AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Musa_aka_Cthulie


Allez, allez, j'ai plein de livres à rendre à la bibliothèque municipale, donc zou, j'accélère le rythme de mes critiques, histoire de faire de la place chez moi et d'en faire profiter les autres usagers (c'est très égoïste de garder chez soi, par pure flemme, des livres qu'on a déjà lus jusqu'à la date limite alors qu'on pourrait les remettre à disposition des autres ; et c'est ce que je fais un peu trop souvent). Et c'est donc le tour d'un roman dont je ne connaissais absolument pas l'auteur, pourtant réputé - roman dont j'ai entendu parler par Bobby_The_Rasta_Lama (oui, je sais bien, Bobby, que je devrais être en train de lire la bio de Lovecraft par Joshi pour te faire mon rapport sur Nyarlathotep, pardon, pardon, pardon !) et qui m'a soudain fait très envie.


Cette Maison des Voix, c'est très addictif. J'aurais eu envie d'écrire que c'était très addictif du tout début à la toute fin , mais, ah... L'enthousiasme qui m'a emportée pendant une grande partie de ma lecture s'est malheureusement émoussé peu à peu sur la dernière partie. Carrisi en fait beaucoup, et ça marche pas mal du tout, jusqu'à un certain point (en ce qui me concerne du moins).


Le truc qui m'a donné envie de lire La Maison des voix, c'était cette énigmatique histoire de souvenirs d'enfance traumatiques (c'est pas nouveau, certes) qui m'apparaissait comme lié de façon alléchante avec la pratique de la psychanalyse (ou plus exactement la thérapie par l'hypnose, mais peu importe... quoique non, il fallait que ce soit l'hypnose pour que tout colle, je viens juste de m'en rendre compte ; suis-je bête !)... de la thérapie sous hypnose, disais-je donc, avec un soupçon de fantastique en sus.


Tout commence par une première scène qui montre une enfant et ses parents en proie à un danger et là... Là, si vous êtes un habitué des épisodes de New York Police Judiciaire et de ses spin-off, ainsi que des séries danoises et suédoises, vous avez de bonnes bases pour comprendre en gros ce qui se joue. Carrisi joue à brouiller les pistes avec ce chapitre, mais que vous ayez lesdites bases précitées ou pas, vous serez probablement intrigué. Et évidemment, cette première scène sera déconnectée de la suite immédiate. Et évidemment, la suite, vous allez la lire.


La suite, donc : un psychologue pour enfants qui travaille avec l'hypnose, Pietro, se voit approché par une consoeur australienne : elle lui demande, d'un façon quelque peu dramatique, de recevoir en tant que patiente une jeune femme ayant peut-être découvert sous hypnose qu'elle a assassiné son petit-frère dans son enfance. Réticences de Pietro, qui accepte de s'occuper de cette patiente mais dont ses relations avec elle lui posent problème. Elle semble aller mal, mais, mais mais.... Manipulation ? Problème de contre-transfert ? Ou encore irruption de l'irrationnel dans la vie de quelqu'un qui a toujours (toujours, vraiment ?) nié tout événement paranormal dans son travail et dans sa vie ?


Ce qui m'a le plus accrochée, c'est la relation patient-thérapeute, les discussions ou les questionnements sur la thérapie par la parole, pour reprendre le terme de la fameuse Anna O. (est-ce un hasard si le personnage féminin s'appelle Hanna Hall, ou est-ce moi, munie de mon terrible accent français, qui divague ?) J'ai trouvé que c'était bien amené, sans gros sabots. J'étais beaucoup plus sceptique sur les affirmations concernant la mémoire des enfants avant trois ans, ou encore concernant la mémoire qui constituerait un espace limité de stockage (on m'a appris en gros l'inverse), mais... Carrisi a l'art d'asséner des vérités, via ses personnages, qu'ils vont s'empresser de questionner, ou bien qu'ils mettront à l'épreuve après énormément - mais alors énormément - de temps (Pietro m'a paru un chouïa trop buté pour un psychologue, mais là encore, hein...)


Ça marche donc très bien pendant les deux-tiers du roman, et encore mieux, je pense, si vous avez un passé d'analysé (c'est un peu moche, mais appelons-ça comme ça) : c'est l'occasion (encore une !) de repenser à toutes ces séances éprouvantes, libératrices, frustrantes ou simplement ennuyeuses.... Mais pas besoin de ce biais pour que ça fonctionne, c'est juste un petit stimulant. de toute façon, Carrisi sait y faire (des fois que j'aurais pas été claire).


Seulement voilà, aux deux-tiers du roman la boucle est bouclée pour le personnage de Hanna Hall, et on en revient à la première scène (qu'on avait comprise, parce qu'on a les bases grâce à New York Police Judiciaire, si vous avez tout suivi). Certes, l'histoire est aussi celle de Pietro, le psychologue, mais bon, ça commence à tirer un tout petit peu en longueur. Et c'est tarabiscoté bien comme il faut, parce que franchement, y'avait plus simple comme méthode pour en arriver là où on en arrive et pour que se dénoue l'intrigue concernant Pietro (et que je ne vous expliquerai pas, bien évidemment). Et puis la chute, on l'avait un peu vue venir. Quand même. Hein.


Donc un thriller sympathique, qui tient en haleine un bon moment, mais dont j'espérais un peu plus. Trop de tarabiscotage nuit un tantinet au tarabiscotage. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, après tout ? C'est l'addict aux séries scandinaves qui parle, et qui a avalé en la matière plus d'une couleuvre avec pas mal d'indulgence (eh oui, je puis me montrer parfois indulgente. Mais qui l'eût cru ???)
Commenter  J’apprécie          565



Ont apprécié cette critique (56)voir plus




{* *}