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Cela fait très longtemps que je n'avais pas dévoré des pages comme une mort-de-faim, ce qui confirme mon appétence pour les thrillers psycho-psychiatrique lorsqu'ils excellent, depuis le chef d'oeuvre de Dennis Lehane, Shutter Island, jusqu'au brillant Dans son silence, d'Alex Michaelides.

Pietro, un psychologue qui par l'hypnose aide à extraire la vérité de jeunes enfants tourmentés. Hannah, une mystérieuse patiente qui tombe du ciel et s'accuse du meurtre de son frère lorsqu'elle était enfant. Elle le fascine, le magnétise sans qu'il ne s'agisse d'attirance sexuelle : en fait, la jeune femme semble connaître des moments cruciaux de sa vie et s'y immisce progressivement.

Le scénario est captivant, parfaitement huilé, centré sur de longues séances d'hypnose pour remonter dans le passé d'Hannah. La plongée psychique dans les tréfonds de l'inconscient et de la mémoire, dans les peurs et traumatismes de l'enfance, est bluffante. On est happé par la spirale infernale entraînant un personnage principal qui se brûle à ses propres secrets familiaux par le truchement de l'énigmatique Hannah. Dans ce jeu de piste brillant, l'esprit du lecteur est progressivement englué, étouffé, embrouillé à mesure que la paranoïa gagne Pietro. Hannah a t-elle réellement tué son petite frère ? Est-elle schizophrénique à lier ? Manipulatrice dangereuse ? Est-elle venue aider Pietro ? Ou toute autre chose ? C'est vertigineux.

La maitrise de Donato Carrisi est évidente, jusqu'à la révélation finale, séduisante, qui donne un sens à tout ce que l'auteur a tissé. Je regrette cependant que certaines questions restent en suspens, ce qui a m'a un poil frustré mais, plutôt qu'une paresse littéraire, je préfère voir en cette ambiguïté la possibilité donnée au lecteur de se refaire le fil du roman et d'y apporter sa propre vision. Bref, je vais relire La Maison aux voix !
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Wahou ! Je viens de terminer ce thriller et j'ai été scotchée et tenue en haleine du début à la fin. Voici un thriller brillant et excellentissime.

L'histoire s'ouvre sur une petite fille qui la nuit entend des voix dans sa maison. Elle se souvient des règles émises par ses parents. Ne pas dévoiler son prénom, ne pas parler aux étrangers. Les sens sont en alerte, la tension monte. La peur est omniprésente. L'ambiance est occulte et effrayante.

Clap de fin. Nous n'en saurons pas davantage.

S'en suit après cet épisode la rencontre de Pietro, un psychiatre appelé L'endormeur d'enfants, spécialisé dans l'hypnose avec Hannah, une jeune fille qu'une confrère australienne lui envoie à son cabinet. Pietro n'est pas convaincu de pouvoir aider Hannah. Son domaine à lui, ce sont les enfants, comme son père avant lui. Hannah a besoin d'aide, elle pense avoir tué son frère Ado quand elle était petite.

Plus la thérapie avance, plus Pietro perd pied, Hannah fait peur, Hannah l'obsède peu à peu. Quelque chose ne tourne pas rond avec cette jeune fille. Hannah s'immisce dangereusement dans la sphère privée de son psychiatre, telle une ombre, un fantôme errant dans le labyrinthe psychologique de Pietro, de plus en plus torturé. Manipulatrice ? Schizophrène? Folle ? Psychopathe ?

Bienvenue dans les couloirs mystiques et passionnants du psyché humain. La maison des voix est bien plus qu'un thriller. Il explore avec intelligence l'âme humaine, le monde mystérieux de l'enfance. Donato Carrisi parvient à nous mener en bateau du début à la fin en assemblant son échiquier page après page en attendant de placer la dernière pièce pour la compréhension de l'ensemble.

