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Citations sur La Pyramide de boue (14)

En premier lieu, à peine rentré à la maison, il alla mater ce qu'Adelina lui avait priparé.
Ouvrir le four ou le réfrigérateur lui donnait exactement la même émotion que quand il était minot et qu'il brisait l'oeuf de Pâques pour voir ce qu'il y avait dedans.
Peut-être pour se faire pardonner ses manières bourrues de la matinée, Adelina lui avait préparé un merveilleux plat de pâtes 'ncasciata et deux saucisses à la sauce tomate.
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Les couleurs n'existaient plus, on ne voyait plus rien qui n'ait la couleur grisâtre de la fange.Le"fang" ,comme disait Catarella et peut-être n'avait-il pas tort, parce que la fange avait pénétré dans notre sang , elle en était devenue partie intégrante. La fange de la corruption, des dessous-de-table, des fausses factures , de l'évasion fiscale, des arnaques ,des bilans truqués, des caisses noires, des paradis fiscaux , du Bunga bunga...
Peut être, songea Montalbano,cet endroit était -il le symbole de la situation dans laquelle se trouvait le pays tout entier.
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Ils entrèrent et allèrent s'assoir à une table dressée pour deux pirsonnes.
La vieille sortit de la cuisine, les areconnut et s'assombrit.
- 'Ndo pattu, dans notre pacte, il était pas dit que vous viendriez vous empiffrer gratis.
- E cu vi lu dissi ca non vulemu pagari ? Et qui vous dit qu'on ne veut pas payer ? On paiera, soyez tranquille. Qu'est-ce que vous avez de bon ?
- Tagliatelles maison en sauce.
- D'accord, firent-ils en chœur.
- Et en deuxième plat, du lapin chasseur.
- D'accord, arépéta le chœur.
- 'U vini comu lo vuliti ? Le vin, vous le voulez comment ? Passable ou bon ?
- Bon, lança le chœur.
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Il arriva à la trattoria si tard qu'Enzo avait acommencé à débarrasser les tables.
- Il est resté quelque chose pour moi ?
- Je vous fais tout de suite des pâtes.
- Non, laisse tomber. Pas de premier plat. Amène-moi une grosse portion de hors-d'œuvre de la mer.
- Oh que oui. Et après ça vous va, du bar ?
- Ça me va très bien.
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Mimi, si tu ne te calmes pas un peu, un jour ou l'autre, un mari jaloux te tirera dessus et moi, je l'aiderai dans sa cavale, tu peux y compter.
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- Je vous amène les hors-d'oeuvres ?
- Non. T'en as, des spaghettis au noir de seiche ?
- Oh que oui.
- Apporte-moi un plat bien servi.
- Et comme deuxième plat, j'ai des sérioles à la mode de 'Sposito.
- Et qui est c'te 'Sposito ?
- Le cuisinier napolitain qui m'a appris la petite sauce.
- Et comment elle est ?
- D'abord, elle paraît douce mais tout en dessous elle est aigre. Une sauce qu'on peut qualifier de trompeuse.
- D'accord.
Ce fut peut-être l'effet de la petite sauce, mais il sortit de la trattoria d'humeur batailleuse.
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L’énorme grue ressemblait au squelette d’un mammouth, les gros tuyaux ressemblaient aux os de quelque animal gigantesque et c’était aussi à des bêtes inconnues et mortes que faisaient penser les camions déformés par la boue dont ils étaient encroûtés. On ne voyait pas un brin d’herbe, le vert était recouvert d’une couche semi-liquide gris sombre, comme si un cloaque à ciel ouvert avait étouffé tout être vivant, des fourmis aux lézards. Dans l’esprit de Montalbano flotta un vers d’une poésie d’Eliot qui s’intitulait justement La Terre désolée et qui disait « là où les morts perdent leurs os ».
– Mais cette canalisation hydraulique, depuis quand ils y besognent ?
– Depuis sept ans, dottore.
– Et comment ça se fait que ça dure depuis si longtemps ?
