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Citations sur Mascarade (75)

Le public rugit à nouveau, les cuivres surenchérirent les uns sur les autres pour former un ensemble tumultueux et le morceau s'acheva dans une grande nappe de son. Les cris de joie de la foule furent parcourus d'une énergie incroyable et Ida se rappela ce que Louis lui avait dit un jour : le jazz venait des ou ragans de La Nouvelle-Orléans que des légions de gens du Sud en haillons avaient ramenés dans le Nord, cachés dans les pistons des trompettes et le creux des contrebasses, et quand ils jouaient, ils libéraient ces tempêtes et toute cette énergie d'un simple souffle des lèvres sur une embouchure, d'une pression des doigts sur un clavier, d'une torsion de corde.
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Au-dessus de lui, des fils à linge qui traversaient la ruelle à chaque étage quadrillaient le ciel bleu, alourdis par le poids de chemises blanches resplendissantes, comme autant d'âmes en suspension attendant de rejoindre le paradis. Comment était-il possible que ce linge soit d'un blanc aussi resplendissant dans une ville tra versée par un tourbillon de pollution permanent ?
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Depuis dix ans, le pays ne cessait de dépenser tout ce qu'il pouvait, s'enthousiasmant et se lassant sans cesse des dernières nouveautés. Mais derrière un tel bouillonnement, on sentait une angoisse, et Dante la percevait très bien, même dans ce quartier. Il sentait que, malgré la séduction de cette frénésie, le monde moderne écrasait les étres et les réduisait à la solitude avec une ampleur et une violence sans cesse plus implacables.
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On disait parfois parmi les musiciens que le jazz était né à la Nouvelle-Orléans et qu'il avait grandi à Chicago. Louis se demandait s'il allait lui falloir aller à New-York pour devenir adulte. C'était aussi un endroit imprégné de racisme. A Harlem, dans les boîtes de nuit comme le Cotton Club, les seuls noirs autorisés étaient ceux qui y travaillaient. C'était comme retourné à l'époque de l'esclavage. Même le nom du club y faisait référence.
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Le public de la soirée était composé des gens habituels: le peuple du blues, qui travaillait six jours sur sept pour un salaire de misère, écrasé par le fardeau de la pauvreté et de la haine raciale, et qui se laissait aller pendant quelques heures de liberté dont il disposait entre la fin du boulot le samedi après-midi et l 'église le dimanche matin.
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Chicago reposait sur la ségrégation, sur ses limites et ses frictions, et le jazz était une oasis qui permettait d'y échapper. C'était comme un baume apaisant sur une ville blessée, une pommade pour dissoudre les frontières. Il était naturel que le jazz puisse être considéré comme une menace pour ces institutions qui profitaient des divisions compartimentant la ville.
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Elle savait que, quoi qu'il se passe, ce serait parfait d'avoir un bébé, ce serait comparable à la perfection qui se dégageait de ce morceau que Louis avait enregistré. Parce que, dans la vie comme dans l'art, la perfection est inévitable.
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Dans les clubs, Noirs et Blancs pouvaient bien danser et rigoler ensemble et même faire un saut dans un des hôtels de la rue pour passer la nuit dans les bras l'un de l'autre. Mais le matin venu, chacun repartait dans son monde ségrégué. Les musiciens noirs et blancs ne pouvaient toujours pas monter sur la même scène et le syndicat des musiciens continuait à empêcher les Noirs de jouer dans les hôtels et les salles de danse du Loop.
(...)
Louis [Armstrong] ne comprenait toujours pas pourquoi il était permis de danser ensemble mais pas de s'asseoir ensemble.
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Cette époque-là lui manquait. Même s’il savait bien que cette nostalgie était ridicule, que cela n’avait aucun sens d’avoir le mal du pays alors qu’on ne pouvait pas y retourner.
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Tout ce que la prohibition avait réussi à faire, c’était de rapprocher des millions d’entreprises et de citoyens ordinaires du monde criminel
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