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3,68

sur 545 notes
On ne prend jamais assez de temps pour remercier certains éditeurs français, pour leur capacité à aller piocher dans la littérature américaine des décennies passées afin d'en extraire un grand roman peu connu, voire oublié du lectorat francophone et le (re)traduire et le (re)publier.

C'est le cas de l'éditeur Rue de l'échiquier qui, grâce à une traduction de Brice Mathieussent, a exhumé Ecotopia des limbes d'outre-Atlantique, 40 ans après sa première édition (chez Stock), relayé par Gallimard en format poche dans la collection Folio SF.

Quand j'utilise le terme limbes, c'est vraiment une formule de style car le roman d'Ernest Callenbach est extrêmement célèbre aux US. Vendu à plus d'un million d'exemplaires à sa sortie, en 1975, il reste aujourd'hui le plus parfait exemple de roman utopique écologique.

Ernest Callenbach était un partisan de la simplicité volontaire, un mode de vie consistant à réduire volontairement sa consommation en l'ajustant à ses besoins réels.

Ecotopia décrit, de manière exceptionnellement précise et élaborée, le fonctionnement d'un état et la vie de ses habitants appliquant dans ses moindres détails cette "philosophie". Une sorte d'utopie écologiste, donc, proche des mouvements actuels prônant la décroissance et le respect de la nature.

Mais réduire le roman à une projection écologiste serait vraiment réductrice, car c'est tout un écosystème économique et une remise en question complète de nos paradigmes sociétaux que décrit l'auteur, avec un brio indéniable.

Contrairement à ce que l'on pourrait craindre, le roman, écrit peu après la grande vague de remise en question de la consommation post 68, n'a pas vieilli d'un pouce.

Au contraire : les développements imaginés par Callenbach se révèlent, tout au long d'une lecture passionnante, d'une stupéfiante modernité !

[Lire la suite de ma critique sur mon site le Tourne Page]
Lien : https://www.letournepage.com..
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Une vraie utopie, qui fait envie et qui correspond à beaucoup de priorité de notre époque.
Le but semble possible, le hic c'est la transition, je ne vois pas le bouleversement économique indispensable sans des résistances violentes et beaucoup de casse. Et les rapports amoureux et sociaux sont très naïfs.
Mais on voudrait y croire et ça fait du bien à lire même si les descriptions sont parfois un peu longue.
En tout cas chapeau pour une histoire conçue en 1975 et dont les thèmes sont tout à fait d'actualité en 2022.
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Depuis 20 ans, l'Oregon, la Californie et l'état de Washington ont fait sécession pour fonder l'Écotopia, un pays fondé sur le principe d'équilibre avec la nature : ne pas prendre plus que ce qu'on lui donne, et lui rendre tout ce qui est possible. Pour la première fois depuis la fermeture des frontières entre les États-Unis et l'Écotopia et la rupture de toutes relations, le journaliste William Weston est autorisé à entrer dans le nouveau pays pour effectuer une série de reportages. C'est un premier pas vers une éventuelle reprise des relations diplomatiques et commerciales. D'abord déstabilisé par le mode de vie simple, voire spartiate des Écotopiens, le journaliste comprend progressivement le bien-fondé d'une société tournée vers la santé de ses habitants et de son environnement. Rien n'est laissé au hasard et tous les aspects du quotidien ont été revus et transformés pour créer un monde meilleur où tout concourt au bien commun. « Ils ont une manière bien à eux d'introduire les coûts sociaux qui incluent forcément une dose invérifiable d'optimisme. » (p. 42 & 43) Dans cette utopie/uchronie tournée vers la décroissance et résolument convaincue des bienfaits économiques et écologiques du recyclage, tout est finalement critique des États-Unis des années 1970, alors engagés dans une course effrénée vers l'équipement des ménages et la consommation à outrance de biens mal pensés. L'Écotopia rationalise tous les usages pour qu'ils coûtent le moins possible à la nature et aux habitants. le pays invite aussi ses citoyens à penser par eux-mêmes. « Les Écotopiens semblent se servir de la télé plutôt que de la laisser se servir d'eux. » (p. 87)