– C’est passqu’au bout de cinq ans, y a eu un arrêt des travaux du fait que les coûts avaient triplé, comme d’habitude.
– Et ils ont repris après ?
– Oh que oui. Y a eu de nouvelles subventions de la Région. Mais entre-temps, l’eau était plus là.
– Quelle eau ?
– Celle qui aurait dû passer par ce nouveau conduit, c’est-à-dire l’eau du Voltano.
– Et pourquoi le Voltano n’a plus d’eau ?
– C’est pas qu’il a plus d’eau, il lui en manque la quantité nécessaire pour fournir aussi cette canalisation.
– Et comment ça se fait ?
– Ça se fait qu’entre-temps, le Consortium de Caltanisetta a gagné le concours et que c’est lui qui s’est pris l’eau du Voltano.
– Alors, cette canalisation est inutile ?
– Oh que oui.
– Et pourquoi ils continuent à y besogner ?
– Dottore, vous le savez mieux que moi. Passque là, y a déjà des contrats publics, c’est des intérêts économiques qu’il faut respecter, passque sinon ça finit mal.
Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux, au fond, que ça finisse mal une bonne fois pour toutes ?
La causette avec Fazio fut très précisément la classique goutte d’eau qui fait déborder le vase.
– Allons-nous-en.
– Mais, dottore…
– Non, Fazio, si on reste ici, la boue finira par me monter au cerveau. Je tiens pas le coup, ici. Va dire à Catarella de rentrer seul. Toi, accompagne-moi à Marinella.
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Le coup de tonnerre fut si fort que Montalbano, non content de subir un réveil passablement effrayant, effectua un grand bond et manqua de peu tomber du lit.
Ça faisait plus d’une semaine qu’il pleuvait des cordes sans une minute d’interruption. Les cataractes s’étaient ouvertes et semblaient décidées à ne plus s’arrêter.
Il ne pleuvait pas seulement à Vigàta, mais sur toute l’Italie. Au nord, il y avait eu des débordements et des inondations qui avaient provoqué des dégâts incalculables et dans quelques localités, les habitants avaient été évacués. Mais au sud non plus, ça rigolait pas, des rivières qui paraissaient mortes depuis des siècles avaient ressuscité armées d’une espèce de désir de revanche et s’étaient déchaînées, détruisant habitations et terrains cultivés.
Bref, c’était comme si le propriétaire d’une maison n’avait pas pris la peine de faire réparer le toit cassé ou les fondations abîmées. Et puis après, il s’étonnait et se lamentait si un jour elle finissait par s’écrouler.
– C’est peut-être la juste fin qu’on se mérite, avait commenté Montalbano, amer.
Il alluma, fixa le réveil. 6 h 05. Trop tôt pour se lever.
Il garda les yeux fermés serrés, écoutant le bruissement de la mer. Qu’elle fût calme ou furieuse, elle lui donnait toujours du plaisir. Tout à coup, il comprit qu’il ne pleuvait plus. Il descendit du lit, alla ouvrir les volets.
Ce coup de tonnerre avait été comme la bombe qu’on tire à la fin d’un feu d’artifice, justement pour annoncer sa conclusion. De fait, il ne tombait plus d’eau du ciel et les nuages qui avançaient depuis le levant étaient légers et blanchâtres ; bientôt ils auraient remplacé les autres lourds et noirs. Il retourna se coucher, tranquillisé.
Ce ne serait pas une journée sinistre, de celles qui le mettaient de mauvaise humeur. Il s’arappela s’être aréveillé pendant qu’il rêvait.
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Certes il'ninterrogeait des gens , il allait examiner les lieux , discutait avec Fazio,il avait failli se faire briser le crâne , mais c'était comme si le vrai Montalbano s'en était allé ailleurs et avait donné une délégation à'ne mauvaise copie ,'ne copie privée d'intuition et d'idées , 'ncapable de faire des connexions et des déductions , sans élan , sans passion ,sans vitalité...
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Mentalement, Montalbano alluma 'n très gros cierge au pied de la statue du saint inconnu, mais certainement existant, qui protégeait l'animal.
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