C’etait cela, le paradoxe de la haine, enduire sa terreur de fiel dans l’espoir insensé qu’elle disparaisse.
Je portais en mon sein les reliques de l’innocence. J’étais à la fois le témoin privilégié de leurs espérances et le complice de leurs souffrances incompressibles. Il suffisait de substituer une seule lettre pour me révéler tel que le monde m’avait forgé.
J’étais le Mal Sinestra.
«Un centre expérimental conçu en plein chaos, un sous-sol rempli de bocaux exposés en guise de trophées. Des membres sciés, des crânes chauves désolidarisés de leurs corps minuscules. Des reliques macabres recouvertes par des poussières d'années.» (p308)
«Le Val Sinestra n'est pas moins qu'un centre pour cobayes humains» (p245)
Seuls les morts supportaient le poids du monde au-dessus d'eux.
J’aurais dû les dissuader, pauvres petits !
Oui, j’aurais pu. Par quelques courants d’air plus effrayants que les précédents ou les craquements sinistres de ma charpente.
Mais j’aurais vécu dans le déni de ma nature véritable.
Car ma nature n’épargnait pas les âmes innocentes.
Elle les détruisait.
« à quoi il ressemble » : « A un bon garçon qu’a le vice au mauvais endroit. »
On dirait plutôt un vieux château hanté…
C’est un drôle de bonhomme. Il a le sourire dans les yeux et la fringale sur l’menton.
Il suffisait de substituer une seule lettre pour me révéler tel que le monde m’avait forgé.
J’étais le Mal Sinestra.