AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,5

sur 20 notes
5
8 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Si la vie est parfois injuste, la guerre elle, l'est inéluctablement.

Bagdad, 2007. Les États-Unis ont fièrement libéré l'Irak du joug de l'oppresseur et, sous couvert d'instaurer une démocratie, ont rendu plus misérable encore la vie des irakiens. Prise en étau entre une armée américaine arrogante et violente, et des groupuscules plus ou moins islamistes, plus ou moins révoltés, mais tout aussi violents et arrogants, la population irakienne manque de tout, sauf de raisons d'avoir peur.

« Le monde entier avait condamné les Irakiens à crever de faim pour expier les méfaits de Saddam Hussein. »

C'est dans ce climat apocalyptique que nous allons suivre en parallèle les tribulations de trois jeunes gens, piégés au cœur de ce conflit absurde et brutal. Naïm, l'artiste rêveur qui décide de s'engager dans un groupe terroriste, non par idéologie religieuse mais par pur esprit de vengeance, afin de bouter hors de son pays l'envahisseur américain. Sohrab, sa petite amie, jeune fille instruite et émancipée, tiraillée entre sa conscience et son amour. Et le sergent Barnes, tout à la fois violent et poète, impulsif, désabusé et humaniste, beaucoup trop réfléchi pour être un bon marines. Trois destins entremêlés, bouleversés par une guerre qu'ils ne comprennent pas.

La très belle écriture de Louise Caron sert avec brio un roman bien pensé, aux relents de tragédie grecque, qui vous touche directement au cœur.

Merci à Babelio et aux éditions "Aux forges de Vulcain" pour cette belle découverte.
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
Commenter  J’apprécie          00
Bagdad, 2007. le père de Naïm est tué lors d'une intervention militaire américaine. Bouleversé, le jeune artiste pacifique s'engage auprès d'une bande armée. Sa compagne Sohrab, impuissante, décide de l'accompagner dans sa quête de vengeance. Mais les doutes naissants de Naïm grandissent à mesure que Sohrab lui rappelle l'absurdité de sa situation. de son côté, Niko Barnes, soldat américain, s'interroge sur son engagement. Il couche ses pensées dans des cahiers où se mêlent souvenirs, doutes envers sa hiérarchie et culpabilité envers les Irakiens.
Les chemins des personnages finiront par se lier au hasard d'événements sur lesquels ils n'ont aucune prise, absurdes et brutaux, car nés d'une guerre dont la justice échappe à tous. Qu'est-ce qu'un ennemi ? La vengeance peut-elle appeler autre chose qu'une violence égale en retour ?

L'histoire. Dans un contexte d'après-guerre, mais en zone encore occupée. Au final, c'est toujours la guerre.
Quelle guerre ? Guerre entre les bons et les méchants ? Qui sont les bons, qui sont les méchants ? Guerre de religions ? Pas seulement...
Etats-Unis, Irak. Musulmans (sunnites, chiites....), Juifs, Catholiques, Protestants, Hommes, Femmes... Les religions se mêlent et s'emmêlent. Les idéaux aussi.
Ce roman évoque l'histoire de jeunes gens dans une situation de guerre, chacun avec ses rêves et ses idéaux, son histoire familiale aussi, dont les destins s'entremêlent.
L'écriture est simple et limpide. Même dans ce contexte compliqué, chaque évènement de l'histoire se comprend.
On s'attache aux 3 personnages : Sohrab, Naïm et Niko. Les personnages sont dans des camps opposés, mais le lecteur ne ressent aucune préférence pour l'un ou pour l'autre.
L'auteur montre simplement que dans chaque guerre, les protagonistes d'un camp ou d'un autre, sont avant tout des êtres humains.
Tout au long de cette lecture ressort l'idée que la guerre est stupide. Dans chaque camp, il y a des personnages plus stupides, plus violents, et plus extrémistes (une minorité) ; et il y a les autres (la majorité) qui subissent, se démènent, survivent et tentent de garder leur livre-arbitre, leurs valeurs, leur vie tout simplement.
D'une guerre, personne ne ressort vainqueur.
Je conseille ce livre à tout ceux qui veulent découvrir une belle histoire d'humanité.
Quand commence la haine ? Finit elle un jour ?
Ce livre n'apporte pas de réponse, mais nous interroge, encore et encore. Sur la haine, l'amour, les valeurs, les regrets, sur l'abstrait !! Qui à la réponse ?
Ce livre est pour moi une belle découverte, moi qui n'aime pas les livres sur la guerre.
Merci à Babélio pour m'avoir permis de lire ce bel ouvrage, de découvrir aussi cet auteur. Et merci aux éditions "Les forges de Vulcain" pour ce cadeau (Merci David).
Commenter  J’apprécie          180
Chronique des jours de cendre n'est pas un livre de "sociologie des arabo-musulmans". Même si le pays et la culture me semblent présentés avec justesse, Sohrab et Naïm me paraissent trop "occidentalisés" pour que je ressente un certain "abysse culturel" entre eux et moi. Ce n'est pas non plus un roman sur la "psychologie du terrorisme", décrivant comment un simple citoyen peut devenir du jour au lendemain un "fou de dieu". Chronique des jours de cendre est surtout un livre sur la guerre, en particulier sur le chaos et les souffrances qu'elle génère, et dans lesquels tout le monde finit par s'y perdre.

