« Et les adolescents découvrirent enfin ce que le mot « trésor » signifiait, sur cette île. Ce n'était pas de l'or, ce n'était pas des diamants, des pierres précieuses ou même du pétrole. C'était de la beauté, tout simplement de la beauté naturelle parfaite, l'alliage miraculeux de tous les climats, de toutes les végétations, de toutes les couleurs, et de toutes les gammes de lumière. On aurait dit que la nature avait concentré sur ce petit bout de rocaille herbeuse, cet iceberg de terre planté au milieu de la mer d'Iroise, la beauté du monde. Cette beauté ne se mesurait pas comme le nombre d'objets dans un butin de guerre, elle n'était pas de ces substances quantifiables, partageables. Elle était d'un bloc. Elle était immense. Elle vous traversait, vous déchirait en mille morceaux. Elle se déployait dans tout le corps. Elle était dans l'air respiré, chargé d'embruns sucrés et amers, dans la caresse du vent, dans la douceur de ce frôlement infini. Cette beauté était de l'amour. »
« Et Stéphane tendit sa bouche pour un baiser. Dans leur corps, une fleur s'ouvrait. Une fleur presque douloureuse, dont les racines les reliaient à l'infini. »
Il s'écrasa brutalement sur le sol rocailleux, ferma les yeux et s'envola vers d'autres contrées.