Vous souvenez-vous de votre premier contact avec la littérature ? C'est loin, n'est-ce pas, ce devait être à l'école dans le "livre de lecture", et dans ces collections (souvent éditées par Hachette, et plus tard Bayard ou Milan) comme Les Deux Coqs d'or, et bien sûr la Bibliothèque rose... Et pour la poésie ? Ah, la poésie, c'est plus simple : il y avait les "récitations". On y apprenait des poètes classiques :
Victor Hugo ("Les hirondelles sont parties", "le semeur"), "
Théophile Gautier ("Premier sourire du printemps") et des auteurs moins connus mais qui restent dans nos mémoires :
Maurice Fombeure ("Les écoliers"),
Pierre Gamarra ("Mon cartable"),
René-Guy Cadou ("Automne")
Lucie Delarue-Mardrus ("Petites souris"), bien d'autres encore... et
Maurice Carême
Né le 12 mai 1899 à Wavre (Brabant-Belgique), mort le 13 janvier 1978 à Anderlecht (Belgique),
Maurice Carême fut d'abord instituteur, et se retira en 1943 pour se consacrer exclusivement à la littérature. Son oeuvre abondante regroupe
poèmes, contes et romans, dont une bonne partie adressée aux enfants. Sa poésie, extrêmement simple, d'apparence naïve, mais jamais mièvre, à l'image de
Francis Jammes, et plus près de nous, de
Maurice Fombeure ou
Pierre Gamarra, est restée très populaire. Souvenez-vous :
TU ES BELLE, MA
MERE
Tu es belle, ma
mère,
Comme un pain de froment.
Et, dans tes yeux d'enfant,
Le monde tient à l'aise.
Ta chanson est pareille
Au bouleau argenté
Que le matin couronne
D'un murmure d'abeilles.
Tu sens bon la lavande,
La cannelle et le lait ;
Ton coeur, candide et frais,
Parfume la maison.
Et l'automne est si doux
Autour de tes cheveux
Que les derniers coucous
Viennent te dire adieu.
(
Mère – 1935)
"La lanterne magique" (1947), un de ses nombreux recueils, regroupe plusieurs de ses
poèmes les plus connus ("Mon petit chat", "Petit lapin", "Ma poupée malade", "La bouteille d'encre", "L'écureuil et la feuille", etc.) Si vous êtes sages, je vous en mettrai quelques -uns en citation (et même en ré-citation), et vous pourrez les consulter à la récré.
Allez, un petit dernier, avant de partir
LE CHAT ET LE SOLEIL
Le chat ouvrit les yeux
Le soleil y entra
Le chat ferma les yeux
Le soleil y resta
Voilà pourquoi, le soir,
Quand le chat se réveille,
J'aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil
(L'Arlequin - 1970)
Maintenant vous pouvez sortir. Deux par deux, et en silence s'il vous plaît !