Si j'avais ton visage

La chirurgie esthétique serait-elle le sésame pour obtenir une vie meilleure en Corée du Sud ?
Qu'elles aient fait de grandes études ou pas, qu'elles soient orphelines et pauvres ou issues d'une famille très aisée, les jeunes femmes coréennes semblent toutes obsédées par l'apparence physique, car c'est essentiellement sur ce critère qu'elles seront recrutées dans de grandes entreprises ou qu'elles auront la “chance” de trouver un bon mari, car se marier est encore la norme.
Avoir des yeux débridés, un nez allongé, des pommettes saillantes, une mâchoire fine et des seins refaits serait donc indispensable, même si cela non seulement engendre d'intenses souffrances physiques mais génère aussi des situations financières catastrophiques à cause des sommes pharaoniques dépensées pour ces opérations.
Nous allons suivre le quotidien de cinq jeunes femmes vivant dans le même immeuble de Séoul.
L'une est une hôtesse de bar sublime, entièrement refaite, une autre est une jeune artiste qui revient tout juste des états-unis où elle avait obtenu une bourse d'études, une autre est coiffeuse et muette, une autre encore travaille dans un minable salon de manucure mais espère pouvoir se faire opérer bientôt et ainsi changer de vie, et la dernière est une jeune mariée qui désire avoir prochainement un bébé, malgré une situation financière précaire.
L'auteur nous montre que la condition des femmes n'est pas encore l'égale de celles des hommes, ce sont toujours eux qui décrochent les meilleurs postes, eux qui choisissent de prendre des épouses ou des maîtresses, alors que les femmes n'ont que des rôles secondaires à jouer.
Elles doivent être belles, savoir divertir les hommes ou être de bonnes épouses, dévouées à leur mari et à leurs enfants, obéir à leurs parents et beaux-parents, mais leurs propres aspirations ne sont pas prioritaires du tout.
L'amitié qui les lie est une sorte de bouée de sauvetage pour certaines, mais les rivalités entre femmes sont aussi féroces et pour beaucoup les chances d'avoir une belle vie sont très minces.
J'ai beaucoup aimé suivre la vie de ces cinq jeunes femmes aux aspirations très différentes, mais qui, au final, ont toutes envie de pouvoir choisir leur avenir, ce que la société coréenne n'autorise pas.

En corée, les jeunes sont bercés par des rêves de beauté: un nouveau visage, une taille fine, un décolleté plongeant... Quatre jeunes femmes se débattent face à ces injonctions de perfection. Kyuri, une jeune femme à la beauté saisissante, travaille dans un bar à hôtesses et tente de rembourser les dettes de ses multiples opérations de chirurgie esthétique.
Miho, sa colocataire, est une artiste-peintre en devenir, de retour de New York. Elle essaie de croire à sa relation amoureuse avec le fils d'une grande fortune de Corée.
Ara, jeune coiffeuse, est obsédée par un chanteur de K-Pop. Elle vit aux côtés de sa meilleure amie, Sujin, qui rêve d'un nouveau visage. Quant à Wonna, elle se perd dans un mariage sans amour mais s'accroche à un faible espoir: avoir, un jour, un enfant.

Ce roman trace les destins croisées de ces quatre jeunes femmes dans une Corée complexe. Elles sont écartelées entre cette exigence de beauté et le poids des traditions de la famille coréenne. Une femme non mariée est encore une infâmie pour des familles coréennes.

Ces femmes sont prisonnières du regard des hommes et sont prêtes à tout pour s'inventer une nouvelle vie et s'émanciper, ainsi, de leurs origines.
Après avoir été un peu déstabilisée par le style de l'écriture dans les premières pages, j'ai eu le coeur serré par ces femmes bercées d'illusions de richesse et de perfection.
L'autrice approfondit la réflexion sur la place du corps dans la société coréenne et la liberté des femmes. Ce corps est-il source de libération pour ces femmes ou au contraire il les emprisonne dans un idéal inaccessible?

Un roman fascinant et terriblement moderne sur la société coréenne et ses contradictions!

Si j'avais ton visage de Frances Cha raconte les histoires de 5 femmes dont les vies s'entremêlent. Toutes vivent en Corée du sud, dans le même immeuble. Il y a tout d'abord Kyuri, qui travaille dans un bar à hôtesse, à la vision de l'existence un peu cynique mais dont on va apprendre à découvrir les faiblesses. Après elle vient Ara, coiffeuse muette, puis Miho, une artiste, et enfin Wonna, une jeune mariée qui essaye d'avoir un enfant.

