Les autodafeurs, tome 2 : Ma soeur est une artiste de guerre

imaginer la gueule du truc si les profs étaient plus honnêtes et nous balançaient des réflexions du genre :
Médical : doit envisager d'urgence la greffe d'un cerveau.
Admiratif : a élevé la paresse au rang d'art. Bravo.
Curieux : avec vous la connerie devient conceptuelle... avez-vous breveté le procédé ?
Soulagé : la seule bonne nouvelle de ce trimestre... c'est que c'est le dernier.(...)
Philosophe : donne un sens nouveau à la notion de vacuité.

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- Même en 40 quand on pensait les avoir matés il a fallu que cet idiot de Générale de Gaulle dise "NON" au nom de la "France Libre", comme il disait ! Libre mon cul !!! Je déteste ce peuple d'emmerdeurs, toujours à se révolter, à râler, à s'indigner. Même quand on pense les tenir, il y en a toujours au moins UN qui continue à réfléchir et qui arrive à secouer les autres ; c'est eux qu'ils fallait éliminer pendant la guerre, ces PUTAINS DE BORDEL DE FRANÇAIS DE MERDE !!!
Conclut Murphy en abattant son poing sur le panneau de verre de son bureau.
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- Fucking bastards de Français ! Toujours là pour foutre le bordel et refuser de courber l'échine ! Comme si ça ne leur avaient pas suffi de nous faire chier en finançant Lafayette ou en diffusant leur "Encyclopédie" et leurs idée de merde dans le monde entier ! Mais non ! Et vas-y que je fais la Révolution, que j'impose la Laïcité et que je déclare les Hommes Libres et Égaux.

Gesticulant comme un animateur de one-man-show, Murphy, la bave aux lèvres, hurlait si fort que ces cris hystériques arrivaient à transpercer la paroi capitonnée de la porte de son bureau...

Après un tome 1 que l'on a pas envie de finir, Marine Carteron réussi son tome 2 avec brio ! Vivement le 3è épisode des aventures de nos 2 héros si attachants !

Pour nous, le peuple incompris des ados, les négociations avec les adultes sont toutes du même type : une lutte pour la liberté.
Quelque part, j'étais quand même assez chanceux, car ma promesse à moi était contresignée par un avocat, ce qui signifiait que, si je respectais ma part du contrat, le juge était obligé de tenir sa promesse...alors qu'avec les parents on n'est jamais vraiment sûr.

- Parce qu'"aimer bien" et "être amoureux" ce n'est pas pareil ? me demanda ma sœur avec l'air intéressé du gosse de quatre ans qui arrache les ailes d'une mouche pour savoir si elle peut encore voler.
Il fallait que je sois plus précis.
- Pas vraiment, disons qu'être amoureux je pense que c'est ne plus pouvoir vivre sans l'autre personne, alors qu'Isabelle je l'aime comme, disons... comme j'aime la mousse au chocolat : quand j'en vois au self, j'en ai très envie, mais s'il n'y en a pas je n'y pense pas...

- Tu crois qu'il avait déjà des tatouages quand il était bébé ? chuchota Néné avec un sourire jusqu'aux oreilles. Ça se trouve il était adepte des décalcos qu'on trouve dans les paquets de petits-suisses.
L'image d'un De Vergy potelé avec des tattoos de Scooby-Doo sur ses petits bras dodus s'imposa à moi et je pense que Néné visualisait le même type d'image que moi parce que nous avons éclaté de rire en même temps.

- Bordel Néné tu m'as fichu la trouille ! J'ai cru que les Autodafeurs se pointaient pour me dégommer ! T'aurais pu prévenir que c'était toi, lui chuchotai-je en finissant ma descente.
- Ben faut savoir ! Tu m'avais dit de ne pas faire de bruit !
- Parce que tu crois qu'on ne t'entendait pas à des kilomètres ? Je ne sais pas ce que tu branlais avec les vélos mais ça grinçait tellement fort que j'ai cru que c'était RoboCop qui entrait dans la ruelle.
- Ha, ha, très drôle...

Il a même ajouté qu'il allait "croiser les doigts pour que ça marche" et, même si je n'ai pas compris en quoi se mettre l'index sur le majeur allait nous aider, j'ai fait semblant d'être d'accord avec lui pour qu'il me laisse tranquille.

Je lui ai demandé s'il était malade, parce qu'il avait la bouche grande ouverte et les bras ballants. Il m'a dit que "non" mais qu'il était "sur le cul". Là, j'ai compris qu'il n'allait pas bien du tout parce qu'il était debout, et pas assis, et qu'on ne peut pas être sur ses fesses en étant debout.
C'est logique.