- Ce qu'on redoute, ce n'est pas de mourir incognito mais de faire rire ceux qui restent vivants [...].
- Les chevaux sont comme les hommes, beaux et vides à la fois, pourtant quelques uns ont une certaine noblesse de coeur.
- L'Espagne est un cadavre, Moncha, j'ai beau chasser cette idée de ma tête j'y reviens toujours, oui, j'ai bien peur que l'Espagne ne soit devenue un cadavre, combien de temps mettrons-nous à l'enterrer, je l'ignore, puisse-je me tromper! Espérons qu'elle ne soit pas morte, seulement évanouie, et qu'elle puisse se réveiller! L'Espagne est un beau pays qui a mal tourné, Moncha, je sais que c'est un genre d'opinion à ne pas exprimer, mais que veux-tu? Les Espagnols n'ont presque plus le courage de vivre, il leur faut faire d'énormes efforts et consacrer beaucoup d'énergie à éviter d'être liquidés par leurs frères.
-- Au cercle, ils ont brûlé les livres de Baroja, d'Unamuno, d'Ortega y Gasset, de Maranon et de Blasco Ibanez, bien sûr ; en revanche, ils ont laissé Voltaire et Rousseau, les noms ne leur disaient sans doute rien.
Voici ce qu'annonce le journal : sur la plage, afin que la mer puisse emporter les restes de cette saloperie, de cette pourriture, on est en train de brûler des montagnes de livres et de brochures qui étaient les instruments d'une propagande criminelle anti-espagnole et d'une littérature pornographique répugnante.