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Citations sur Palomar (11)

Monsieur Palomar marche le long d'une plage déserte. Il rencontre de rares baigneurs. Une jeune femme est allongée sur le sable et prend le soleil les seins nus. Palomar, en homme discret, détourne son regard vers l'horizon marin. Il sait qu'en de pareilles circonstances, à l'approche d'un inconnu, les femmes souvent se hâtent de se couvrir, et cela ne lui semble pas bien : c'est dérangeant pour la baigneuse qui prenait tranquillement le soleil; le passant se sent un gêneur; le tabou de la nudité se trouve implicitement confirmé; enfin, le respect des conventions à moitié est source d'insécurité et d'incohérence dans le comportement, plutôt que de liberté et de franchise.
C'est pourquoi, dès qu'il voit se profiler de loin le nuage rose bronze d'un torse nu féminin, il se hâte de détourner la tête de façon que la trajectoire de son regard reste suspendue dans le vide et témoigne de son respect courtois pour l'invisible frontière qui enveloppe les personnes.
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Des ombres silencieuses bougent sur le sable ; un couple d'amoureux de détache de la dune, un pêcheur nocturne, un douanier, un batelier. Monsieur Palomar entend un murmure. Il regarde autour de lui : à quelques pas s'est formée une petite foule qui observe ses mouvements comme les convulsions d'un dément.

La contemplation des étoiles
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Le moi qui nage, de monsieur Palomar, est immergé dans un monde sans corps, intersections de champs de forces, diagrammes de vecteurs, faisceaux de lignes droites qui convergent, divergent, se brisent. Mais il reste un point en lui où tout existe d'une autre façon, comme un nœud, comme un caillot, comme un engorgement : la sensation précisément qu'on est là mais qu'on pourrait ne pas y être, en un monde qui pourrait ne pas y être mais qui est là.
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Nous retournons tous dans nos mains un vieux pneu vide grâce auquel nous voudrions parvenir au sens ultime que les paroles n'atteignent pas.
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Le fait est qu'il voudrait, plutôt que d'affirmer une vérité particulière, poser des questions, et il comprend que personne n'a envie de sortir des rails de son propre discours pour répondre à des questions qui, venant d'un autre discours, obligeraient à repenser les mêmes choses avec d'autres mots, et peut être même à se retrouver en territoire inconnu, loin des parcours établis. Il voudrait bien aussi que les questions lui viennent des autres: celles auxquelles il répondrait en disant les choses qu'il a le sentiment de pouvoir dire seulement si quelqu'un lui demandait, mais qu'il pourrait dire seulement si quelqu'un lui demandait de les dire. De toute manière, il ne vient à l'esprit de personne de lui demander quoi que ce soit.
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Un regard qui exprime toute la résignation ressentie à être ce qu'on est, l'unique exemplaire au monde d'une forme qu'on a pas choisie, qu'on aime pas, toute la fatigue de supporter sa propre singularité, toute la peine d'occuper l'espace et le temps par sa propre présence, si encombrante et si voyante. ( Le Gorille albinos).
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Il mare è appena increspato e piccole onde battono sulla riva sabbiosa. Il signor Palomar è in piedi sulla riva e guarda un'onda. Non che egli sia assorto nella contemplazione delle onde. Non è assorto, perché sa bene quello che fa: vuole guardare un'onda e la guarda. Non sta contemplando, perché per la contemplazione ci vuole un temperamento adatto, uno stato d'animo adatto e un concorso di circostanze esterne adatto: e per quanto il signor Palomar non abbia nulla contro la contemplazione in linea di principio, tuttavia nessuna di quelle tre condizioni si verifica per lui. Infine on sono "le onde" che lui intende guardare, ma un'onda singola e basta: volendo evitare le sensazioni vaghe, egli si prefigge per ogni suo atto un oggetto limitato e preciso.
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La girafe semble un mécanisme construit par assemblage de morceaux provenant de machines hétérogènes, mais qui fonctionne cependant à la perfection. Monsieur Palomar, continuant à observer les girafes et leur course, se rend compte qu'une harmonie compliquée commande tout ce trépignement dysharmonique, qu'une proportion intérieure lie entre elles les disproportions anatomiques les plus voyantes, qu'une grâce naturelle ressort de ces attitudes sans grâce. L'élément unificateur est donné par les taches du poil, disposées en figures irrégulières mais homogènes, aux contours nets et anguleux ; elles s'accordent, comme un exact équivalent graphique, avec les mouvements segmentés de l'animal. Plutôt que de taches, il faudrait parler d'un manteau noir dont l'uniformité se trouve brisée par des nervures claires qui se divisent suivant un dessin en losanges : une discontinuité de pigmentation qui annonce la discontinuité des mouvements.
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Seule compte l'origine de ce qui est.
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Ce que nous avons en commun, serait-ce justement ce qui est donné à chacun comme lui appartenant en exclusivité?
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