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Citations sur Les voix de Marrakech (11)

Lorsque je revenais de mes promenades nocturnes à travers les ruelles de la ville, j'avais l'habitude de revenir par la place Djemaa el Fna. Il était étrange de la traverser lorsqu'elle était quasiment vide. Il n'y avait plus d'acrobates, ni de danseurs, ni de charmeurs de serpent, ni de mangeurs de feu.
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Pour se familiariser avec une ville exotique, on a besoin d'un endroit clos sur lequel exercer un certain droit et où se retrouver seul lorsque le trouble des voix nouvelles et incompréhensibles devient trop grand.
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Les cimetières, dans d'autres parties du monde, sont organisés pour assurer la bonne conscience des vivants.
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"Les portes étaient encore ouvertes et les enfants étaient plantés dehors, pleins d'espoir et de patience.Ils sentaient qu'ils ne seraient pas chassés pendant qu'il racontait son histoire. Lui, qui avait commencé son récit avec un tel mépris à leur encontre, venait en un court instant de se rendre infiniment plus méprisable qu'eux. Qu'il les eût calomniés ou qu'il eût dit la vérité à leur sujet, il était maintenant enfoncé plus qu'eux. Je souhaitai qu'il existât un genre de punition qui l'obligeât à demander leur intercession." La calomnie, Les voix de Marrakech, extrait 1954.
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" Je m'étais déjà trouvé ici (une place au mellah), il y avait des centaines d'années, mais je l'avais oublié. Et voici que tout me revenait. Je trouvais offertes la densité et la chaleur de la vie que je sentais en moi-même. J'étais cette place et je crois bien que je suis toujours cette place. "
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“E-li-as Ca-net-ti ?” répéta le père d’un ton interrogateur et hésitant. Il répéta plusieurs fois mon nom pour lui-même en en séparant nettement les syllabes. Dans sa bouche mon nom prenait de l’importance, devenait plus beau. Il ne me regardait pas, mais au contraire, fixait son regard devant lui comme si le nom avait été plus réel que moi et comme s’il avait mérité d’être appris.
Je l’écoutais, surpris et touché. Dans sa mélopée, mon nom me semblait appartenir à une langue particulière, inconnue de moi. Il le soupesa généreusement quatre ou cinq fois et je croyais entendre le cliquetis des poids. Je ne ressentais aucune inquiétude, il n’était pas un juge. Je savais qu’il découvrirait le sens et le poids de mon nom et lorsqu’il l’eut fait, il me dévisagea de ses yeux rieurs.
Il était là, debout, comme s’il avait voulu me dire : le nom est bon.
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la résolution d'un imbécile est inébranlable
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(...) cette créature de moins que rien, sans chair, sans force, sans même un poil convenable avait assez de désir en elle pour que je me sentisse, à sa seule vue, libéré de l’impression de sa misère. Je pense souvent à l’âne de Marrakech. Je me dis qu’il est resté beaucoup de lui lorsque je ne l’ai plus vu. Je souhaite à tous ceux qui souffrent d’avoir son désir dans leur misère.
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Parmi les hommes de notre hémisphère qui vivent de la littérature, je me suis rarement senti très à l’aise. Je les ai méprisés parce que je méprise quelque chose en moi et je crois que ce quelque chose est le papier. Ici, je me suis trouvé soudain parmi des poètes vers lesquels je pouvais lever les yeux parce qu’il n’y avait pas un mot d’eux à lire.
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Les cimetières dans d’autres parties du monde, sont organisés pour assurer la bonne conscience des vivants. On y trouve beaucoup de vie, des plantes et des oiseaux, de sorte que le visiteur, seul vivant parmi tant de morts, se sent ragaillardi et fortifié. Il lit sur les pierres tombales les noms des gens auxquels il a survécu. Sans qu’il en convienne, cela lui fait un peu imaginer qu’il a vaincu chacun d’eux en combat singulier. Certes, il est attristé par tant de gens qui ne sont plus, mais en compensation, il se sent lui-même invincible. Où, ailleurs, pourrait-il se trouver dans une telle situation ? Sur quel champ de bataille du monde resterait-il l’unique survivant ? Il est là, debout, au milieu de tous les gisants. Cependant, les arbres et les pierres tombales aussi sont debout. Plantés là ou dressés, ils l’entourent comme un héritage destiné à lui plaire. Mais dans ce cimetière des juifs, il n’y avait rien.
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