Ce roman revêt des allures de roman fantastique à la Stephen King. J'ai tremblé avec ce livre qui parle de fantômes, de spectres, de secrets aussi. Mais le tout est rendu tellement réaliste grâce aux réflexions rationnelles du psychiatre que j'ai nagé en eaux troubles tout du long.

Souvent la fin dans un thriller me déçoit, je hausse les sourcils en me disant : tout ça pour ça ? Ici, pas une seconde je n'ai été déçue. Au contraire, tout prend sens et offre des pistes de réflexion vraiment pertinentes. Je ne peux en dire plus pour ne pas spolier.

Mon bémol si je devais en trouver un, j'aurai aimé que les séances d'hypnose d'Hannah soient présentées plus en interaction avec Pietro. Elles sont présentées comme un récital de la jeune fille qui explique de manière assez pacifique des épisodes de son enfance. L'auteur aurait pu rendre ces parties plus prenantes en tablant sur une atmosphère occulte. Au final, c'est en arrivant au bout que je peux comprendre pourquoi ce procédé a été choisi.

Quel excellent moment de lecture ! Des thrillers aussi bien ficelés, avec autant de sens, d'intelligence et de finesse calfeutré dans une ambiance mystérieuse j'en redemande.

Après avoir eu une révélation coup de coeur avec Je suis l'abysse, deuxième livre coup de coeur de Carrisi, je comprends mieux le succès de cet auteur italien tout à fait singulier, imaginatif et prolifique à souhait.
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Je " fréquente " assez souvent Donato Carrisi et j'avoue que , ma foi , je suis toujours surpris par l'imagination fertile et , il faut bien le dire , tortueuse de l'auteur italien . Ce roman sera avant tout " intimiste " puisque peu de personnages , en fait , joueront un role- moteur dans l'histoire mais ...quels rôles. de quoi , tout de même, se poser des questions , et , parfois aussi de douter car , il faut le dire , le lecteur va se trouver entraîné malgré lui dans des lieux et des péripéties que l'on ne souhaite pas forcément fréquenter ou vivre . Je disais " entraîné " , oui , parce qu' une fois lancée, l'intrigue nous fait tourner les pages à toute vitesse pour savoir , deviner, trouver une explication à un imbroglio incroyable , un piège, ou plutôt une vérité qui se referme sur ....Oui , c'est un roman noir , un thriller psychologique , à la limite du surnaturel , de nature à déstabiliser un lecteur un peu sensible et notamment " tous ceux et celles qui vérifient tous les soirs sous leur lit qu'aucun étranger ne s'y soit glissé ". La construction est subtile avec l'alternance de moments présents et de retours dans le passé vécu par Hannah , chaque retour sur le passé donnant au présent une atmosphère de plus en plus anxiogène .
Ah , oui , suis - je bête, Hannah , c'est une jeune femme persuadée d'avoir tué son frère. Recommandée par une consoeur australienne , Pietro Gerbert , éminent psychologue , spécialiste de l'hypnose ....accepte de " s'occuper d'elle " ....Pour l' " Endormeur d'enfants " , les ennuis commencent , la situation lui échappe. Ah , oui , " Fallait pas ....il est beau le résultat " ....mais l'engrenage est en mouvement et nul ne l'arrêtera...
Des dialogues nombreux et en phase avec le contexte lourd donnent le ton d'une partition bien huilée et pourtant ... grinçante, voire glaçante .Les jours de pluie vont arriver , alors , sur le canapé , devant la cheminée et une boisson chaude , c'est un roman à ne pas dédaigner, ce serait bien dommage .Allez , vous êtes prêtes et prêts ? 10 ...9 ...8...7...6...5.....4 .......3 ............2 ..................1 ................o . Trop tard , vous êtes ferrés. Bon courage .
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"Voyons, réfléchissons : est-ce que j'étais bien la même quand je me suis levée ce matin ? Je crois me rappeler que je me suis sentie un peu différente de l'Alice d'hier. Mais, si je ne suis pas la même, la question qui se pose est la suivante : Qui diable puis-je bien être ?"
(L. Carroll, "Alice au pays des merveilles")

Tic, tac... tic...tac... pensez-vous que le lapin blanc a pu hypnotiser Alice avec sa montre ? Est-elle vraiment passée par le trou magique, ou bien... ?
Souvenirs enfouis, mémoire fragile, traumas d'enfance, oubli protecteur...tic...tac...

