Citations sur Les faucons de Raverra, tome 1 : La sorcière captive (40)
— Non, rétorquais-je, je ne suis pas une femme ordinaire.
— Vraiment ?
Je lui souris d’un sourire vainqueur.
— Oui. Car moi, je suis l’Empire. […] Mes pas résonnent du fracas des légions. Mon souffle est le vent qui gonfle les voiles des armadas. […] Les murmures d’un milier d’espions bruissent à mes oreilles pour me dévoiler vos pitoyables manigances. Et mes yeux portent la maque des mages de centaines de Faucons. Vous êtes ici sur les terres où s’exerce ma souveraineté. Peu importe si vous me tuerez. Vous ne prendrez pas de vitesse mes lampes-courrières. Des dizaines de lieues vous séparent de ma frontière, et nombre de mes forteresses s’élèvent sur votre route. Je suis l’Empire, et je vous détruirai.
- Amalia, je voudrais te présenter mon frère.
Je regardai autour de moi le jardin désert.
- Dois-je en conclure que ton frère est un buisson ?
Domenic s'esclaffa, mais son rire avait quelque chose d'un peu forcé.
-Oh, je ne te l'avais pas dit? C'est un rosier. Ça lui vient du côté de notre mère.
Je me gardai également d’ajouter que j’aurais préféré qu’elle pisse dans le vin du doge plutôt que de provoquer une guerre avec Ardence ; qui sait, elle aurait pu prendre cela pour une invitation.
- Cache ce livre, dis-je en me tournant vers Venasha. Ne laisse pas le prince Ruven remettre la main dessus.
Venasha hocha vigoureusement la tête.
- Je peux le ranger ailleurs qu'à sa place, en le dissimulant derrière d'autres livres. Dans la section consacrée à la poésie érotique, tiens.
- Parfait.
- [...] Donc en ce qui me concerne, ce n'est pas politique. C'est personnel.
Ciardha afficha un petit sourire.
- Toute affaire politique est une affaire personnelle, ma dame.
Le pouvoir a toujours des ennemis.
Je t'envoie dans une pièce obscure sans savoir ce qui s'y cache, en comptant sur toi pour trouver un moyen de faire la lumière.
Je laissai échapper une lente expiration, évacuant ma colère dans l'air salé.
- Je suis sûre que je vais me cogner partout, casser des choses et semer le désordre dans cette pièce, mais je ferais de mon mieux, mère.
Ce devait être une hallucination, mais je n'aurais pu espérer plus belle et plus réconfortante illusion pour éclairer mes derniers instants que Marcello se précipitant vers moi, m'appelant par mon nom, me serrant contre lui.
Je fermai les yeux.
- Je sais que vous n'êtes pas réel, mais ce n'est pas grave, embrassez-moi quand même.
- Non, cela mettrait dame Amalia en trop grand danger.
Je me raidis.
- Lieutenant Verdi, vous possédez de nombreuses et admirables qualités, mais permettez-moi de vous dire que votre tendance à me surprotéger n'en fait pas partie.
Pour ce que ça sert, les bonnes intentions, on peut aussi bien se torcher avec.