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Citations sur Les Fossoyeurs (62)

Dès que je suis arrivée dans cette unité, dès que l’ascenseur s’est ouvert, j’ai compris que quelque chose n’allait pas. Déjà, il y avait cette odeur de pisse terrible, dès l’entrée. Et je savais que c’est parce que [les résidents] n’étaient pas changés assez régulièrement. Ça s’est révélé être le cas. Je suis restée près d’un an là-bas, et je ne vous dis pas à quel point il fallait se battre pour obtenir des protections pour des résidents.
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" Il s'agit également de pointer les responsabilités du système de santé français et tout particulièrement des autorités de contrôle, en premier lieu les agences régionales de santé ( ARS ), qui, à bien des égards, ont failli à leurs missions premières : s'assurer de la bonne utilisation de l'argent public et, surtout protéger nos aînés."
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" J'ai découvert, incrédule, qu'Orpéa avait réussi le tour de force d'industrialiser le secteur de la dépendance, pourtant peuplé de corps, de chairs, de regards, de peaux, de bruits et de vies, Des dizaines de milliers d'hommes et de femmes ont été transformés en simples produits de consommation ; les personnes âgées, réduites à des chiffres ; les politiques de santé du groupe, à des équations budgétaires."
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Malgré toute la confiance que je lui accorde, j’ai alors du mal à concevoir qu’un établissement de ce standing soit le théâtre de telles dérives.

Pour quelles raisons un groupe laisserait-il passer de tels dysfonctionnements qui, à terme, risqueraient de nuire à son image et donc à sa rentabilité ?

Je décide de commencer à enquêter pour en avoir le cœur net et demande à Laurent Garcia de me mettre en rapport avec d’anciens salariés qu’il a côtoyés durant son expérience Orpéa.

Saïda Boulahyane est l’une des premières que je rencontre et je suis alors loin d’imaginer qu’elle sera la première de dizaines et de dizaines d’autres, ni que ce « fait divers » m’amènera à visiter presque chaque région française durant trois ans et à me plonger dans un dossier tentaculaire qui dépasse de très loin la question de la maltraitance.
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En un instant, le paradis s'est transformé en enfer. Je n'avais rien vu de tel. J'ai 54 ans, de l'expérience dans de nombreux groupes. C'est le pire du pire que j'ai vu dans ma vie.
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Ce médecin de formation est un homme très influent dans le domaine de la dépendance, souvent missionné par les ministres de la Santé pour rédiger des rapports et proposer des pistes de réformes. Lorsque j’évoquerai ces ratés avec lui, il me répondra ceci :
« Les contrôles, c’est une question de fond. C’est le sujet ! Est-ce que les tutelles, est-ce que les agences régionales de santé ont les capacités et les moyens de contrôler des groupes comme Korian et Orpéa ? Est-ce que l’Etat est capable, une fois de temps en temps, de faire une descente avec une équipe-choc qui sait lire entre les lignes, fouiller la comptabilité d’un groupe ? Est-ce qu’ils ont la puissance d’expertise pour le faire ? Je ne parle pas d’un flicage malsain, mais juste de vérifier la bonne utilisation de l’argent public ? Aujourd’hui, clairement non !
Il faudrait qu’ils embauchent des anciens du secteur, qui sont les seuls capables de savoir où il faut aller fouiner. Il faudrait des autorités de contrôle indépendantes et beaucoup plus de moyens. »
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Trois couches par jour ...

( page17 )

L'alimentation , c' était au compte- gouttes . Au petit déjeuner , c'était deux biscottes . Et s'ils en voulaient une troisième , ce n'était pas possible . Au goûter , c'était une madeleine . Une deuxième madeleine , ce n'était pas possible .

( page 23 )

Jean-Claude Marian a vendu le 21 janvier 2020 la totalité du solde de ses actions , soit 6,3 % du groupe , et empoché par la même occasion de quoi mettre sa famille à l'abri pendant plusieurs siècles : 456 millions d'euros !

( page 359 )
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Je m’étonne, d’ailleurs, encore des défaillances des autorités de contrôle et de l’attitude de la DGCCRF vis-à-vis de mon enquête. Même lorsque je leur ai révélé par téléphone que j’étais en possession d’un document attestant de détournements de l’argent public dans le secteur des EHPAD ainsi que de nombreux témoignages détaillant l’ensemble du système mis en place, ils refusèrent de me rencontrer.

Ce mur, ce silence de l’administration, plusieurs témoins de mon enquête l’ont constaté, amers. Une ancienne directrice de la région bretonne notamment avait essayé un temps d’alerter les autorités, en vain. Elle se tournera finalement vers moi…
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C’est la version ultime de l’entreprise capitaliste. Et c’est ce qui explique, en partie, les niveaux de marge exceptionnels de cet empire, depuis trente ans. Orpéa a inventé un système où il est quasiment impossible de perdre. Chez Orpéa, chaque mois, on va pouvoir supprimer un, deux, trois, quatre, cinq postes, parfois plus, pour s’adapter à son niveau d’activité et maintenir coûte que coûte une marge intéressante.
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L'équation imposée par Orpéa à ses directeurs était complexe. Il s'agissait :
1) de ne jamais dépasser le budget fourni par les conseils départementaux sous peine de devoir payer de sa poche
2) d'engranger, dans le même temps, 28% de l'ensemble de ces budgets pour les reverser au siège ;
3) de fournir, malgré tout, un service minimum pour que cela n'impacte pas de manière trop visible l'exploitation.
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