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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Terra Humanis, une oeuvre résolument positive ?

Dans mon idée, l'utopie c'était un genre joyeux, prônant une sorte de monde des bisounours, tout beau, tout gentil, tout doux, où tout le monde vivait heureux et en harmonie. Au bout de quelques pages, j'ai vite compris que j'étais dans l'erreur. Dans Terra Humanis il y a bien un idéal positif recherché en faveur d'un monde meilleur, mais cela n'exclut pas que le chemin pour y parvenir soit ponctué d'étapes cruelles.

Tout commence avec Rébecca Halphen, un personnage doté d'un QI anormalement exceptionnel et bien supérieur à celui d'Einstein. Il n'en fallait sans doute pas moins à l'auteur pour lui faire accéder aisément aux plus hautes sphères gouvernementales avec son groupe d'amis et étudiants de la Cité Internationale Universitaire.

Alors vous l'aurez compris, imaginer et créer des stratégies efficaces pour lutter activement contre le dérèglement climatique et ralentir l'inéluctable fin qui nous ouvre grand ses bras brûlants, c'est tout l'enjeu du bouquin. L'auteur nous fait voguer sur ses flots d'idées et de réflexions très politisées, écumant les décennies, en alternant passé, présent et futur. Très vite, Rébecca et ses amis prennent le pouvoir et les mesures géopolitiques fleurissent.

L'auteur connaît son sujet : il part sur les constats et les avancées technologiques, scientifiques et écologiques actuels, pour développer ses réflexions et mettre en place des plans d'action réalistes à l'échelle mondiale sous couvert d'une implication étatique totale, et avec la participation précieuse de l'ONU. Les réflexions sont intéressantes, instructives et enrichissantes.

Pour autant, je n'ai adhéré que partiellement au bouquin. le côté « essai » m'a beaucoup plu tandis que « l'histoire » qui sert de prétexte pour lancer les sujets et amener Rébecca à sa place de leader m'a déplu. Je n'ai pas particulièrement apprécié les passages entre Rébecca et les autres personnages où les préoccupations tournaient principalement autour de l'alcool, du sexe et des relations entre les hommes et les femmes. de plus, je ne m'attendais pas à retrouver autant de noirceur et de tragédies dans une utopie. Certaines scènes, d'une extrême violence, détonnaient clairement avec le genre annoncé.

Alors résolument positif ? je ne sais pas ! En un sens peut-être pour l'humanité, mais certainement pas pour les protagonistes du livre.

* Service de Presse
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Bon, vous l'aurez probablement compris, ce livre ne ressemble à aucun autre. Il est extrêmement particulier… L'auteur signale d'ailleurs, au début du livre, que plusieurs de ses proches, lorsqu'il a évoqué avec eux son projet, lui ont souligné le côté « casse-gueule » du sujet, de l'ambition… Mais, après tout, si l'on en croit Sénèque, « Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles ». Alors il fallait oser.

Maintenant, que penser du résultat ? Disons d'abord que cela se lit très bien. Nous parcourons un spectre temporel large, essentiellement de 2001 à 2112, avec une très rapide incursion en 1923. Mais cela fonctionne plutôt bien, pas de souci.

Non, ce qui est un petit peu délicat – et je me surprend moi-même à penser cela, moi qui ai tendance à trouver que certains auteurs devraient veiller à ramasser davantage leurs histoires qui ne méritent pas forcément les 500 à 600 pages qui semblent désormais être la norme -, c'est que les 275 pages de ce livre sont trop courtes pour que l'on puisse considérer comme crédibles les remarquables résultats obtenus et décrits. C'est trop. Je prends un seul exemple mais il y en a plusieurs. Fabien Cerutti évoque la résistance d'un président russe, qui parait se situer dans la droite ligne d'un Poutine – qui met le KGB sur la trace de Rébecca, pour faire avorter son beau projet. En 10 pages, c'est réglé et Rébecca, au prix d'un viol, certes, mais qui ne semble pas avoir réellement de conséquences par la suite, se sort du truc. Est-ce totalement crédible ? En tout cas, cela ne m'a pas semblé totalement convaincant. Or on peut naturellement imaginer que des résistances féroces au titre de projet qui est évoqué d'un mouvement mondial se feraient jour. Presque cela mériterait un livre rien que sur cet épisode.

En fait, autant les pistes de solution évoquées sont a priori effectivement le fruit d'un travail de recherche approfondi, autant l'impression est parfois que la partie purement géopolitique n'a pas vraiment intéressé l'auteur. Et, de ce point de vue, ma faim est restée insatisfaite. Là, j'ai par moment l'impression d'un survol, qui n'oublie pas de signaler les biais potentiels, ou les trahisons, ou les pressions, mais qui les signale pour mieux les écarter d'un revers de main.

Autrement dit, dans le dosage, j'ai eu l'impression que les évidentes difficultés de mise en oeuvre sont volontairement gommée, niée.

C'est divertissant, mais je suis malgré tout un peu sur la réserve, vous l'aurez compris…
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
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