Une famille trouve refuge dans une maison abandonnée. Ce n'est pas la première fois ; cela fait des années que papa, maman, et la petite fille fuient ainsi le monde des Etrangers, en changeant d'endroit à chaque fois qu'ils se sentent en danger. A chaque fois c'est une nouvelle "maison des voix", mais à chaque fois les mêmes règles pour la petite : ne parler jamais à personne, ne révéler jamais son nom ! Papa et maman lui font croire que c'est une sorte de jeu, mais elle voit bien qu'ils ont vraiment peur. Elle sait aussi qu'elle est une fillette "très spéciale", et qu'il faut protéger la boîte qui contient Ado... d'ailleurs, tout se passe plutôt bien, jusqu'à cette nuit d'incendie...

Il y a quelques années, j'ai acheté chez le feu France Loisirs le fameux "Chuchoteur" de Carrisi, car la quatrième de couverture semblait pleine de promesses. Ce fut une véritable Bérézina littéraire, et le seul souvenir qu'il m'en reste est celui d'un ennui mortel, qui grandissait encore au fur et à mesure que la pelote incroyablement emmêlée de l'histoire commençait à reprendre forme. Un comble, pour un thriller. "Juriste de formation, spécialisé en criminologie et sciences du comportement" n'est pas forcément synonyme de "bon écrivain", et je me suis jurée que ce premier Carrisi, le grand doge de la manipulation raffinée, sera aussi le dernier. Mais tout comme on se laisse amadouer par la voix suave d'un hypnotiseur, je me suis laissée amollir par les avis babéliotes (merci, Doriane !) sur "La maison des voix". Cette fois, c'était sans regret.

Le livre ne commence vraiment que vingt ans après l'énigmatique épisode de l'incendie. Pietro Gerber est un psychologue pour enfants, qui utilise l'hypnose pour soulager ses petits patients traumatisés, tout comme son père le faisait avant lui. Ce père qu'il vénère autant qu'il le déteste, à cause d'un seul petit mot, chuchoté sur son lit de mort.
Quand une collègue australienne veut lui transmettre le cas d'une de ses patientes qui vient juste d'arriver en Italie, cela n'enthousiasme pas Pietro. Les adultes ne sont pas son domaine, mais il accepte néanmoins de faire une séance d'hypnose à Hanna. Une drôle de personne, persuadée d'être responsable, enfant, de la mort de son petit frère. Et cette séance ne sera pas la dernière... ou, pour paraphraser Alice : "Qui diable est Hanna Hall ?" Peu à peu, Pietro devient littéralement obsédé par le cas d'Hanna, d'autant plus que les révélations pendant l'hypnose semblent se répercuter sur sa propre vie. Simple coïncidence ? Non, il sait bien qu'en plongeant dans son passé, Hanna l'entraine avec lui dans ses eaux troubles et dangereuses. Reste à voir dans quel état ils vont émerger au dernier "tac" du métronome...

