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Je suis toujours bon public envers les romans de terroir. J'aime retrouver "l'atmosphère d'antan", la société de l'époque et j'apprécie tout particulièrement le fait d'apprendre des choses. C'est bien le cas ici. L'auteur s'est fortement documenté et cela se sent. Il a d'ailleurs l'honnêteté d'annoncer que certains faits restent de la fiction. Peu importe, on sait bien qu'il s'agit d'un roman. On suit Dolorès, cette gamine à la chevelure de feu sur qui on n'aurait pas misé un sou et qui va se révéler au fur et à mesure des jours passés à la conserverie. Si son fort tempérament l'aide à supporter les conditions peu confortables de son travail, où le sang et les entrailles des sardines règnent en maître, elle va vite être confrontée aux déboires ouvrières / hiérarchie. Ajoutons à cela une famille qui périclite et on se retrouve très vite face à du Zola. Et si Dolorès n'est là que pour les besoins du récit, il n'empêche qu'elle symbolise ce que l'ouvrière lambda a pu subir au moins une fois dans sa vie. Elle représente, avec son jeune âge et sa fraîcheur, le combat pour une cause.

Le style est remarquable. Entre poésie, humour et gouaille, l'auteur réussit le pari de faire revivre cette Bretagne des années 20 et de nous embarquer littéralement avec lui.

Si j'ai aimé ce livre, il y a cependant quelques "détails" qui font que je ne lui donnerai pas la note maximale : le personnage de la contremaîtresse tout d'abord, Muriel Sizun, dite "La Murène", ne paraît guère crédible. Elle s'entiche de la jeune fille et le lui fait comprendre dès le premier jour... Mouais... Je ne suis vraiment pas sûre qu'à cette époque, ce comportement aurait été aussi librement affiché. D'autres n'ont aucune profondeur, comme le patron par exemple. A mon avis, certains personnages auraient mérité d'être un peu plus travaillés, à moins que ce ne soit une volonté de l'auteur pour ne mettre en exergue que Dolorès.

Ceci dit, j'ai passé quelques heures de lecture des plus agréables. N'est-ce pas là l'essentiel ?

Un grand merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité pour cette découverte.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Merci à Babelio et aux Presses de la Cité de m'avoir fait découvrir « Les coiffes rouges » de Daniel Cario, un roman de 437 pages, écrit par un breton et édité en décembre 2013.

Comme l'indique l'auteur, ce roman mêle réalité et fiction. L'action se situe pendant les grèves qui se sont déroulées à Douarnenez en 1924. L'auteur essaye de respecter au mieux ce que l'histoire sait de ces mouvements économiques, politiques et sociaux qui ont bouleversé la vie portuaire et eu des répercussions considérables au plan national, à commencer par la volonté des ouvriers de se sortir de la misère et d'obtenir reconnaissance et émancipation, avec ou sans l'aide des leaders de gauche. Il choisit de nous dépeindre cette réalité sous les traits de Dolorès Marques, fille du marin Diego et de la couturière Marie. Dolorès entre à 16 ans comme Penn-sardin (en breton, « tête de sardine »), c'est à dire comme ouvrière dans l'usine de friture (c. à d. de mise en conserve) d'Alcide Guéret : elle y découvre l'enfer que vit au quotidien la classe ouvrière féminine : des journées qui commencent à 6h00 et se terminent à minuit, une pause déjeuner rapide, des cadences sans cesse accélérées, un sommeil difficile du fait des crampes et des blessures, un salaire qui ne suffit même pas à se payer un quignon de pain, les roueries, brimades et punitions des contremaîtresses, les jalousies entre ouvrières, l'injustice et l'absence totale d'espoir dans le lendemain. En dehors de l'usine, Dolorès vit une bluette avec Glazig et se prend d'amitié pour Clopine, une syndicaliste d'une cinquantaine d'années qui s'est fait virée par Alcide. Avec Alcide, Dolorès aura une relation particulière puisqu'il la prendra quelque temps comme demoiselle de compagnie, au grand dam des ouvrières avec lesquelles Dolorès travaillait et souffrait, en silence. Mais quand survient la grève, Dolorès va choisir son camp : entre les bons et les méchants, il n'y a pas à hésiter.

