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Critique de manU17


« Cassavetes avait horreur des clichés. C'est pourquoi, lorsqu'il avait l'impression que le public voyait dans ses films un contenu "réchauffé", il réécrivait certaines scènes pour les forcer à chercher au-delà du sens premier, à aller plus loin dans la réflexion et se libérer des émotions artificielles. »


Quel plaisir de replonger dans l'univers de John Cassavetes grâce à ce livre !


Ouvrage critique consacré à travail de cinéaste de John Cassavetes, il regroupe 14 textes d'auteurs divers. Journalistes, critiques, auteurs, historiens du cinéma ou réalisateur comme Olivier Assayas et même un texte de Cassavetes lui-même parlant de son art.


Autant de regards et d'éclairages différents permettant d'aborder son travail, de donner envie de le découvrir ou de le redécouvrir dans mon cas.


Comme le raconte ici Mounir Allaoui, j'ai également découvert les films de Cassavetes à la faveur d'une rétrospective télévisuelle, sans doute au sortir de l'adolescence.


Je ne connaissais alors que John Cassavetes acteur. Guy Woodhouse, le mari de Mia Farrow dans le fameux Rosemary's baby de Roman Polanski, c'est lui. Aux côté de Blythe Danner et Myrna Loy, Alex Benedict, chef d'orchestre assassin dans Symphonie en noir, très bon épisode de Columbo, c'est encore lui. Là, je sens que je perds les cinéphiles…


Mais si je parle de Columbo, dans lequel joua aussi Gena Rowlands son épouse, dans l'épisode Play Back, c'est pour en venir à Peter Falk qui comme Ben Gazzara ou Gena Rowlands fut l'un des acteurs fétiche de Cassavetes. Cette image du cinéaste faisant tourner ses proches, dans le cercle familial ou des amis intimes reste pour moi très ancrée à l'image du réalisateur. Et ce n'est pas un hasard si le couple répondit favorablement pour participer en guest à la série de leur fidèle ami.


Le réalisateur entretenait et favorisait un lien unique avec ses acteurs, au détriment de son équipe technique, leur laissant une grande liberté de jeu et dans l'art maitrisé de l'improvisation.


C'est donc armé de toutes nouvelles clés que je me suis replongé dans quelques-uns de ces films, ceux disponibles à la médiathèque pour être honnête, à savoir Shadows, Gloria, Une femme sous influence et Meurtre d'un bookmaker chinois. Je n'ai pas encore pu revoir Opening night qui est un de ceux qui m'avait le plus marqué, sans doute pour la performance de Gena Rowlands.


John Cassavetes, c'est dans une certaine mesure la naissance du cinéma indépendant américain, loin des diktats des studios mais ce sont surtout de touchants portraits d'individus blessés par la vie et acculés par les événements : Cosmo Vitelli (Ben Gazzara) dans Meurtre d'un bookmaker chinois, Gloria Swenson dans Gloria, Mabel Longhetti dans Une femme sous influence et Myrtle Gordon dans Opening Night, toutes interprétées par une incroyable Gena Rowlands.


Il est urgent, pour ne pas dire indispensable, de redécouvrir John Cassavetes !


Merci à Babelio et aux Éditions LettMotif !
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