"La maison des voix" est un thriller psychologique diablement efficace, qui se passe avec bonheur de "cadavres atrocement mutilés" et de tueurs en série qui laissent des messages ensanglantés sur les murs, en prévision de l'Apocalypse imminente. Il vous tend comme un élastique, et la tension augmente crescendo jusqu'au point de rupture, où tout vous revient subitement à la figure avec la révélation finale. Que demander de plus ?
Comme le dit Ladybirdy (il me semble) dans son billet, j'avais aussi une appréhension d'arriver à ce décevant "eh, tout ça pour ça ?" après avoir lu la dernière phrase. Ici, on se dit plutôt "pourquoi faire simple, quand on peut faire (très, très) compliqué ?". Quand on essaie ensuite de dérouler l'histoire à l'envers, tout marche, tout s'emboîte comme il faut, et pourtant, certains épisodes perdent en crédibilité, y compris l'idée même de ce roman. Mais les livres ne sont pas faits pour être lus à l'envers, et si les protagonistes avaient opté pour la simplicité, ce thriller n'existerait pas, et ce serait dommage. 3,5/5
Dernière question : Selon Hanna Hall, on garde tous de notre enfance au moins un souvenir d'un événement qui n'a pas une explication rationnelle. Est-ce que cela vous concerne ?
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Lu et relu, ce thriller psychologique m'a tenu en haleine et surpris. Les thèmes abordés sont originaux. le regard sur la psychiatrie est intéressant.
J'ai adoré l'ambiance et me suis laissé amener dans ce tourbillon jusqu'au dénouement. Quelques passages m'ont effrayé, Pietro Gerber, spécialiste de l'hypnose, mène l'enquête pour cerner la perturbante Hanna Hall. Il ne sera pas épargné...
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Vous vous souvenez de Kaa, le serpent dans le Livre de la Jungle ? Dans la version Disney, il hypnotise Mowgli avec une chanson : Aie confianSSSSSe, je suis lààààà, fais un somme, sans méfianSSSSe....
Et bien dans ce roman, Pietro Gerber fait pareil avec les petits enfants. Enfin pas tout à fait, Pietro vit à Florence, pas dans la jungle, et son but n'est pas de les manger, mais d'arriver à leur faire verbaliser leurs maux ou ce qu'on leur a fait. Parfois il s'agit de recueillir leur témoignage sans les traumatiser, puisque Pietro travaille en étroite collaboration avec une juge pour enfants, la juge Baldi. A l'heure actuelle, il est fort occupé par une sombre histoire de gens tout nus et masqués dans une cave, se livrant à des occupations un peu bizarres, et qui auraient été surpris par Emilian, 6 ans. D'ailleurs celui-ci les a bien reconnus, malgré leurs masques, puisqu'il s'agissait de ses parents adoptifs, de ses grands-parents, et du curé.

Mais avant de faire la connaissance de Pietro et d'Emilian, on rencontre une autre famille, pas très conventionnelle non plus. Leur vie est axée autour de cinq règles à respecter impérativement pour garantir leur sécurité. Les "règles" en question consistent en gros à ne donner aucun renseignement aux "étrangers", le mieux étant de ne pas leur parler et de se tenir éloigné d'eux. Mais une nuit, la petite fille entend quelqu'un l'appeler par son prénom, qu'elle n'a jamais révélé à personne. serait-ce la maison qui l'appelle ? Ou les "étrangers" les auraient-ils trouvés ? Toujours est-il que cette nuit va s'achever tragiquement.

Retrouvons à présent l'endormeur d'enfants, qui va devoir, à la demande d'une consoeur psychiatre australienne, s'occuper d'Hanna, une patiente qui vient d'arriver à Florence. Pietro est très réticent, Hanna est adulte, il n'hypnotise que les enfants. Mais il accepte finalement de faire un essai pour dépanner sa consoeur. Et il n'arrivera plus à se dépêtrer de la jeune femme et de son histoire, au point de voir sa vie personnelle impactée, et d'avoir des doutes sur son propre vécu.

Bien sûr on retournera à maintes reprises voir la petite fille qui entend des voix dans sa maison, et qui portera toute une série de prénoms de princesses, Belle, Cendrillon, Blanche-Neige.... Petit détail : elle est persuadée d'avoir tué son frère, Ado (c'est son prénom), et depuis la famille trimballe son cadavre dans un cercueil, à chaque déménagement.

