Citations sur L'Ultime Thulé. Jeu de l'oie (7)
TERRA NULLIUS…
Extrait 3
Dans la falaise une entaille à peine la longue
barque en criant pénètre dans le rocher
TERRA NULLIUS ni port ni échelle théâtre
d’oiseaux pétrels saint Pierre courant sur
l’eau ne bougez pas bernaches naines
plutôt que l’humaine fulmars fous de Bassan
mener cette vie illuminitive
TERRA NULLIUS…
Extrait 2
l’île est basse extrêmement en forme de larme
des paluds et des lacs à l’est un mont carré
Brendan d’un bord ôte une rame ils environnent
l’île haute falaise à l’est extrêmement schiste
noir le chagrin les saisit si telle est notre vie
les yeux embués
TERRA NULLIUS…
Extrait 1
La saison penche ils errent toujours ensemençant la
mer du nom de Thulé mais un jour au temps
que sur la Lee gonflent les marais un mont dans le
nord semblable à une dent broyant les vagues
rames écumantes souffles mêlés ils repoussent
la mer des bras et des pieds sans s’épargner
.50.
Extrait 2
je les [OISEAUX] imagine l'un à son désir l'autre à sa mélancolie
regrettant l'est ou l'ouest se querellant
un bruissement confus d'ailes et de cris ki kiii ki kiii
toutes les passions violemment débridées
sondant le monde vierge de la langue et des ailes kiti-ouèk
semblables et multiples libres dans leur nécessité
plus que nous ne savons l'être
.50.
Extrait 1
Hautes falaises vibrant dans la brume comme un orgue
qui prétend que le nord est stérile ? une VILLE D’OISEAUX
au fond d'une baie une prairie oblique MyKines-Bygd
20 maisons coiffées d'herbe ou de tôle un temple un phare au loin
qu'ai-je cru trouver ici sentiment si tôt éventé
le soir face à la mer latinant dans la lumière émiettée solitaire
…
.48.
Extrait 2
Des orages passent en nuée. des escarbilles dans le vent. ils tirent l'Hibernia sur la pente. une chambre basse dans la montagne. l'enfant les rejoint, l'enfant au chien rouge. frêle amitié qui adoucit la terre.
L'hiver les ensevelit. psaumes, songes, dévotions. et des courses dans la neige — la mollesse corrompt. collines nues, étincelantes. impitoyable grammaire, conserve-nous un peu de cette beauté sévère.
L'année revient sur elle-même. landes et prairies brodées au petit point. et la lune d'équinoxe. Brendan montre la mer. au large un monolithe, noir comme la suie.
.48.
Extrait 1
Îles vagues dans le brouillard. à l'ouest une baie. des étangs dans la lande. brebis et béliers-lyres au versant des coteaux. VÀGAR ! leur cœur se serre. tant de merveilles assombries.
Aller en titubant, les yeux fermés. nostalgie sans rémission. la beauté enivre. la pluie bat la vitre du Kristianshùs. bière rousse, carnet raturé. des mots épris d'ailleurs. soyons grands par la patience.
Ils creusent des bains. 40 jours et plus dans leurs robes puantes. taillent leurs barbes. rapiècent caleçons et chemises. un feu de bruyères sur la plage. truites. agneaux des prés salés. orties et cressons.
…