conseiller les femmes du village, d'autant plus qu'elle ne peut rien faire de plus que prier pour elles.
Ranaulf, lui, est un prêtre copiste du prieuré qui gère la vie de la recluse. Il devient son confesseur en remplacement d'un prêtre trop âgé pour effectuer le trajet. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'en est pas content. Il affiche un mépris des femmes surdéveloppé, bien plus fort que l'église elle-même puisqu'il ne considère pas les recluses comme des saintes femmes mais comme, semble-t-il, des pécheresses qui expient leurs fautes, rien de plus.
Au niveau de sa foi, j'ai l'impression qu'il n'est devenu prêtre que pour avoir accès à ses précieux livres, il montre à plusieurs reprises que toute autre tâches dévolues aux prêtres, telle que le fait d'être confesseur ou de devoir assister aux offices, n'ont aucunes importances à ses yeux et sont même presque indigne de figurer au rang de ses activités, la copie des ouvrages étant placées au dessus de tout.

La suite de ma critique sur mon blog
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