Le lecteur est plongé dans une époque et des conditions de travail révolues (un esclavage déguisé, un patronat paternaliste, condescendant et méprisant), l'analphabétisme des masses laborieuses, une législation répressive, des fortunes constituées sur l'exploitation évidente des sardinières. Au passage, il découvre de fortes rivalités entre ruraux et maritimes, la place de l'église dans les conflits sociaux, les coutumes régionales (bals populaires), l'alcoolisme rampant et quelques expressions bretonnantes, le tout grâce à un réel effort de documentation de l'auteur. L'écriture est forte, pleine d'images et d'odeurs (et dans les ateliers, ça ne sent pas précisément la rose !). Parfois, des touches d'humour agrémentent le récit. le style est clair et fluide. L'ouvrage ne manque pas d'intérêt mais il y a des couacs. L'intrigue est faible : on devine aisément ce qui va se passer pour Marie, Diego et Glazig. Certains personnages semblent peu crédibles dans leurs attitudes ou dans leur langage : Muriel Sizun -alias « La Murène »- en lesbienne non assumée, Alcide Guéret en patron au grand coeur mais sexuellement impuissant, Dolorès en ingénue devenue en quelques mois capable de faire marcher le vieux barbon qui l'entretient. Quant à la grève –en aboutissement à la lutte des classes- elle ne devient une réalité qu'à la fin de l'ouvrage ! Et puis, le parti pris est trop évident : Daniel Cario, un ardent partisan de la révolte ouvrière, souhaitant « que le monde ouvrier renoue avec la liberté après une éternité d'étouffement ». Ensuite, il y a un côté désagréablement manichéen chez l'auteur (les bons versus les méchants). Quant au style, au-delà du fait que le récit est souvent entrecoupé d'explications historiques et d'extraits de rapports de police ou d'articles de presse de l'époque, c'est plus proche de la petite littérature que de Zola : il y manque le souffle et l'émotion !

Au final, l'ouvrage se situe à mi-chemin entre le roman et l'essai historique. le roman est politiquement engagé, agréable mais inégal et pas très original. Son principal intérêt réside dans sa documentation. Pas mal, mais peut mieux faire : je mets trois étoiles.
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« Il faut des pauvres et des riches pour faire le monde, et ceux qui n'ont rien ne doivent pas envier la fortune de ceux qui sont nés du bon côté, comme les patrons : leur misère leur ouvrira toutes grandes les portes du paradis ». Voilà les propos d'Alcide Guéret, patron d'usine de traitement des sardines de Douarnenez, en 1924.

Loin de moi l'idée de faire de la politique, Daniel Cario s'en est chargé à ma place, ou plutôt il nous a détaillé le récit réel d'une lutte sociale victorieuse : la grève des « penn sardin », càd de ces femmes ouvrières du Finistère, à la coiffe caractéristique.
Pour cela, il a choisi l'angle d'attaque d'une jeune beauté de 16 ans, Dolorès Marques, fille d'un marin et d'une couturière. Nous la suivons dès son premier jour à l'usine où elle doit affronter la méfiance et la jalousie des autres sardinières, et tout au long de son parcours du combattant face à la contremaitresse et puis face au patron.
C'est qu'elle n'a pas la vie facile, cette pauvre enfant : après un dramatique affrontement avec la contremaitresse, elle devra subir la déchéance de son propre père, le héros de son enfance, et la précipitation dans le malheur de sa mère chérie. Comment vivre en ayant faim, en travaillant comme un forçat, de nuit comme de jour, en ne dormant presque pas ? Comment réagir, alors, face à l'attitude ambigüe du patron ? Comment résister à l'appel du luxe? Surtout que la révolte des ouvrières gronde...

Je ne fais pas de politique, non. Je me suis laissé emporter à la suite de ces femmes courageuses, faibles et fortes à la fois, humaines, en un mot. J'ai battu le pavé avec elles, j'ai tremblé de froid dans cette usine malodorante, j'ai suivi Dolorès, une nuit noire, sur le chemin des Douaniers... Et j'ai appris comment une révolte se fomente, comment elle se développe, grossit et finalement explose, pour finir par obtenir une amélioration des conditions de vie de ces pauvres femmes.

Merci à Babelio et à l'opération Masse Critique pour ce roman riche d'Histoire.
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Roman instructif sur la grève des ouvrières travaillant dans les usines de sardines. Dolores, une belle ouvrière ingénue de 17 ans, est embauchée dans l'une d'elles et sert de guide au lecteur.