Les protagonistes du roman sont pourtant loin d'être des machines à tuer. Aussi bien Sohrab que Niko Barnes doutent du bien fondé des actions de leur propre camp. Peut-être que, en tant que marginaux, ils avaient les moyens de pouvoir remettre en question la doxa de leur milieu. Niko Barnes, malgré sa classe sociale peu élevée et sa vulgarité, est un amoureux des lettres et de Steinbeck, et ne cesse de comparer les Irakiens aux opprimés des Raisins de la Colère. Sohrab, quant à elle, est une chrétienne issue d'une minorité ethnique, et est bien plus libre et instruite que la plupart de femmes de son pays. Elle s'inquiète ainsi de la montée de l'islamisme dans son pays, une idéologie peu clémente envers les femmes. Malgré cela, tous les deux aussi vont finir par sombrer dans l'absurdité des conflits qui gangrènent le pays.

Pas à pas, on suit leurs périples et leurs luttes intérieures, et on ne peut s'empêcher de sympathiser avec eux, de ressentir leur doute, leurs déboires et leurs souffrances, jusqu'au dénouement tragique de cette histoire. Car la guerre, c'est laid, quels que soient l'époque, le lieu et le camp auxquels on appartient. En cela, l'expérience des personnages de Chronique des jours de cendre ressemble à celle d'autres personnes dans d'autres guerres, comme la guerre du Vietnam, voire peut-être de toutes les guerres qui ont existé. Par ce livre, Louise Caron a entrouvert une porte vers l'universalité de la souffrance humaine, chose dont la littérature et les arts ne cessent de s'en inspirer.
Lien : http://www.scienceballade.co..
Commenter  J’apprécie          60
Ce serait une erreur de penser que seuls les vétérans Américains sont capables de comprendre les guerres qu'ils ont menées ou qu'ils mènent encore. le romancier Tim O'Brien a bien insisté sur le fait que son expérience du Vietnam avait peut-être moins de valeur que la manière dont il recourt à la fiction pour évaluer de nouvelles hypothèses sur la guerre. Son écriture n'est donc pas une remémoration documentaire sur ce que fut le Vietnam du temps de son enrôlement, mais plutôt une proposition de tout ce qui pourrait se pressentir derrière la phénoménalité de la guerre en tant que telle. Par conséquent, avoir été au combat ou ne l'avoir vécu qu'à travers les journaux, ou même ne l'avoir appris que dans un livre d'histoire, cela ne modifie en rien le droit de regarder derrière les phénomènes et d'en déduire des circonstances vraisemblables.
Lien : http://www.juanasensio.com/a..
Commenter  J’apprécie          10
Chroniques des jours de cendre est un roman plein d'humanité, Louise Caron sait voir au delà des simples enchaînements historiques et nous parle sans prendre parti des individus, de leur histoire, de leur vécu, des horreurs de la guerre, mais aussi de leurs joies, de leur amour et de leurs peines. Les personnages sont complexes et touchants, le style précis et poétique. Un roman profond dont on sort chamboulé et qui nous pousse à mieux regarder le monde et les autres.
Commenter  J’apprécie          00
Un livre magnifique qui raconte la belle histoire d'une vengeance. La vengeance n'est pas belle, mais l'histoire oui. Louise Caron possède une écriture sensible qui sait toucher le coeur sans le blesser, une intelligence à fleur de peau. Ce livre est à mon sens le meilleur qu'elle a écrit à ce jour. (J'en ai lu deux autres...) Si vous hésitez à vous le procurer, cessez d'hésiter vous êtes en train de perdre votre temps.
Commenter  J’apprécie          50
Un très beau roman.

Naïm, jeune artiste perd son père lors d'une attaque menée par l'armée américaine. Profondément touché, il décide de s'engager dans un groupe extrémiste. Croyant mener une bataille qui poussera les USA à retirer ses troupes, il est horrifié de voir que le but de ses compagnons de révolte est de livrer une guerre sainte au monde entier.

Sa peur, ses regrets, ses remords seront amplifiés par la présence de Sohrab qui l'a suivi dans cette triste aventure. Elle cherchera à le ramener dans la lumière, mais s'aura-t-il trouver le chemin ?

Quand la tristesse prend le pas sur la raison, même les plus pacifistes demandent réparation. Dans ce cas précis, la vengeance n'est pas l'apanage des méchants.

Pourtant, le choix de Naïm se révèlera être lourd de conséquences, pour lui, mais aussi pour Sohrab, son amie de toujours, son amour.

Un très beau roman, sur le sujet terrible qu'est l'enrôlement des combattants djihadistes mais également sur la violence que gangrène même les meilleurs d'entre nous.

