Gast! Me voila bien ennuyée...
Bretonne pur jus, je pensais me faire un petit plaisir de native du Finistère, façon madeleine de
Proust, à défaut d'apprendre grand chose de nouveau sur les Penn-sardin (sardinières des conserveries) de Douarnenez et sur les grèves de 1924.
J'ai donc lu la moitié de ce livre en captive-acquise, en retrouvant en effet avec plaisir toute une atmosphère disparue, où les ports étaient en pleine activité de pêcheurs sur chalutiers, où les femmes portaient la coiffe pour travailler, où tout sentait le beurre salé,le cidre bouché et les embruns marins sous les cris des mouettes. Et loin de l'image folklorique, le travail éprouvant pour les salaires de misère.
Daniel Cario sait de quoi il parle, et ressuscite une époque, une région, ses traditions et ses coutumes. le cahier des charges d'un roman de terroir est rempli, documenté, avec une écriture fluide et imagée.
Mais l'ennui est arrivé, avec une intrigue sans épaisseur, des personnages pour certains caricaturaux pour mettre l'accent de façon un peu trop appuyée sur la lutte des classes, le décalage entre ouvrières et patron. Toujours rien de l'amorce de la grève à la page 300, où les états d'âme d'une adolescente manipulée par un vieux barbon commencent à lasser.
Et que dire de l'utilisation du contexte légèrement scabreux qui n'apporte rien à la dramaturgie et frise légèrement le ridicule.
Un roman donc un peu inégal, dont le principal intérêt réside dans une documentation historique et sociale, que je destinerai plutôt à un public adolescent.
Merci à Babelio pour ce partenariat et la découverte d'un auteur breton.
Kénavo!