1924. Douarnenez. Sa baie, ses sardines que des pêcheurs guettent et appâtent avec du rogue et s'empressent de ramener au port. Là, des intermédiaires achètent et répartissent la pêche dans les 22 fritures de la ville. Ville que l'on pourrait donc surnommer à juste titre "Sardinopolis". Mais ce nom est largement supplanté, même de nos jours, par la ville des "penn-sardin".

Actuellement, il me semble qu'il ne reste plus qu'une seule conserverie de sardines: Chancerelle (depuis 1853!) qui travaille pour la marque "Connétable" ( Une petite pub pour préserver l'emploi de ma région).

Roman, dit de terroir, bien documenté, on apprend beaucoup sur la pêche et sur l'histoire de ce port. Mais pas de restriction régionaliste: le message pour l'amélioration des salaires et des conditions de travail est international...( A l'époque, seul 6% de la vente des boîtes de sardines allaient dans la poche de ces employées!).

Par ailleurs, la vie de cette ouvrière -ses parents, ses collègues et ses amours- nous est contée assez agréablement. L'évolution de cette héroïne est intéressante. de plus, Daniel Cario a aussi choisi de bons méchants, le patron Alcide Gueret et ses contremaîtresses, qui oeuvrent magnifiquement pour lui pourrir la vie...

Et avec ce livre je vous conseillerais des sardines, de Douarnenez, bien sûr!

Merci à Babelio et aux Presses de la Cité.
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les Presses de la Cité pour « Les coiffes rouges » de Daniel Cario reçu lors d'une opération Masse Critique.
J'étais impatiente de commencer ce roman car la Bretagne, la lutte sociale, les conditions de la femme pouvaient suffire à me captiver. (Attention à ne pas confondre « les coiffes rouges » avec « les bonnets rouges »…:) )
Par le biais de l'héroïne, Dolorès, jeune fille (née d'un père marin espagnol et d'une mère couturière bretonne) qui va faire son apprentissage de la vie et du monde du travail, on pénètre dans l'histoire bretonne et sociale des années 20.
On découvre la vie de ces ouvrières de conserveries de sardines de Douarnenez (appelées « Penn-sardin » -tête de sardine en breton-). Elles ont un travail pénible, harassant, travaillant de jour et de nuit selon l'arrivage des sardines, pour un salaire de misère, ce qui les amènera à demander une amélioration de leurs conditions de travail qui mènera à la grève de 1924.

Si j'ai, effectivement, eu beaucoup d'intérêt à mieux connaître ce pan historique à la fois breton mais aussi à portée nationale (puisque la grève a permis une augmentation de salaires des ouvriers, les heures supplémentaires, etc.), j'ai eu un peu plus de mal avec la surabondance des genres : amour et premiers émois de la jeune fille, drames familiaux (accident de travail, pauvreté, alcoolisme, mort), harcèlement moral et/ou sexuel au travail (aussi bien de la part de la contremaîtresse que du patron), etc. Ces différents thèmes sont d'ailleurs poussés un peu trop à l'extrême, à mon goût, avec une multiplication de scènes tragiques et dramatiques…
Cette impression-là ajoutée à la crédulité de la jeune fille m'ont un peu gênée. J'ai même éprouvée de l'agacement durant la période où elle est dame de compagnie de son ex-patron de la conserverie. Ce n'est pas tant que je trouve qu'elle retourne sa veste facilement mais plutôt le fait qu'elle retrousse sa jupe presque sans problème (j'ai eu un peu de mal à croire aux scènes « voyeur impuissant vs exhibitionniste néophyte ») au point où je ne me suis pas laissée embarquer par l'héroïne, alors que d'autres personnages auraient pu être plus approfondis.
Bien entendu, cela n'enlève en rien aux qualités de l'écrivain D. Cario pour tout son travail historique et documentaire. Et il est bon de se rappeler ce que d'autres ont subi et quelles luttes ils ont dû mener pour rendre nos conditions de travail actuels un peu plus acceptables.
Mais, vous l'aurez compris, je n'ai malheureusement pas réussi à m'imprégner totalement de l'atmosphère bretonne de l'époque, à y sentir la mer, le sel (et la sardine…). Et j'espère que ma grand-mère ne m'en voudra pas.
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À Douarnenez, village de Bretagne, tout le monde vit au rythme de la sardine : les hommes partent à la pêche, les femmes les mettent en boîte. L'absence de poissons pendant plusieurs jours peut envoyer toute la population au chômage technique, sans autre ressource que les maigres économies réalisées. Devant la précarité de ce travail, les revendications se font plus virulentes à chaque nouvelle crise. Une grève s'est achevée quelques années plus tôt, et une autre est en gestation.