J'ai beaucoup imé suivre les vies de ses 4 femmes. En vérité, on en suit plutôt 5 puisque Sujin, la meilleure amie d'Ara, est très importante également. C'est d'ailleurs là une petite déception du roman, car son personnage m'intéressait et que j'aurais aimé avoir son point de vue. le livre évoque des thèmes comme la chirurgie esthétique, et Sujin commençant à se faire refaire le visage, j'aurais aimé connaître ses pensées là-dessus, ou son lien avec Ara, pas assez approfondie à mon goût.

Ce livre fut une vraiment belle découverte. J'ai surtout aimé la façon dont l'autrice disséminait des informations au fur et à mesure, car c'est ce qui me motivait à poursuivre ma lecture. Toutes les références culturelles propres à la Corée du sud étaient très intéressantes, surtout pour moi qui ne connaît honnêtement rien du pays, ou si peu.
Je pense que le personnage qui m'a le plus touché était Kyuri, sûrement à cause de son côté pessimiste que je partage, malheureusement. J'ai aimé la façon dont son personnage permettait de traiter des thèmes comme la façon de vivre: d'abord au jour le jour puis, plus elle avance, plus elle se projette.

Une autre chose que j'ai aimé, c'est la façon dont les traumatismes des personnages ne sont pas juste là pour ajouter du drame à l'histoire. Àu contraire, les personnages souffrent encore des conséquences, physiques pour Ara, mentales pour Wonna.

La fin m'a un peu frustré, un peu trop ouverte pour moi je suppose, j'aime bien savoir ce qui arrivent exactement aux personnages.

A travers le portrait de quatre femmes coréennes, on découvre une société en apparence impeccable sous tout rapport. Pourtant, fort est de constater que la jeunesse coréenne souffre de devoir constamment être à l'image de ce que la société veut montrer au monde. On y découvre l'importance de l'apparence et de ce fait de la chirurgie plastique. En effet, comment sortir de sa condition si ce n'est en étant belle et en attirant un homme riche? A contrario, la jeunesse dorée coréenne bien que semblant être heureuse doit faire face à des attentes familiales importantes. On y découvre que le suicide n'est pas un fait rare au sein de la jeunesse coréenne.
Je trouve que cette satire de la société coréenne au travers de ces quatre femmes tellement différentes est une excellente approche.

J'ai attendu la sortie de Si j'avais ton visage avec énormément d'impatience. Un titre mystérieux, un résumé qui a tout pour me plaire et des critiques élogieuses. Je me suis donc précipitée pour l'acheter le jour de sa sortie.

Si j'avais ton visage dresse le portrait de quatre femmes : Kyuri, Miho, Ara et Wonna. C'est à travers leurs regards que nous découvrons une société coréenne bien plus sombre qu'à l'habitue.
Kyuri est une hôtesse qui tente d'attirer de riches clients dans le but de mettre assez d'argent de côté pour s'émanciper. Enfermée dans un cercle vicieux, entre chirurgie plastique onéreuse et dettes astronomiques. Ara est une coiffeuse muette, travaillant pour d'importants clients, complètement obsédée par une idole de k-pop. Miho est une artiste ayant étudiée aux Etats-Unis et qui essaye de se faire un nom sans avoir recours aux relations de son petit ami faisant partie des hautes sphères. Enfin, Wonna est une femme enceinte, enfermée dans un mariage sans amour et pleine de dédain envers son mari.


J'ai aimé suivre chacune des filles même si je dois avouer avoir une préférence pour Kyuri. À mon sens, c'est la plus développée, que ce soit son histoire ou sa psychologie. Elle nous offre une vision de la vie plutôt sombre mais malgré son pessimisme je l'ai trouvée courageuse, c'est une femme débrouillarde et intelligente qui, portée par son courage, a su surmonter de nombreux obstacles. 

