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Citations sur Don Quichotte, tome 2 (83)

Si le tome I est une satyre des romans chevaleresque, le tome II est une satire de lui=-même en cela, Cervantes est à la fois baroque et définitivement moderne.
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- Le jour où je la verrais comtesse, je me dirai que je suis en train de l’enterrer. Mais je vous le répète, faites comme vous voulez, parce que nous les femmes, nous naissons avec ce fardeau de devoir obéir à nos maris, même si ce sont des crétins. 
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- Teresa dit de bien y regarder à deux fois avec vous, et que la parole aux écrits, et silence les barbes ! parce que celui qui coupe ne bat pas le jeu parce qu’un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, et moi je dis : conseil de femme ne vaut pas un clou, mais qui ne le suit pas est complétement fou. 
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- Ne craignez rien, madame; on ne se déprécie pas quand on cède vite, si ce qu'on a donné est bon et digne d'estime. On dit même que celui qui donne tout de suite donne double.
- On dit aussi que ce qu coûte peu, on l'estime encore moins.
- Cela ne s'applique pas à vous, madame. L'amour, à ce qu'on dit, tantôt vole, tantôt marche; avec les uns il court, avec d'autres il se traîne; parfois il refroidit, parfois il enflamme; il blesse les uns, il tue les autres; à peine ses désirs s'élancent qu'ils ont déjà achevé leur course; si le matin il fait le siège d'une citadelle, le soir même elle est obligée de se rendre, car aucune force ne lui résiste.
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« Vouloir qu'en cette vie les choses durent toujours dans l'état où elles sont, c'est prétendre l'impossible. On dirait plutôt qu'autour de nous, c'est la ronde, que tout y va en rond : au printemps succède l'été, puis vient l'automne, suivie de l'hiver, auquel succède à nouveau le printemps. Ainsi va la roue du temps, qui jamais n'arrête de tourner. Seule la vie humaine court à sa fin, plus rapide que le temps, sans espoir de recommencement, sinon dans l'autre vie, qui n'a point de limites. »
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- La liberté, Sancho, est un des biens les plus précieux que le ciel ait accordé aux hommes. De tous les trésors enfouis sous la terre ou cachés sous les mers, aucun ne saurait l'égaler. C'est pour sa liberté, et aussi pour l'honneur, que l'on peut, que l'on doit risquer sa vie ; car l'esclavage est le pire des maux qui puissent accabler les hommes.
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L'abondance, même dans les bonnes choses, peut nuire, tandis que la rareté donne du prix même à celles qui sont mauvaises.
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[...] ... L'histoire raconte que, quand Don Quichotte criait après Sancho afin qu'il lui apportât son casque, celui-ci était occupé à acheter des fromages blancs, que les bergers lui vendaient. Or, il se trouva tellement pressé des cris de son maître qu'il ne sut qu'en faire, ni où les mettre, et, pour ne les point perdre, car il les avait déjà payés, il s'avisa de les placer dans l'armet [= petit heaume] de son maître, et avec cette bonne précaution, il courut voir ce qu'il lui voulait. Alors Don Quichotte lui dit : "Ami, donne-moi ce casque : car ou je suis ignorant des aventures, ou bien ce que j'aperçois en est une qui me doit contraindre et me contraint de prendre mes armes." Lors, le gentilhomme au Vert Caban, qui entendit ces paroles, jeta ses regards de tous côtés et ne découvrit autre chose qu'un chariot qui venait à leur rencontre, et où il y avait deux ou trois petites banderoles. Cela lui donna à entendre que ce chariot devait porter quelque monnaie de Sa Majesté, et il le dit à Don Quichotte. Mais lui, qui croyait et pensait toujours que tout ce qui lui arrivait n'était qu'aventures sur aventures, lui fit cette réponse : "Homme découvert, homme à moitié combattu. Je ne perds rien à me tenir sur mes gardes, car je sais par expérience que j'ai des ennemis visibles et invisibles ; et j'ignore où, en quel temps et en quelle figure ils me doivent assaillir." Ce disant, il se tourna vers Sancho et lui demanda sa salade, laquelle il fut contraint de lui bailler sans avoir loisir d'en tirer les fromages blancs. Don Quichotte la prit, et, sans regarder ce qui était dedans, se l'enchâssa promptement en tête. Mais, sitôt qu'il commença de presser les fromages, le petit-lait commença de courir par sa face et par toute sa barbe. Cela le mit en un tel trouble qu'il dit à son écuyer : "Que peut être tout ceci, Sancho ? Il me semble que le sommet de ma tête devient mou, ou que la cervelle me fond, ou que je sue des pieds à la tête. Certainement je sue, mais ce n'est pas de crainte ; sans doute l'aventure qui me doit maintenant arriver est fort terrible. Si tu as quelque chose pour m'essuyer, donne-le moi : car cette excessive sueur m'aveugle les yeux." Sancho ne dit mot, et lui donna un mouchoir et rendit grâces à Dieu de ce que son maître ne fût pas tombé sur ce qu'il en était. Don Quichotte s'essuya et ôta son casque pour voir ce qui, à son avis, lui rafraîchissait ainsi la tête, et, y voyant dedans cette blanche bouillie, il la porta à son nez, et en la sentant tint ce discours : "Par la vie de ma dame Dulcinée du Toboso, ce sont ici des fromages blancs que tu y a mis, traître, brigand, écuyer mal avisé !" Sancho, entendant ce que son maître disait, lui répondit d'un grand flegme, avec beaucoup de dissimulation : "Si ce sont des fromages blancs, que Votre Grâce me les donne et je les mangerai ... Mais non, que le Diable les mange, car ce doit être lui et non autre qui les y a mis. Eh quoi ! pensez-vous donc que je fusse si téméraire de salir ainsi le casque de Votre Grâce ? Vous avez bien trouvé le fol ! Sur ma foi, monsieur, à ce que Dieu me donne à entendre, je dois avoir aussi des enchanteurs qui me persécutent, comme étant une créature et un membre de Votre Grâce. Ils y auront mis sans doute cette immondice pour exciter à colère votre patience, afin que vous me froissiez les côtes ainsi que vous avez coutume de le faire. Mais, à la vérité, je m'assure que pour cette fois ils se sont abusés : car je me confie sur le bon jugement de mon maître, qui considérera que je n'ai ni fromage, ni lait, ni autre chose qui le vaille, et, si je l'avais, je le mettrais plutôt dans mon estomac que dans votre salade. ..." ... [...]
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[...] ... Don Quichotte les suivit des yeux, et, lorsqu'elles eurent disparu, il se tourna vers Sancho et lui dit : "Sancho, que t'en semble ? Ne suis-je pas bien haï des enchanteurs ? Regarde, je te prie, jusqu'où s'étendent leur malice et le sort qu'ils ont jeté sur moi, puisqu'ils m'ont voulu priver du contentement que me pouvait donner la vue de ma maîtresse telle qu'elle est naturellement ? Ah ! Je ne suis né au monde que pour être le modèle des malheureux, et le blanc et le but où visent et vont donner toutes les flèches du malheur. Tu dois aussi remarquer, Sancho, que ces traîtres ne se sont pas contentés de changer et transformer ma Dulcinée, mais qu'ils l'ont encore métamorphosée en une figure basse et laide comme celle de cette villageoise. Ils lui ont pareillement ôté ce qui est si propre aux grandes dames, je veux dire la bonne odeur, parce qu'elles sont toujours parmi les fleurs et l'ambre. Or, je t'apprends, Sancho, que, quand je vins pour faire monter Dulcinée sur la bête que tu dis être une haquenée et qui, à mon avis, est une ânesse, elle m'a jeté une odeur d'ail cru qui m'a soulevé et empesté le coeur. - O canailles," s'écria alors Sancho. "O maudits et pervers enchanteurs ! Heureux qui vous verra tous enfilés par les ouïes, comme harengs saurés qui pendent à la cheminée. Vous savez beaucoup, vous pouvez beaucoup et vous faites grand mal. Il vous eût dû suffire, marauds, d'avoir changé les perles des yeux de madame en glands de liège, et ses cheveux de fin or en crin de queue de boeuf rouge, et finalement tous ses gestes de bien en mal, sans toucher nullement à l'odeur. Pour le moins, eussions-nous joui de ce qui restait caché sous cette affreuse écorce, quoique à la vérité je puisse dire que je ne vis jamais sa laideur, mais sa beauté, que rehaussait encore un fort beau signe à la lèvre droite, en manière de moustache, où l'on voyait sept ou huit poils rouges comme des fils d'or et longs de plus d'un pied. - Selon," dit Don Quichotte, "la correspondance qu'ont ces signes de la face avec ceux du corps, Dulcinée en doit avoir un autre à la fesse, du côté qu'est celui du visage. Toutefois, pour de telles grains de beauté, les poils que tu viens de dire sont bien grands. - Je vous puis bien assurer," répliqua Sancho, "qu'ils y paraissaient comme s'ils y étaient nés. - Ami," dit Don Quichotte, "je le crois : car la nature n'a mis chose aucune en madame Dulcinée du Toboso qui ne fût parfaite et accomplie. C'est pourquoi, quand elle aurait cent signes comme celui que tu dis, ce ne seraient point des signes tout court, mais plutôt des signes du zodiaque ou des étoiles resplendissantes. ..." ... [...]
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