Citations sur Hors de question (18)
Le contrôle n’est qu’une illusion. Une séduisante, confortable et rassurante illusion. Mais rien de plus. L’accepter, c’est déjà commencer à lâcher prise. Et aucun bonheur n’est possible sans abandon.
- " Valar Morghulis" Sonia, déclara Elena . Désolée, mais tu étais sur mon chemin . [...]
- "Valar" quoi ?[...]
- "Valar Morghulis", tout homme doit mourir tôt ou tard . "Le Trône de fer ", quoi, rétorqua Elena , comme si ce genre de référence était évident pour tout le monde .
Tu fais erreur si tu penses que tu peux tirer quoi que ce soit de poétique de ma sale tronche de paumé. Aucun morceau de mon âme ne mérite d'être dévoilé. Tout y est noir et dégueulasse. Tu te casserais les dents à chercher ce qu'il y a à sauver dans tout ce bordel, alors autant être clair tout de suite. Je te l'ai dit, je ne suis pas quelqu'un de bien et je n'ai rien de bon à t'offrir, et surtout pas à l'objectif d'une artiste telle que toi.
Je connais la solitude, la vrai. Celle qui vient aux heures les plus sombres de la nuit, se faufiler discrètement dans ton pieu pour te glacer le sang et les os. Qui laisse ta carcasse sèche et vide à force de te ronger de l'intérieur comme un satané poison, tout en te répétant jusqu'à t'en persuader qu'il n'y a qu'elle qui peut te comprendre et que ce monde n'est décidément pas fait pour toi.
— J’aimerais savoir, tu imagines vraiment que je suis le genre de filles à me prostituer pour obtenir ce que je veux ?! s’enflamma-t-elle, perdant subitement patience.
(…)
— Non, certainement pas. Et ce n’est absolument pas de cette façon que je vois les choses. Tu me demandes l’inconcevable, Sonia. Un degré de confiance et d’intimité que je suis incapable de t’accorder. Je me contente de faire pareil, voilà tout. Je réclame seulement une contrepartie de même valeur. Mon impossible contre ton impossible.
— Il y a quoi, une espèce de malédiction qui t’oblige à être un gros connard tout le temps ou c’est naturel ?! se surprit-elle à lui balancer.
Axel battit des paupières, visiblement déstabilisé.
Tant mieux, parce qu’elle refusait d’endurer sa mauvaise humeur plus longtemps.
Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’il pince les lèvres, puis se détourne pour prendre un paquet de biscuits sur le plan de travail et le ranger dans un placard.
— Naturel, j’en ai peur, répondit-il placidement, tandis qu’il se tenait baissé, hors de vue. Une malédiction impliquerait qu’il existe un moyen d’y remédier.
Je connais la solitude, la vraie. Celle qui vient, aux heures les plus sombres de la nuit, se faufiler discrètement dans ton pieu pour te glacer le sang et les os. Qui laisse ta carcasse sèche et vide à force de te ronger de l’intérieur comme un satané poison, tout en te répétant jusqu’à t’en persuader qu’il n’y a qu’elle qui peut te comprendre et que ce monde n’est décidément pas fait pour toi.
— Parce que derrière un appareil, tu penses qu’on ne te voit pas ? l’interrogea-t-il. (…) Si tu révèles un petit bout de l’âme des gens avec tes photos, tu mets à nu la tienne dans chacune, poursuivit Axel en l’observant fixement. Mais c’est toujours le prix de l’art, non ? Toute magie a un coût. Et plus elle est exercée avec talent, plus le tarif est élevé. Je ne suis pas expert, mais je peux néanmoins affirmer que tu es de ceux pour qui la facture est exorbitante. Même si, peut-être, tu l’ignores.
Une émotion bizarre prit soudain le pas sur tout le reste et l’angoisse reflua doucement.
N’était-ce pas là le plus beau compliment qu’on lui ait jamais adressé ?
Le plus poétique, assurément… le plus touchant également.
Mais qui diable était l’homme qui se tenait en face d’elle ?
Je connais la solitude, la vraie. Celle qui vient, aux heures les plus sombres de la nuit, se faufiler discrètement dans ton pieu pour te glacer le sang et les os. Qui laisse ta carcasse sèche et vide à force de te ronger de l'intérieur comme un satané poison, tout en te répétant jusqu'à t'en persuader qu'il n'y a qu'elle qui peut te comprendre et que ce monde n'est décidément pas fait pour toi.
Vouloir à tout prix maîtriser sa vie, c'est le meilleur moyen de passer à côté. Quand tu t'en rendras compte, elle t'aura déjà filé entre les doigts. Le contrôle n'est qu'une illusion. Une séduisante, confortable et rassurante illusion. Mais rien de plus. L'accepter, c'est déjà commencer à lâcher prise. Et aucun bonheur n'est possible sans abandon.