L'exposition consacrée à Verrocchio que j'ai eu la chance de visiter l'année dernière (2019) au Palais Strozzi, à Florence, est probablement une des plus réussies et instructives qu'il m'ait été donné de voir. Elle a permis de restituer sa place à un des plus grands artistes de la Renaissance, généralement méconnu. Son principal titre de gloire était le Colleone, impressionnante statue équestre en bronze du condottiere Colleoni, dominant la place des Santi Giovanni e Paolo (Zanipolo) à Venise. Mais outre ce chef-d'oeuvre, Verrocchio a bien d'autres choses à offrir.
Nous sommes au coeur du quattrocento florentin. Verrocchio, sculpteur puis peintre, exprime de façon extraordinaire ce frémissement, cette légèreté grave, cet éclat délicat, qui fait de cette période un véritable miracle.
Il fut instruit en sculpture par Donatello et Desiderio da Settignano, dont quelques bustes de jeunes filles et d'enfants, pleins de vie, de délicatesse et de retenue, provoquent un premier éblouissement. Verrocchio amena ce genre à une forme de perfection.
En peinture, influencé par Filippo Lippi et Botticelli, il manifeste les mêmes qualités, tout en poussant ses propres compositions et solutions picturales. Ses Madonne notamment sont des splendeurs de jeunesse et de fraîcheur. Ses coloris sont lumineux et diaphanes.
Il put ainsi instruire et influencer parmi les plus grands peintres de la Renaissance: Perugino, lui-même maître de Raphaël, Ghirlandaio, et Léonard lui-même, originaire de Vinci,, entre beaucoup d'autres moins connus.
Je n'ai pas regretté d'avoir ramené ce catalogue (qui n'existe qu'en italien ou en anglais, s'il est encore disponible). Il m'a permis de me replonger dans ces moments de grâce et de beauté qui nous consolent de toutes les duretés de la vie.
On peut s'en faire une petite idée dans la courte vidéo tirée d'une émission de la RAI: https://www.youtube.com/watch?v=Ai7zyjhs2No
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