Le sous-titre indique clairement le contenu de l'ouvrage : Notes personnelles et articles de William Weston. le procédé littéraire consistant à retrouver/publier des écrits ou des sources perdus n'est pas nouveau, mais il est efficace dans cette fiction. Les articles montrent une analyse documentée d'un pays quasi inconnu et de ses moeurs, tandis que le carnet de Weston permet de suivre son changement de mentalité, notamment au contact de Marissa qui lui fait repenser ses attentes et ses désirs. « Suis-je pour elle une sorte de mystérieux étranger, un être exotique malgré moi ? » (p. 147) Finalement, le journaliste observe autant qu'il est observé et son exploration de l'Écotopia le transforme. Dès lors, comment revenir aux États-Unis et y retrouver sa place ? Ce roman de 1975 n'a pas vraiment vieilli, sauf peut-être au niveau des technologies présentées, mais le mode de vie qu'il propose est plus que jamais un exemple à appliquer : consommer moins, consommer mieux, retrouver le sens de la communauté pour combattre les individualismes et les exclusions, et enfin replacer la nature au centre de la vie quotidienne. Voilà de la science-fiction sociale comme je l'aime ! Enfin, avec son gouvernement mené par des femmes, l'Écotopia m'a rappelé Herland ou La république des femmes, deux excellentes utopies féministes.
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J'ai vraiment du mal à penser que ce livre a été publié en 1975 !!! Quelle modernité !!! On y retrouve les grands thèmes sociaux contemporains tels que l'écologie (bien entendu), le retour à la nature, la gestion des énergies fossiles mais aussi la place de la femme, la contraception et le contrôle des naissances, les médias, le racisme.
J'ai été bluffée parce que je ne connaissais pas ce livre et à mes yeux il "prédit" le chemin de notre avenir... Bien mieux que 1984 ou le Meilleur des Mondes.
C'est à lire.
Merci la Kube de me l'avoir mis dans les mains.
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William Weston est journaliste. Il est chargé de rédiger des articles sur une société basée sur l'écologie présente dans les états de Californie, Oregon et Washington.

Il va donc partir sur le terrain et nous narrer à travers des articles journalistiques objectifs et des notes de journal subjectives sa vie au sein de cette vie fort atypique.

Ce format de narration est vraiment très intéressant et apporte beaucoup d'originalité à l'histoire. Les deux points de vue sont très bien choisis et rondement menés par l'auteur. Il sait jongler entre les différents sujets qu'on retrouve dans une société. Il y parle d'économie, de politique, d'éducation... En bref il nous appose une vision très futuriste d'une sorte de dictature écologique. À travers cette dystopie on ouvre les yeux sur beaucoup de sujets intéressants, avec une question qui persiste "et nous ?" et nous comment participer à cette ecologie, à la préservation de ce monde ?

Ce roman a vraiment fait écho dans mon coeur non pas d'ecologiste pur mais de preservatrice de la planète.
J'ai vraiment été super intéressée par ces différents sujets, à travers son roman, on peut y voir un essai.

Pourtant, il y a un point qui m'a fait tiquer, uniquement parce que ce n'est clairement pas ce que je recherche dans un livre. J'ai trouvé que le côté personnel des recits de William étaient très basées (à hauteur d'un quart peut-être bien) sur ses relations sexuelles avec des femmes. Alors oui ça reste un sujet à prendre en compte dans une vue globale de société mais j'ai trouvé qu'à certains moment, cela prenait un peu trop le pas sur d'autres sujets tout aussi intéressants.