Une histoire à deux niveaux qui vont s'intriquer de plus en plus, et perturber le lecteur autant que le pauvre Pietro. On touche un peu au surnaturel, mais ce n'est pas ce qui doit vous attirer vers ce livre, c'est anecdotique. Par contre si vous aimez les thrillers psychologiques avec des personnages tordus, vous pouvez foncer ! La lecture est facile, même les notions de psychologie abordées sont tout à fait compréhensibles par un non-initié. Point de jargon, des phrases plutôt courtes et un style direct. Lors des séances d'hypnose, Hanna s'exprime directement, ce qui permet au lecteur de se repérer très facilement malgré les sauts temporels.
Le récit alterne entre la thérapie d'Hanna et le quotidien de Pietro, qui suivent un cheminement parallèle et se recoupent de plus en plus souvent. Même si le dénouement semble vraiment difficile à croire, il est bien amené et se tient.

Je n'ai pas eu de coup de coeur pour cette histoire, mais j'ai pris du plaisir à la lire, et je trouve ce roman très recommandable. Certain(e)s vont me maudire, je les entends déjà, mais franchement, si vous aimez le genre, votre PAL n'est plus à un ajout près, non ?
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Je remercie infiniment Babélio et audiolib de m'avoir permis de découvrir ce bon roman, un thriller psychologique comme je les aime, avec peu de personnages :

Pietro Gerber, psychologue qui pratique l'hypnose sur les enfants, Hannah Hall, qui arrive d'Australie pour percer le mystère de la mort de son frère que petite, elle prétend avoir tué, Theresa Walker, collègue australienne de Pietro, trait d'union entre Hanna e lui-même, les autres personnages gravitant autour du psychologue.



Admirable, l'écriture de Donato Carrisi, et surtout la façon dont est composé le roman : mise en abyme littéraire, une histoire dans l'histoire, l'histoire d'Hanna Hall qui peu à peu, s'immisce dans celle de Pietro, rien de mieux pour donner à l'histoire son caractère psychologique.

Et l'on assiste à la lente descente aux enfers de Pietro Gerber...

Un roman qui tient en haleine également par le questionnement qu'il suscite : qui est cette Hanna, quel est son but ? en quoi fut-elle une petite fille spéciale comme le lui affirmaient ses parents ? Pourquoi cette fuite de la part de ses géniteurs ? Par quel phénomène voit-elle des spectres et des morts ? Et Pietro ? quel est ce lourd secret qu'il garde en lui ? et certains autres intervenants, pourquoi réagissent-ils à certains propos sans rien dire ? c'est tout l'aura de mystère qui font de ce livre un page - turner.

L'issue se laisse deviner après la première moitié du récit comme si l'auteur libérait volontairement quelques indices pour amener le lecteur à tenter de trouver lui-même les réponses, qu'il ne trouverait qu'en partie si des révélations ne lui étaient faites grâce à l'hypnose et dans la narration.

J'ajouterai que la version audio est formidable : bien lue par le comédien Sylvain Agaësse, avec des voix qui se distinguent parfaitement, une lecture avec des intonations qui parviennent à ajouter du suspens là ou dans un livre, on n'aurait peut-être pas perçu les idées de la même façon qui sait ?

Hypnose, allusion à des phénomènes surnaturels, rebondissements, découvertes surprenantes, secrets révélés partiellement, un cocktail que ne peut que contribuer à charmer tout lecteur avide de thriller psychologique.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Allez, allez, j'ai plein de livres à rendre à la bibliothèque municipale, donc zou, j'accélère le rythme de mes critiques, histoire de faire de la place chez moi et d'en faire profiter les autres usagers (c'est très égoïste de garder chez soi, par pure flemme, des livres qu'on a déjà lus jusqu'à la date limite alors qu'on pourrait les remettre à disposition des autres ; et c'est ce que je fais un peu trop souvent). Et c'est donc le tour d'un roman dont je ne connaissais absolument pas l'auteur, pourtant réputé - roman dont j'ai entendu parler par Bobby_The_Rasta_Lama (oui, je sais bien, Bobby, que je devrais être en train de lire la bio de Lovecraft par Joshi pour te faire mon rapport sur Nyarlathotep, pardon, pardon, pardon !) et qui m'a soudain fait très envie.