Si certains ont regretté que cette nouvelle grève survienne un peu tard, j'ai pour ma part apprécié de pouvoir me plonger pleinement dans le travail à l'usine. le lecteur a tout le temps de s'imprégner des conditions de travail abrutissantes, de la crainte du lendemain qui étaient le lot des ouvrières de l'époque.

Le personnage de Dolorès m'a laissé une impression plus mitigée. Elle est intéressante dans la mesure au c'est à travers elle qu'on découvre le monde industriel, et les soucis domestiques des ouvriers (vie précaire, alcoolisme, …). Ces amourettes permettent parfois de temporiser et d'introduire un peu de légèreté dans l'histoire, mais à d'autres moments les intrigues amoureuses cassent le rythme du récit et paraissent inintéressantes.

L'immersion dans cette page d'histoire est plutôt réussie et on passe un moment de lecture agréable.
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Ce roman est une fiction mais cette fiction, petite histoire dans la grande, s'appuie sur les événements politiques survenus à Douarnenez au milieu des années 20.
Dolorès Marques, dont le père est un marin espagnol ayant posé son sac aux côtés de Marie Lebourhis, est une jeune "Penn-sardin".
Elle sort de l'adolescence et la vie adulte va la propulser, pour la première fois, jusqu'aux portes de la conserverie d'Alcide Guéret sur le port de Douarnenez.
Y perdant les dernières illusions de son enfance, elle va y vivre ses premiers combats, ses premiers émois, peut-être son premier grand désespoir et se trouver mêlée à cette lutte de progrès social entreprise par ces femmes audacieuses.
Connaissez-vous Douarnenez ? C'est un joli port breton que protège l'île Tristan.
"Les fêtes maritimes", rassemblement de bateaux traditionnels qui y réunit tous les deux ans, depuis 1986, toutes sortes de voiliers traditionnels venus des quatre coins du monde, sont l'occasion de le découvrir.
A Douarnenez, on est breton, bien sûr. Mais pourtant "douarnéniste" avant tout.
Et ici, l'accueil, comme l'apéro n'est pas un vain mot.
(salut Gil et Gis*)
Daniel Cario, écrivain du cru, estampillé "Coop Breizh" signe un bon livre.
On en sort un peu frustré du manque de développement de certains caractères que l'on aurait voulu plus ample, un peu agacé d'un petit manque d'efficacité du style qui empêche cet ouvrage de prendre sa place parmi les plus grands.
Mais quel moment agréable de lecture.
Et la mention "Terres de France" figurant sur la couverture n'est en aucun cas une restriction.
S'il se déroule en Bretagne, ce livre est cependant littérature pour tous.
Légèrement engagé, prenant parti dans son récit, l'auteur nous raconte une belle et tragique histoire, celle d'une révolte contre l'injustice sur les quais d'un joli port breton avec comme fil conducteur une charmante jeune fille secouant ses cheveux roux.
Prenant le contrepied d'un naturalisme exacerbé qui souvent nie toute dignité aux gens de misère, Daniel Cario offre à certains de ses personnages une droite stature et place l'indignité dans les propos, derrière les beaux habits.
Ce livre est assez prenant, édifiant et très intéressant.

*j'espère que vous voudrez bien m'excuser ce petit message personnel

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Gast! Me voila bien ennuyée...

Bretonne pur jus, je pensais me faire un petit plaisir de native du Finistère, façon madeleine de Proust, à défaut d'apprendre grand chose de nouveau sur les Penn-sardin (sardinières des conserveries) de Douarnenez et sur les grèves de 1924.

J'ai donc lu la moitié de ce livre en captive-acquise, en retrouvant en effet avec plaisir toute une atmosphère disparue, où les ports étaient en pleine activité de pêcheurs sur chalutiers, où les femmes portaient la coiffe pour travailler, où tout sentait le beurre salé,le cidre bouché et les embruns marins sous les cris des mouettes. Et loin de l'image folklorique, le travail éprouvant pour les salaires de misère.
Daniel Cario sait de quoi il parle, et ressuscite une époque, une région, ses traditions et ses coutumes. le cahier des charges d'un roman de terroir est rempli, documenté, avec une écriture fluide et imagée.