En bref, c'est un roman qui n'est clairement pas inintéressant notamment car l'écologie est un des sujets phare d'aujourd'hui. Avec près de 50 ans de différence, Ernest réussi tout de même à pointer les sujets justes et à nous proposer une vision unique et qui appelle au questionnement. Si, comme moi c'est un sujet qui vous tient à coeur, alors ce livre pourrait vous faire réfléchir mais vous énerver également par cette fameuse question "et nous ?"
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Ecotopia est un livre écrit en 1975 par Ernest Callenbach, le rédacteur en chef d'une célèbre revue de cinéma, et récemment republié en France par les éditions Rue de l'échiquier. Son thème ? Comment vit-on en Ecotopia, un pays qui a décidé de mettre l'écologie au coeur de ses principes? A l'heure où l'on parle de plus en plus de la nécessité d'un développement soutenable, ce livre, pourtant paru il y a plus de quarante ans, reste d'une grande actualité.
Vingt ans après la sécession de plusieurs Etats américains (l'Oregon, une part de la Californie et l'état de Washington) pour créer un nouvel Etat basé sur l'écologie, le journaliste new-yorkais William Weston est autorisé à rentrer en Ecotopia, pour enquêter sur ce nouveau pays.
Les notes prises par Weston et les articles qu'il rédige pour le Times-post constituent le récit. le carnet de bord personnel du journaliste a le mérite de montrer le changement progressif de William Weston vis-à-vis de la société écotopienne (d'abord ironique, il est peu à peu acquis aux principes du nouvel système) ; ce carnet devient de plus en plus différent de la version plus policée qu'il destine aux lecteurs américains.
Qu'est-ce que ce nouvel Etat et quels sont ses principes ? Au fil des pages, le lecteur découvre l'ensemble des mesures qui ont été mises en place depuis 1974, l'année de la sécession. le recours aux transports en commun et vélos gratuits, le recyclage, la végétalisation des villes, la semaine de vingt heures, la production d'énergies renouvelables avec un fort accent sur le côté local… Un fonctionnement en rupture avec la pratique du voisin Etats-Unien.
On est quelque peu stupéfait car on se dit que les solutions qui sont prônées aujourd'hui pour freiner le réchauffement climatique sont toujours les mêmes qu'évoquées il y a plusieurs dizaines d'années. Cela peut paraître exaspérant. On y parle par exemple d' « une économie domestique fondée sur l'état d'équilibre : tous les déchets alimentaires, les eaux usées et les ordures devaient être transformés en engrais organiques destinés aux terres cultivables, où ils entreraient à nouveau dans le cycle de production. » du bon sens en fait…
Est-ce pour autant une société utopique et harmonieuse ? Non, les diverses personnages du livre l'avouent, des défis sont toujours à relever. de plus, c'est une société qui tend à se fragmenter, et des jeux de guerre rituels sont même inventés pour canaliser l'agressivité et le besoin de compétition. Ce que je trouve intéressant, c'est que le progrès technique reste présent (l'usage de la visioconférence est très largement répandu), mais il est jugé et développé seulement s'il apporte une valeur ajoutée environnementale.
L'intrigue retranscrite essentiellement dans les carnets personnels du journaliste est d'un intérêt relatif. Il tombe amoureux d'une écotopienne et se trouve peu à peu intégré à cette société. le principal atout du livre reste cette vision d'un monde qu'on souhaite durable et les impact sur la société ; elle prévaut également sur les qualités littéraires du livre au sens strict.

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Ce livre écrit en 1975 est une surprise. Cette dystopie offre une alternative plus ou moins réaliste mais sans aucun doute stimulante d'un monde plus respectueux de l'humain et de la nature.

Le style journalistique nous emmène à la découverte d'Ecotopia, un pays attachant et qui surprend souvent par l'ingéniosité de ces solutions. Qu'on adhère ou pas au projet de société proposé, ce livre a le mérite de creuser pour chaque pan de la société (travail, loisir, culture, santé...) des solutions différentes, innovantes ou au contraire très anciennes. On découvre ce pays avec étonnement et curiosité.

Ce livre mérite le détour.
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À mi-chemin entre le récit de fiction et la proposition idéologique, ce roman invite à imaginer une société fondée sur les principes du respect de la nature, de l'équilibre et de l'environnement. Et s'il est assez daté sur certains aspects, il fourmille d'idées, réalistes ou non, qu'on aurait malgré tout bien envie d'essayer…

Raconté sous la forme d'un journal de notes, le récit oscille entre des passages de la vie personnelle de William Weston et ses articles qu'il rédige à l'intention de la presse américaine, et qui sont à chaque fois concentrés sur une thématique bien particulière de la société écotopienne. J'ai découvert ce roman au format audio, le récit à la première personne m'a d'autant plus emportée ! Les aspects plus personnels et émotionnels de son expérience gagnent en réalisme, et les passages plus scientifiques passent plus facilement : le style d'écriture assez ancien aurait pu me décourager à l'écrit, alors que l'audio apporte un côté presque « podcast » plus abordable.

Côté univers, il y a de quoi rêver : l'auteur imagine, non pas une société parfaite, mais une société dont l'objectif est de tendre vers l'équilibre naturel du monde. Les valeurs écologiques sont centrales : les innovations technologiques fleurissent et les fonctionnements de société régressent, paradoxalement, dans un même mouvement vers l'équilibre entre développement humain et respect de l'environnement. S'il est rassurant de voir que certaines de ces idées si novatrices sont aujourd'hui ancrées dans les pratiques (le tri des déchets par exemple), d'autres demeurent encore hors de portée.

