Ce roman m'a attiré, car il parlait de femmes à trois époques différentes et j'étais curieuse de voir le lien qu'allait créer
Béatrice Castaner. C'est un roman court mais très dense, peu de temps pour le silence. Une fois le livre refermé, je pense que l'auteur a tissé plusieurs fils pour que chaque lecteur puisse garder un ressenti différent. J'ai perçu plusieurs pistes mais j'ai gardé celle de « la transmission / la vie », dans cette barre de séparation on peut y mettre les mots avant, pendant, après, le sens etc. L'héritage et les traces de ces vies vont créer ce patchwork.
La première partie c'est celle du temps de
Aÿmati, c'est la plus longue, puisque c'est une sorte de mythe fondateur » et elle est divisée en plusieurs chapitres. C'est cette histoire que les générations futures vont essayer de recréer.
Béatrice Castaner nous donne sa version des faits, c'est la puissance de l'écrivain, utiliser ce qu'elle observe pour interpréter sans avoir à apporter de preuve, c'est le côté objectif… il en va autrement pour les archéologues et les historiens !
Aÿmati cette néandertalienne de vingt ans va nous raconter la fin de son clan et sans le savoir de sa civilisation.
Il y a plusieurs aspects marquants au niveau de l'écriture. Dans sa narration, on va faire des bons en arrière comme pour remonter un ruisseau jusqu'à sa source pour mieux revenir au moment crucial de l'extinction d'un peuple.
D'autre part à travers ses histoires du quotidien, on voit l'importance de la création artistique et la puissance des représentations rupestres.
Béatrice Castaner nous fait revivre ce moment où les clans vont peindre dans les cavernes. A travers l'avalanche d'émotions que reçoit en particulier
Aÿmati. Début de l'écriture et de la mémoire d'un peuple ? On y voit aussi la place de l'oralité notamment quand arrive un nouveau membre, on va lui dérouler l'histoire du clan avant de l'inclure son chaînon dans cet enchaînement.
La puissance de la transmission que ce soit en apposant le signe du clan sur le front ou en dessinant les moments forts de la vie des gens
Aÿmati va aussi expérimenter la souffrance des pertes, de la mort. le deuil, l'introduction du rituel funéraire pour différencier la mort d'un être humain d'un animal. J'ai aimé cette idée de raconter toute j'histoire du clan devant le corps comme s'il devenait le réceptacle et le dépositaire de la mémoire. Il y a une part de magie dans la représentation des scènes et des animaux.
Gabrielle, l'archéologue d'aujourd'hui, viendra plusieurs milliers d'années après rechercher les traces laissées par ces clans. On se retrouve aussi au moment de la fin du chantier. Comme un entre deux, un intermède… Juste au moment où ces découvertes vont modifier sa vie.
La troisième femme, c'est Mara, une génération après nous, on va avoir des réponses à ce qui c'est passé du temps de Gabrielle jusqu'au moment tragique de la fin de l'expérience à laquelle a participé Mara.
On retrouve aussi cette façon de repartir vers al source pour reprendre le cours des choses présentes.
Qu'est-ce qui lie tout cela ? En partie ce sang qui contient la vie, l'ADN, et la mort…
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