Cette Maison des Voix, c'est très addictif. J'aurais eu envie d'écrire que c'était très addictif du tout début à la toute fin , mais, ah... L'enthousiasme qui m'a emportée pendant une grande partie de ma lecture s'est malheureusement émoussé peu à peu sur la dernière partie. Carrisi en fait beaucoup, et ça marche pas mal du tout, jusqu'à un certain point (en ce qui me concerne du moins).


Le truc qui m'a donné envie de lire La Maison des voix, c'était cette énigmatique histoire de souvenirs d'enfance traumatiques (c'est pas nouveau, certes) qui m'apparaissait comme lié de façon alléchante avec la pratique de la psychanalyse (ou plus exactement la thérapie par l'hypnose, mais peu importe... quoique non, il fallait que ce soit l'hypnose pour que tout colle, je viens juste de m'en rendre compte ; suis-je bête !)... de la thérapie sous hypnose, disais-je donc, avec un soupçon de fantastique en sus.


Tout commence par une première scène qui montre une enfant et ses parents en proie à un danger et là... Là, si vous êtes un habitué des épisodes de New York Police Judiciaire et de ses spin-off, ainsi que des séries danoises et suédoises, vous avez de bonnes bases pour comprendre en gros ce qui se joue. Carrisi joue à brouiller les pistes avec ce chapitre, mais que vous ayez lesdites bases précitées ou pas, vous serez probablement intrigué. Et évidemment, cette première scène sera déconnectée de la suite immédiate. Et évidemment, la suite, vous allez la lire.


La suite, donc : un psychologue pour enfants qui travaille avec l'hypnose, Pietro, se voit approché par une consoeur australienne : elle lui demande, d'un façon quelque peu dramatique, de recevoir en tant que patiente une jeune femme ayant peut-être découvert sous hypnose qu'elle a assassiné son petit-frère dans son enfance. Réticences de Pietro, qui accepte de s'occuper de cette patiente mais dont ses relations avec elle lui posent problème. Elle semble aller mal, mais, mais mais.... Manipulation ? Problème de contre-transfert ? Ou encore irruption de l'irrationnel dans la vie de quelqu'un qui a toujours (toujours, vraiment ?) nié tout événement paranormal dans son travail et dans sa vie ?


Ce qui m'a le plus accrochée, c'est la relation patient-thérapeute, les discussions ou les questionnements sur la thérapie par la parole, pour reprendre le terme de la fameuse Anna O. (est-ce un hasard si le personnage féminin s'appelle Hanna Hall, ou est-ce moi, munie de mon terrible accent français, qui divague ?) J'ai trouvé que c'était bien amené, sans gros sabots. J'étais beaucoup plus sceptique sur les affirmations concernant la mémoire des enfants avant trois ans, ou encore concernant la mémoire qui constituerait un espace limité de stockage (on m'a appris en gros l'inverse), mais... Carrisi a l'art d'asséner des vérités, via ses personnages, qu'ils vont s'empresser de questionner, ou bien qu'ils mettront à l'épreuve après énormément - mais alors énormément - de temps (Pietro m'a paru un chouïa trop buté pour un psychologue, mais là encore, hein...)


Ça marche donc très bien pendant les deux-tiers du roman, et encore mieux, je pense, si vous avez un passé d'analysé (c'est un peu moche, mais appelons-ça comme ça) : c'est l'occasion (encore une !) de repenser à toutes ces séances éprouvantes, libératrices, frustrantes ou simplement ennuyeuses.... Mais pas besoin de ce biais pour que ça fonctionne, c'est juste un petit stimulant. de toute façon, Carrisi sait y faire (des fois que j'aurais pas été claire).


