L'humanité ne nous demande pas d'être heureux, elle nous demande simplement d'être intelligents afin de pouvoir la servir. D'abord la survie, puis le bonheur si nous y parvenons.
Parfois, il était plus facile de se fier aux mensonges qu'à la vérité.
Tu vois ? C’est que les historiens ont l’habitude de faire, ils chicanent s7r les causes et les effets alors que l’important, c’est qu’il y a des moments où le monde est en phase de changement’ et que la bonne voix au bon endroit peut alors le faire bouger.
Avec des faux noms, sur les réseaux convenables, ils pouvaient être n'importe qui. Vieillards, femmes mûres, n'importe qui, à condition de se montrer prudents dans leur façon d'écrire. Les autres ne verraient que leurs mots, que leurs idées. Tous les citoyens partaient à égalité, sur les réseaux.
Ender Wiggin doit croire que, quoi qu'il arrive, aucun adulte n'interviendra jamais pour l'aider de quelque façon que ce soit. Il doit le croire, jusqu'au tréfonds de son âme, qu'il peut uniquement compter sur ce que lui et les autres enfants peuvent élaborer par eux-mêmes. Sans quoi, il n'atteindra jamais l'apogée de ses capacités.
C'est comme ça qu'ils me voient. Un professeur. Un soldat de légende. Pas l'un des leurs. Pas quelqu'un qu'on prend dans ses bras pour lui murmurer Salaam à l'oreille.
Ça n'avait duré qu'aussi longtemps qu'Ender était apparu comme une victime. Qu'il avait semblé vulnérable. Maintenant qu'il était devenu un soldat virtuose, il se retrouvait complètement, totalement, seul.
Au revoir. Oui, Colonel. Oui Colonel. J'espère que tu t'es bien amusé, Ender, j'espère que tu as bien profité de ton pain blanc. Parce que tu n'auras peut-être plus jamais l'occasion d'en manger. Bienvenue, mon petit. Ton vieil oncle Graff a des projets pour toi.
Qu'est-ce que je pourrais leur répondre ? Tout ce que je dirai ne fera empirer les choses. Autant me taire.
Je me demande quel genre d'homme il faut être pour soigner un enfant blessé et, un peu plus tard, le lancer à nouveau dans la bataille. Un petit dilemme personnel. N'en tenez pas compte. Je suis fatigué.
- Ender, crois-moi, ça fait plus d'un siècle que cette question alimente les débats. Personne ne connaît la réponse. Au fond, cependant, il n'y a qu'une seule décision possible. Si l'un d'entre nous doit être détruit, faisons tout pour nous assurer que nous serons les survivants à la fin. Nos gênes ne nous laisseront de toute façon pas agir autrement. La nature ne laisse jamais évoluer une espèce qui n'a pas de volonté de survivre. On peut toujours élever des gens dans l'idée d'un sacrifice individuel, mais prise dans sa globalité une race ne prendra jamais la décision de cesser d'exister. De sorte que, si nous n'arrivons pas à tuer les doryphores jusqu'au dernier, ce sont eux qui le feront.
- A titre personnel, observa Ender, je suis favorable à la survie,
- Je sais, dit Graff. C'est pour ça que tu te trouves ici.