ÉCRITS DES FEUILLANTINES
À Pierre Camo
DOLORÈS
L'inoubliable odeur des jardins espagnols,
Dolorès, et le chant secret des rossignols
Nocturnes ont charmé tes plus belles années.
Souvenirs, oiseaux morts et guirlandes fanées.
En toque de rubans et manteau de satin
Je te revois légère et fraîche, le matin
De mars où notre amour naquit, douce colombe
Qui roucoule aujourd'hui comme hier. La nuit tombe
Sur mon rêve ; au ciel pur Vénus luit tout à coup
Et je sens tes bras nus se nouer à mon cou.
p.12-13
ÉCRITS DES FEUILLANTINES/À Pierre Camo
CLAIR DE LUNE
À M. Pol Neveux.
Brillant sur la demeure où la si tendre Aminte
Au lit sans doute exhale une amoureuse plainte,
Honneur de cette belle entre les belles nuits,
Clair de lune laiteux comme tu me séduis,
Toi qui me fais songer à la flamme naissante
D'une timide encore et fraîche adolescente.
p.11