Sans faire de jugement, Louise Caron met en lumière les conditions de vie à Bagdad en 2007 et leurs répercussions psychologiques sur les habitants qu'ils soient américains ou autochtones.

Pas de haine dans ce roman, mais beaucoup de peine.

Difficile de contrôler ses émotions lorsqu'on vit à plusieurs milliers de kilomètres de chez soi. Difficile aussi de supporter la perte d'un membre de sa patrouille, d'un ami parfois avec qui on discutait encore le matin et qui n'est plus là quelques heures plus tard.

Difficile de supporter l'occupation du pays par des étrangers censés vous protéger quand vous ne voyez que mort et désolation autour de nous. Difficile de résister à l'appel des armes quand nos proches sont des victimes collatérales de combats qui nous dépassent et dont on ne voit pas la fin.

« Chronique des jours de cendre », est un roman à lire absolument, car il a le mérite de traiter le sujet de manière plutôt large, sans prendre parti pour l'un ou l'autre des camps.

Premier roman de Louise Caron que je lis et j'avoue que j'ai beaucoup apprécié son style que j'ai trouvé très recherché pour les parties narratives, plus direct et réaliste pour les dialogues.

Merci aux éditions « Aux forges de Vulcain de m'avoir envoyé les épreuves du roman. Ce fut un beau moment de lecture.

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          120
J'ai tellement aimé Chronique des jours de cendre, de Louise Caron (Aux Forges de Vulcain éditeur, avril 2015) que je souhaite partager. C'est un récit nécessaire, il nous offre la présence au monde et l'échange quand l'image nous réduit à l'état de consommateurs, jusques et y compris dans les guerres. le Moyen-Orien est peuplé de gens comme nous, et pas d'extra-terrestres ou d'arriérés, Louise Caron nous les fait entendre et leur voix, leurs espoirs, leurs mabitions et leurs projets résonne longtemps en ous, après que le livre est refermé. Dans Chronique des jours de cendre, nous voilà plongés dans la guerre d'Irak, en 2007, les Américains d'un côté, dont Niko Barnes qui tient son journal pour échapper à sa vie pourrie, là-bas comme ici (avec entre autres sa femme infidèle, et puis "tant de branches pourries pendaient a son arbre de vie") et de l'autre, des Bagdadis ordinaires. Ordinaires, vraiment ? Pas tant que cela, et même extraordinaires : ils vivent, dans leur diversité, couples mixtes, juifs, chrétiens, musulmans, femmes et hommes, jeunes ouverts au monde… , dont nous partageons les aspirations, mais que la guerre fracasse chaque jour davantage. Jusqu'a l'irréparable.
Sur et avec des gens comme nous, pensons-y toujours. Dans ce récit chaleureux, nous approchons les "dommages collatéraux" - ces mots criminels qui effacent l'humain - et ils ont notre visage, de terre et de lumière. Il n'est pas indifférent que l'auteur soit une femme, qui a su, avec la force de l'intrigue, conjuguer l'attention à tous, Naim et Sohrab, jeune couple d'étudiants progressistes embarqués dans une bande armée, elle pour le suivre et si possible le protéger, lui, artiste à l'identité complexe, jadis cachée et qui se révèlera dans les dernières pages. Leur destin est à l'image de ce Moyen-Orient riche de ses diversités, il apparaît comme un éclatant attentat de liberté contre tous les uniformisateurs, quelles que soient leurs armes, kalachnikov, plaintes, ou rationalisations. Et le GI Niko Barnes n'en sortira pas indemne non plus. le second tome de cette histoire (en cours de parution) narre son retour aux US…. Je l'attends !
Commenter  J’apprécie          61
Les Etats-Unis et l'Irak, deux pays en guerre, deux pays qui s'affrontent. Mais derrière ces pays, il y a des hommes dont on oublie souvent de parler. Ces hommes sont aussi en guerre, mais souvent, ils subissent, quelque soit leurs idées initiales face à la guerre et à « l'ennemi », ils sont fréquemment contraints à l'engagement, la haine, la colère et le désir de vengeance font leur nid, progressivement ou violemment. Ainsi, les deux mondes à échelle humaine ne sont pas si éloignés et pourtant la guerre semble sans fin… Louise Caron nous parle pour cela d'une histoire dans l'Histoire (« L'histoire commence là, petite histoire enracinée dans la grande, celle dont les armes décident, qui s'écrit en majuscule avec le sang des victimes lavé aux larmes des vaincus. ») et nous propose de rencontrer Naïm, un artiste pacifique qui s'engage après la mort de son père, de Sohrab son amie qui décide de le suivre et de Niko Barnes un Américain qui s'interroge sur les fondements de son engagement. Trois destins pris dans le tourbillon de la guerre, impuissants et ballottés par les évènements, trois vies en dérive, inexorablement. Malgré la violence, les horreurs et la dureté des évènements, avec le destin de ses personnages émouvants, Louise Caron, sans aucun parti pris, réussit le tour de force de happer le lecteur. Vaux-livres librairie.

Lien : http://www.vaux-livres.fr/af..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3213 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}