Écrit dans les années 70, c'est un récit très moderne par de nombreux aspects et rempli d'idées novatrices. Malheureusement, ça ne fait qu'accentuer le style de narration parfois vieillot, et la vision un peu datée des sociétés libérées. En termes de féminisme et de sexualité notamment, pas de doute, près de 50 ans nous séparent : les femmes sont fortes et indépendantes (ce sont même elles qui dirigent le pays), mais toujours avec une féminité et une sensualité particulièrement soulignées. Plus généralement, les relations physiques sont très décomplexées, et à partir du moment où il en fait la découverte, j'ai eu la sensation que ça devenait un sujet presque obsessionnel pour le personnage principal… Cela dit, n'oublions pas que ce récit prend ses racines en plein coeur du mouvement hippie du début des années 70 !

Au final, je ressors de cette lecture avec énormément d'espoir et d'inspiration. Je sais que même si une telle société reste hors de portée de nos jours, nous continuons tout de même à progresser, avec les idées et technologies dont nous disposons. Et pour celleux que l'âge du texte rebute, n'hésitez pas à vous tourner vers l'audio, qui s'écoute tout seul !

[Ce livre a été reçu et est chroniqué dans le cadre d'un service presse : merci à la maison d'édition pour sa confiance !]
Lien : https://pagespluvieuses.word..
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J'ai adoré la thématique, en aucun cas le roman n'a à voir avec la note.
Mon gros problème était la mise en page de l'édition Folio. La typo trop petite fatigue vite les yeux. Honnêtement je n'arrivais pas à lire plus de vingt pages avant d'avoir mal à la tête.

Pour ce qui est du livre, on suit les aventures du journaliste new yorkais, William Weston en Ecotopia.
Mais qu'est-ce que l'Ecotopia, me demanderez-vous ? C'est simple c'est un nouveau pays ayant fait sécession des Etats-Unis depuis près de vingt ans et s'en étant complètement coupé.
L'Ecotopia est une utopie écologique avec certains aspects extrémistes sur les bords mais qui au final semble être un pays agréable.

Capharnaüm sans nom du fait de notre biais culturel, on arrive bien rapidement au fur et à mesure de la lecture à se demander si l'on n'aimerait pas vivre dans un tel pays.

William, lui aussi vit cette contradiction passant d'une société ultracapitaliste à une société beaucoup plus proche d'un régime socialiste. Ils décrit également sous un spectre puritain, si américain, les moeurs dissolues et la féminisation de la société, s'interrogeant si les écotopiens n'ont pas fait le bon choix de s'éloigner du carcan des moeurs issues du protestantisme.

Il est plaisant de voir l'évolution de William d'un rejet total de ce style de vie à une acceptation et une instillation des valeurs écotopiennes dans son âme.

En somme toute, une belle lecture qui fait réfléchir !
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Dans ce roman paru en 1975 (!) l'auteur imagine que l'ouest des États-Unis (Californie -pas Los Angeles- Oregon et état de Wahington) a fait sécession il y a une vingtaine d'années et décidé de vivre autrement. Un journaliste du Times-Post, William Weston, y est envoyé et le roman est composé des articles officiels destinés au journal, et d'un journal plus intime. A New York il laisse une femme dont il s'est séparé, des enfants et une copine. Il semble que là-bas l'individualisme est encore plus fort que de nos jours. Sinon, ça fonctionne comme aux Etats-Unis (sans commentaires).

Bien sûr William y va avec des idées préconçues et observe cette drôle de société, aux antipodes ou presque de la sienne. Il a vraiment aussi du mal à comprendre comment réagir face à certaines nouveautés. Petit à petit, surtout grâce à une Ecotopienne dont il tombe amoureux, il évolue beaucoup!

On ne peut pas dire que le suspense soit insoutenable, ni que les surprises écologiques de cette Ecotopia soient totalement inattendues, mais pour un livre écrit en 1975, c'est fort. Plus de voitures individuelles, des trains, des villes à taille humaine. Amour de la nature, des arbres. Recyclage à fond ! Pas plus de 20 heures de travail hebdomadaire. Moins de naissances. Une femme présidente.Tout cela est bien expliqué, ainsi que les systèmes scolaires, hospitaliers, économique, de façon simple et agréable, toujours avec l'oeil critique du journaliste... On se prend à rêver, et quand l'auteur égratigne les États-Unis (télévision, culture, etc.) on se dit qu'en 1975 il n'avait encore rien vu...
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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