L'histoire de Miho avait un fort potentiel, j'étais réellement investie mais je ressors finalement déçue et avec plus de questions, que de réponses. Ara… c'est un petit peu la même chose, soyons honnête. Et pour Wonna, chose rare, je ne l'ai pas appréciée du tout et son apport à l'histoire reste pour moi encore mystérieux…





L'aspect culturel est très interessant et m'a beaucoup plu. Nous découvrons tout un pan de la Corée bien souvent tu. Les standards de beauté, la chirurgie plastique, le sexisme, la violence domestique, les normes et les conventions, le mariage arrangé… Ces sujets sociaux majeurs sont dépeints de manière crue et réaliste. L'écriture de Frances Cha est fluide et facile à suivre, elle vous emporte donc facilement dans l'histoire. Néanmoins, je trouve que malgré les changements de point de vue nous retrouvons toujours cette vision sombre et désabusée de la vie. Je dois dire que j'ai été surprise, je m'attendais à une lecture bien plus légère.

Si j'avais ton visage est un livre relativement court (300 pages environ) qui pourtant aborde de nombreux sujets en se centrant sur plusieurs portraits de femme. Résultat : je suis restée sur ma faim. L'autrice esquisse des sujets interessants mais ne reste finalement qu'en surface. Même traitement pour les personnages. Toutes les questions que je me posais n'ont pas trouvé réponse et c'est assez frustrant.



En bref, ce roman reste une bonne lecture mais je m'attendais à tellement mieux, je n'ai pu m'empêcher d'être un petit peu déçue. C'est le genre de livre qui tient en haleine son lecteur jusqu'à la toute fin mais qui, malheureusement laisse un goût doux-amer au moment de le refermer.

Un roman facile à lire où l'on suit quatre jeunes femmes, bien que je pense personnellement que l'on pourrait dire cinq et compter Sujin puisqu'elle est très souvent mentionnée (bien qu'on ne voit jamais l'histoire de son point de vue comparé aux autres protagonistes).

Je trouve cela intéressant de voir leurs point de vues différents, que se soit sur les hommes, la société ou les enfants. C'est le gros avantage d'avoir plusieurs personnages principaux. En revanche, si leurs idées sont contraires, leur façon de s'exprimer est la même (bon, à part Ara, mais elle ne peut pas parler) ce que je trouve dommage car même s'il l'on prends un peu de la façon de parler des personnes avec qui on passe beaucoup de temps (or ce n'est pas vraiment le cas des filles), on a malgré tout chacun notre façon de parler et de s'exprimer.

Aucune des protagonistes n'est particulièrement attachante mais on ne les déteste pas non plus. Elles ont chacune leurs qualités et leurs défauts, ce que je trouve préférable à des personnages tout blanc ou tout noir.

Par contre, j'aurais fait un résumé un peu différent. Car je trouve que dire de Kyuri qu'elle « risque son gagne-pain sur un coup de tête » alors que cet « évènement » n'a lieu qu'après avoir lu plus de la moitié du roman, ce n'est pas très représentatif de ce qu'il se passe dans le livre.

J'ai néanmoins l'impression qu'il manque quelque chose à la fin du livre… la fin ne me donne pas l'impression que c'est la fin du livre. Qu'en est-il de la vengeance de Miho ? Kyuri obtient-elle le poste dans la clinique du docteur Shin et pourra-t-elle ainsi quitter le monde des hôtesses ? Est-ce qu'elle va avoir une relation avec le manager et, peut être avoir un enfant (elle qui ne voulait pas d'enfants au début mais qui « comprends ce que ce serait de ne penser qu'à demain, et non juste à aujourd'hui » ? Sujin va-t-elle vraiment finir par trouver un boulot d'hôtesse alors que Kyuri a fait ce qu'elle pouvait pour l'en dissuader et qu'elle ne finisse pas comme elle ? Wonna va s'occuper de son enfant seule ? Alors qu'elle estimait déjà que deux salaires ne seraient pas suffisant… Et donc elle et son mari ne sont plus ensemble, oui ou non ? Parce que ça à l'air d'être le cas, bien que ce ne soit que sous-entendu, mais je ne comprends pas pourquoi elle aurait quitté son mari car, certes, elle ne l'aimait pas mais il était gentil avec elle et personne ne l'a forcé à l'épouser, elle s'est imposée cela elle même. de plus se séparer de lui simplement car il a perdu son travail c'est très moyen moralement je trouve.

C'était un livre intéressant, notamment au travers des diverses thématiques qu'il aborde avec : la chirurgie esthétique et la quête de la perfection, la difficulté d'accéder au monde du travail et d'y évoluer, la difficulté de franchir les classes sociales...
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