- En bonne foi, femme, répondit Sancho, si Dieu m'envoie quelque chose qui sente le gouvernement, je marierai notre Mari-Sancha si haut, si haut, qu'on ne l'atteindra pas à moins de l'appeler votre seigneurie.
- Pour cela, non, Sancho, répondit Thérèse; mariez-la avec son égal, c'est le plus sage parti. Si vous la faites passer des sabots aux escarpins, et de la jaquette de laine au vertugadin de velours ; si, d'une Marica qu'on tutoie, vous en faites une doña Maria qu'on traite de seigneurie, la pauvre enfant ne se retrouvera plus, et, à chaque pas, elle fera mille sottises qui montreront la corde de sa pauvre et grossière condition.
[Chapitre V]
Pour bien d'autres choses le seigneur curé a pleine permission, répondit don Quichotte: il peut donc exposer son scrupule, car il n'est pas agréable d'avoir la conscience bourrelée.
[Chapitre I]
Si mes blessures ne brillent pas glorieusement aux yeux de ceux qui les regardent, elles sont appréciées du moins dans l'estime de ceux qui savent où elles furent reçues : car il sied mieux au soldat d'être mort dans la bataille, que libre dans la fuite.
[Prologue]
Le cas est, reprit Sancho, et Votre Grâce le sait mieux que moi, que nous sommes tous sujets à la mort, qu'aujourd'hui nous vivons et demains plus, que l'agneau s'en va aussi vite que le mouton...
... car je ne sais pas plus ce qu'est madame Dulcinée que de donner un coup de poing dans la lune.
A ce que je viens de voir ici, la justice est si bonne, qu'il est nécessaire de la pratiquer même parmi les voleurs.
Il y a remède à tout, si ce n’est à la mort.
Si par hasard tu fais incliner la balance de la justice, que ce ne soit jamais sous le poids d'un cadeau, mais sous celui de la miséricorde.
[Sancho Panza à Don Quichotte] Mais si vous voulez vraiment savoir toutes les horreurs qu'on dit de vous, je m'en vais de ce pas chercher quelqu'un qui vous les contera, jusqu'à la dernière. Il s'agit de Samson, le fils de Bartolomé Carrasco, qui est arrivé hier au soir; il revient d'étudier à Salamanque, où on l'a fait bachelier. Quand j'ai été lui souhaiter la bienvenue, il m'a dit que votre histoire était déjà dans un livre qui a pour titre "L"ingénieux Hidalgo don Quichotte de la Manche". Il paraît qu'on y parle de moi sous mon vrai nom de Sancho Panza, et de Mme Dulcinée du Toboso; et aussi de choses qui se sont passées entre nous deux, tout seuls.
(Chapitre II)
Vouloir qu'en cette vie les choses durent toujours dans l'état où elles sont, c'est prétendre l'impossible.On dirait plutôt qu'autour de nous, c'est la ronde, que tout y va en rond: au printemps succède l'été, puis vient l'automne, suivie de l'hiver auquel succède à nouveau le printemps. Ainsi va la roue du temps, qui jamais ne s'arrête de tourner.Seule la vie humaine court à sa fin, plus rapide que le temps, sans espoir de recommencement, sinon dans l'autre vie, qui N'a point de limites.