- Ça m'est bien égal ; le fait est que personne ne m'obligera à dormir en prison.
- Diable de jeune homme, aurais-tu par hasard un ange à ton service pour te délivrer des chaînes que je vais te faire mettre ?
- Voyons, monsieur le gouverneur, répondit le garçon sans se départir de son calme, raisonnons un peu. Supposez que vous m'envoyiez en prison : on me met des chaînes, on me jette dans un cachot, on menace même le geôlier des peines les plus sévères s'il me laisse sortir. Il n'empêche que si je ne veux pas dormir, si je préfère rester toute la nuit sans fermer l'oeil, comment ferez-vous malgré tout votre pouvoir pour m'obliger à dormir, si moi je ne le veux pas ?
- Il a raison, intervint le secrétaire, c'est impossible.
- Si tu ne dors pas, c'est donc parce que tu en as décidé ainsi, et non pour contrevenir à ma décision ?
- Loin de moi cette pensée, monsieur le gouverneur !
- C'est bon, dit Sancho ; va-t'en dormir chez toi, et Dieu te donne un bon sommeil ; quant à moi, je ne veux pas t'en priver. Mais je te conseille de ne plus te moquer des représentants de la justice, parce que tu pourrais un jour tomber sur quelqu'un qui te renverrait ta plaisanterie en plein museau.
On ne posa pas d'autres questions à Sancho sur son voyage, car on voyait qu'il était prêt à parcourir le ciel entier et à raconter tout ce qui s'y passait, sans avoir bougé du jardin.
on raconte qu’un étudiant, mangeant des œufs à la coque, en avala un si peu frais que le poulet s’y était déjà formé; il l’entendit crier en lui passant dans la gorge, et se contenta de dire gravement : Tu piaules trop tard.
Regardée du côté droit, elle ressemble à une fleur des champs ; du côté gauche, elle n’est pas si bien, parce qu’il lui manque l’œil, qu’elle a perdu de la petite vérole
" Fais attention, Sancho, à ne point mâcher des deux mâchoires et à n’éructer devant personne. "
D’ailleurs, on s’occupe à présent de soulager et de nourrir les soldats vieux et estropiés ; car il ne serait pas bien que l’on fît avec eux comme font ceux qui donnent la liberté à leurs nègres quand ils sont vieux et ne peuvent plus servir. En les chassant de la maison sous le titre d’affranchis, ils les font esclaves de la faim, dont la mort seule pourra les affranchir.
Peut-être dirais-je à présent que le bœuf détaché se lèche plus à l’aise.
Le valet dort, et le maître veille, pensant de quelle manière il pourra le nourrir, améliorer son sort et lui faire merci.
La femme légitime n’est pas une marchandise qu’on puisse rendre, changer ou céder après l’avoir achetée ; c’était un accident inséparable, qui dure autant que la vie ; c’est un lien qui, une fois jeté autour du cou, se change en
nœud gordien, et ne peut se détacher, à moins qu’il ne soit tranché par la faux de la mort.
Je sais bien, en effet, ce que c’est que la valeur ; c’est une vertu placée entre deux vices extrêmes, la lâcheté et la témérité.