Après cette première nuit passée dehors, la nature apparaît différemment aux adolescents. Elle est amie, maison, ils s'y sentent chez eux d'y avoir vu défiler les heures.
- Si chacun avait à tuer sa bête avant de passer à table, il y aurait plus de végétariens !
Cette première nuit de bivouac est rude. Dans leur tête, ils ont tous un cow-boy allongé devant son feu de camp, la tête appuyée sur sa selle, l'air peinard, super heureux d'être là, sous les étoiles qui éclairent comme en plein jour. Dans la vraie vie, par terre c'est dur, et les étoiles n'illuminent pas grand-chose, tu fais deux mètres, c'est noir comme dans un four. Du coup, un cercle compact s'est formé autour du feu qu'on alimente à tour de rôle, et personne ne se résout à rejoindre la cabane, psa envie d'avoir froid, un peu la trouille aussi. Surtout que Joe a quitté le groupe à la tombée de la nuit, allez les jeunes, soyes sages, moi je vais me pieuter un peu plus loin, a-t-il lancé avec un vague signe de la main. Personne n'a osé lui demander de rester, on n'exige pas d'un baroudeur tatoué qu'il se tranforme en nurse anglaise.
"Réveille l'aventurier qui sommeille en toi, découvre ton côté sauvage."
- Fiston, je t'ai trouvé LES vacances de rêve.
- Ah ouais ?
- Un stage "bushcraft" de deux semaines au coeur des Pyrénées ariégeoises !
- Un stage quoi ?
- Bushcraft. C'est une variante du survivalisme.
Angelo reste silencieux, son cerveau mouline à toute blinde. Il essaie d'associer les deux mots, vacances et survivalisme, il y a comme un hic.