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Critique de JeffreyLeePierre


Deux nouvelles composent ce court livre.

La première, Jonas ou l'artiste au travail, m'a fait penser à l'Ecume des jours : un amour dans un appartement qui rétrécit (là, c'est parce qu'il se remplit de gens, la famille qui s'agrandit et les nombreux visiteurs), des notations vachardes sur la petite société artistique parisienne... En faisant de son protagoniste un peintre plutôt qu'un écrivain, Camus a pu se lâcher sur ce que lui inspirait le petit monde (éventuellement germanopratin, d'où encore Vian) qui gravitait autour des artistes ayant réussi et qu'il décrit comme une nuée de parasites. Au point de contribuer largement à assécher lesdits artistes, situation apparemment plutôt autobiographique pour Camus au moment où il écrit ses nouvelles. A dire vrai, à part cet aspect, je n'ai pas bien compris où allait cette nouvelle.

Je préfère largement la seconde, La pierre qui pousse, une sorte d'Etranger qui finit bien. D'abord, le protagoniste l'est réellement, étranger, puisque c'est un ingénieur français qui va construire un ouvrage au Brésil. Ensuite, il se promène dans l'histoire avec ce même détachement, cette même conscience de l'absurde de l'existence. Mais peu à peu, il se rapproche de la société des hommes (en fait pour parvenir jusqu'à une femme), et finit par s'y faire admettre. Ajoutez à cela des "impressions du Brésil", Sertao et Amazonie, petite société des notables et peuple, candomblé et religion officielle, et le tout fait une nouvelle très dense. Et aussi très prenante pour qui a aimé cette sensation d'absurde et le détachement de l'Etranger.
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