Mais l'ennui est arrivé, avec une intrigue sans épaisseur, des personnages pour certains caricaturaux pour mettre l'accent de façon un peu trop appuyée sur la lutte des classes, le décalage entre ouvrières et patron. Toujours rien de l'amorce de la grève à la page 300, où les états d'âme d'une adolescente manipulée par un vieux barbon commencent à lasser.
Et que dire de l'utilisation du contexte légèrement scabreux qui n'apporte rien à la dramaturgie et frise légèrement le ridicule.

Un roman donc un peu inégal, dont le principal intérêt réside dans une documentation historique et sociale, que je destinerai plutôt à un public adolescent.

Merci à Babelio pour ce partenariat et la découverte d'un auteur breton.
Kénavo!
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C'est avec plaisir que j'ai reçu Les Coiffes Rouges, pour plusieurs raisons. Il est arrivé dans ma boite aux lettres comme un cadeau de Noël, et, ayant vécu deux ans à Douarnenez, j'ai bien sûr entendu parler des Penn-sardin, mais pas vraiment et c'est l'occasion d'en apprendre beaucoup plus!
En commençant ce roman, j'avais l'impression de me trouver parmi ces Penn-sardin et descendre cette rue vers le port dans un bruit de sabots qui claquent, pour rejoindre la conserverie!

Dolores a seize ans, fille d'une petit patron pêcheur qui sort tous les jours dans la baie pour approvisionner les usines et d'une mère couturière à domicile pour arrondir les fins de mois, elle commence son travail dans la conserverie Guéret au début de l'été 1923.
Elle devra s'habituer au rythme toujours plus rapide de ce travail, à la dureté de la contremaîtresse, à la méfiance de ses camarades.
Sa chevelure rousse et sa beauté la feront remarquer et évoluer dans l'usine.
Nous la suivront pendant un an et demi au moment où les Penn-sardin se révoltent , leur salaire ne suffisant pas à les nourrir.

Daniel Cario mêle réalité et fiction. Les luttes politiques et sociales à Douarnenez en 1923.1924 sont très bien décrites.
Cependant, j'ai eu un peu de mal à adhérer à l'histoire de cette famille qui évolue si vite sur une période de dix-huit mois, un peu trop! le langage des personnages ne m'a pas toujours semblé crédible.

Je remercie les Editions Presses de la Cité et Babélio pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération "masse critique" qui m'a permis de connaître L Histoire et les coutumes de cette période importante de ma région, à travers les 430 pages de ce roman alerte.
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C'est le début de l'été 1923 à Douarnenez. L'héroïne, la belle adolescente aux cheveux roux entre à la "friterie" Guéret, l'une des vingt et une usines de conserverie de sardines de la ville. la voici dans le monde des ouvrières aux conditions de travail déplorables, aux journées pouvant atteindre soixante-douze heures lorsque le poisson abonde. Et ce, depuis l'âge de douze ans jusqu'à l'épuisement.
Aucune législation du travail n'est respectée, aucune humanité : le patron est TOUT, la sardinière n'est RIEN;
Si je me laissais emporter par mon intérêt pour cette période que j'ai découverte au cours de mon adoption finistérienne, j'en raconterais le déroulement.
Ce n'est pas le lieu, d'autant moins que Daniel Cario s'en est brillamment acquitté.
Je donne la plus haute note à tout ce qui concerne la vision du travail à l'usine avec ses différentes tâches les conditions intolérables, les cadences , la contremaîtresse , la tension croissante jusqu'à l'aboutissement : la grève.

Daniel Cario n'a pas écrit un essai mais un roman. Il faut donc une part de romanesque. Et là, j'adhère moins. le roman est bien conduit -je l'ai "avalé" en deux jours- mais le comportement de Alcide Gueret, le patron, accueillant, dorlotant Dolorès n'est pas crédible pour moi et m'a gênée. Ainsi que l'attitude de Dolorès chez lui.
En revanche, Claudine la boiteuse licenciée, même si idéalisée, est une figure forte.

Le style est fluide, aisé, parfaitement maîtrisé;
Pour ceux qui seraient intéressés, je cite le film "Penn sardines" de Marc Rivière (2004) et les chants de Marie-Aline Lagadic avec sa fille Klervi Rivière. Poignant.

Un grand merci à Babelio Masse critique et aux éditions Presses de la cité pour cet envoi apprécié.
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