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Critique de Lune


Lune
23 février 2014
Pourquoi avoir choisi ce livre ?
Le titre, « Histoire du 36, Quai des Orfèvres » agace la curiosité.
L'adresse est mythique, transmise entre autre par la littérature en la personne du commissaire Maigret, le célèbre personnage de Georges Simenon et par le cinéma, notamment avec « Quai des Orfèvres » de Clouzot, inspiré du roman « Légitime défense » de Stanislas-André Steeman.
Il ne s'agit plus ici de littérature romanesque mais de littérature témoignage.
Il ne s'agit plus de se distraire avec un « bon policier » mais d'entrer de plein pied dans une réalité où l'homme n'en finit pas de se déshumaniser.
Le catalogue des crimes, attentats, terrorisme, viols, stups, milieu, kidnapping, etc... est éloquent.
La personnalité droite et rigoureuse de l'auteur Claude Cancès, figure du 36, soulage le dégoût et l'horreur ressentis tout au long des affaires qui se succèdent.
Dans le titre apparaît le mot « Histoire » et brièvement mais suffisamment clairement, nous découvrons la naissance de cette institution et ses changements à travers notamment de l'affinement de ses méthodes scientifiques et de l'évolution des services de la criminalité.
Des « grandes » affaires du XXe siècle, connues du grand public (la Bande à Bonnot, l'Affaire Stavisky, Pierrot le fou, l'enlèvement du baron Empain...) dont certaines furent portées à l'écran, jusqu'à celles de la fin du siècle passé et celles du XXIe que nous avons parfois suivies en direct devant notre écran, un nombre considérable de moments dramatiques nous donne froid dans le dos.
Et nous comprenons que rien ne peut s'effacer de la mémoire des policiers confrontés à de telles tensions. S'y ajoutent la mort de collègues et l'injustice.
L'hommage à Jacques Capela rendu par Claude Cancès, les circonstances de cette mort touchent et révoltent et amènent un questionnement.
La période « guerre des polices » fait soupirer : « Pauvre humanité... ».
Les mots de l'auteur sont plein de la noblesse de celui qui a accompli sa tâche sans faillir pendant trente-trois ans, avec une foi indestructible en la « Maison » dont le pouls bat continuellement dans ses veines.
Des portraits de collègues, des hommages pudiques confirment cette compassion, une intégrité à toute épreuve notamment dans le témoignage en faveur de collègues.
Il y a des « Honnêtes Hommes », Claude Cancès en est un exemple vivant et cela met du baume au coeur.
C'est ce que je retiendrai de cette lecture, plus loin que la politique pas toujours nette dans ses discernements, plus loin que l'horreur criminelle, il y a celles et ceux, au grand jour et dans l'ombre, qui oeuvrent à la protection de tous les citoyens. Il faut croire profondément en l'homme pour supporter ce qu'ils rencontrent au quotidien.

Merci à Babelio et à la Maison d'Éditions pour cette lecture.
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