Voyage assez déroutant, déboussolant, et je ne peux pas dire que je l'ai aimé. Dès le début de son roman
Mazurka pour deux morts,
Camilo José Cela nous plonge dans une province espagnole excentrée, la Galice, mais, surtout, dans un univers de campagnards au franc parler inépuisable. Je ne saurais dire s'il y a vraiment un narrateur présent. Parfois, dans leurs longues tirades, les paysans s'adressent à un certain don Camilo. L'auteur lui-même, en visite dans cette contrée ? Peut-être. Dans tous les cas, il se laisse raconter mille et unes tribulations, aussi excentriques et farfelues (que morbides) les unes que les autres. Allant du fils illégitime du curé, de la longueur de la verge d'un tel et de la folie d'une autre, qui collectionne les animaux. Bref, une galerie de personnages assez abracadabrante au destin tragi-comique.
L'histoire s'ouvre avec le rappel de la mort de Lazaro, tué par derrière par un Arabe (ou un Kabyle) quelque part au Maroc. Depuis ce temps, des nuages cachent la cime des montagnes, déverse ses pluies bruinantes mais continues sur la région. Les habitants sont-ils maudits ? Dans tous les cas, eux, ils déversent leur flot de paroles. Et moi, je me dépêche d'oublier la lecture de cet ouvrage. Et ce ne sera pas bien compliqué car, même rendu à la fin, je n'ai toujours pas saisi l'intrigue principale. Y en a-t-il une ? Sans doute pas. Il s'agit probablement d'un de ces romans qui constituent une sorte de panorama (pour ne pas dire constat, qui sonne trop technique) de l'endroit ou de la situation sociale. Je suppose qu'un lecteur de ce coin de pays s'y reconnaitra ou plongera avec délice dans son univers certes coloré mais ô combien labyrinthique.