Seulement voilà, aux deux-tiers du roman la boucle est bouclée pour le personnage de Hanna Hall, et on en revient à la première scène (qu'on avait comprise, parce qu'on a les bases grâce à New York Police Judiciaire, si vous avez tout suivi). Certes, l'histoire est aussi celle de Pietro, le psychologue, mais bon, ça commence à tirer un tout petit peu en longueur. Et c'est tarabiscoté bien comme il faut, parce que franchement, y'avait plus simple comme méthode pour en arriver là où on en arrive et pour que se dénoue l'intrigue concernant Pietro (et que je ne vous expliquerai pas, bien évidemment). Et puis la chute, on l'avait un peu vue venir. Quand même. Hein.


Donc un thriller sympathique, qui tient en haleine un bon moment, mais dont j'espérais un peu plus. Trop de tarabiscotage nuit un tantinet au tarabiscotage. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, après tout ? C'est l'addict aux séries scandinaves qui parle, et qui a avalé en la matière plus d'une couleuvre avec pas mal d'indulgence (eh oui, je puis me montrer parfois indulgente. Mais qui l'eût cru ???)
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Quel plaisir de retrouver l'auteur Carrisi, vrai conteur litteraire, celui du "Chuchoteur", de "L'ecorchée" avec Mila, de l'enquêteur Marcus du "Tribunal des âmes" et autres, orfèvre de la manipulation, après une derniere expérience pour le moins mitigée de "La fille dans le brouillard", simple synopsis cinématographique bien en deçà de sa production habituelle.

Cette oeuvre marque le début d'une nouvelle série composéede trois tomes pour l'instant, avec un psy spécialiste de l'hypnose et de l'enfance, série que je poursuivrai avec plaisir tant sa qualité m'a envoutée.

Retrouver sa plume fluide, unique et reconnaissable, est un vrai plaisir, et l'on se retrouve englué dans son récit, à tourner les pages pour pouvoir s'en dépêtrer et assister au dénouement.

Même si la trame peut être estimée d'une vraisemblable aléatoire, elle reste plausible pour le lecteur car pris dans les rets de cette écriture d'une sophistication simple à son service.
Trame par ailleurs irracontable sans divulgâcher, amenée par petites touches successives tel un tableau impressionniste, marque de Carrisi, tant dans l'oppressante atmosphère psychologique que dans le jeu de la manipulation à plusieurs étages.

Une vraie oeuvre littéraire, à déguster en tant que telle.
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c'est le 1er livre de cet auteur que je lis. Ce livre a été traduit par Anais Bouteille-Bokobza. Une caresse à la frontière brumeuse de mon identité. Encore de la brume. Dans l'abysse de l'oubli, j'entendis un doux et triste murmure. Cela pouvait être un rat. Son prénom… Quelqu'un était venu lui rendre visite pendant qu'elle dormait.
Quand on lui demandait qui, elle ronchonnait.
Peux tu m'aider ? Peut être ! Il fallait appliquer la procédure, comme le disait le père. Gerber écrivait et dessinait bien. Gerber était un homme, psychologue pour enfants. Il aimait l'hypnose. Mais personne ne perdait jamais le contrôle de son esprit. S'il n'y avait pas eu de progrès, mais beaucoup de petits pas en avant.
Pas d'histoire pas de preuve.
L'hypnotiseur tenta une dernière approche. Il y a un spectre taquin. J'aime les briques colorées dans les comptines dorées. Et en plus ça rime. Gerber imagina les mots les plus appropriés. c'est un très bon livre. Il mérite d'être lu. On a toujours tendance à imaginer nos parents plus âgés que dans la réalité. le dandy était né à Rome.
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