L'oiseau

Il est là, enfin, tout proche,
Dans notre petite forêt,
Aussi petite qu'un mouchoir de poche,
Aussi jolie qu'un gazouillis de bébé.
Qu'on est heureux tous les deux!

J'écoute le bruit de mes pas, j'écoute le souffle du vent.
Je guette mon ami à plumes, et je guette son chant.
Il aime jouer à cache-cache et faire des culbutes.

Nous sommes devenus de grands amis.
De vrais amis, de ceux qui se disent tout.
Mon oiseau ne sait pas que chanter,
jouer et construire des nids :
Il sait aussi parler, m'écouter, et tout et tout.

[Mais l'oiseau annonce qu'il part tout l'hiver!]
J'ai des larmes qui crient sur mes joues.
Je dois lui dire que je suis triste et qu'il va me manquer.
Qu'il est mon ami et que jamais je ne l'oublierai.

Je me suis approché, l'oiseau n'a pas bougé.
J'ai continué à avancer, sur la pointe des pieds.
Ses grands yeux me fixaient avec douceur.
Il n'en fallait pas plus pour qu'il entre dans mon cœur.
[première rencontre avec l'oiseau.]

J'ai appris à compter les jours. Mémé m'a montré sur le calendrier.
Je fais tous les jours une petite croix d'amour.
Et j'attends, dans mon manteau d'hiver et mon bonnet.

Près de chez Mémé, il y a une petite forêt,
Aussi petite qu'un mouchoir de poche,
Aussi jolie qu'un gazouillis de bébé.
C'est toujours sur la pointe des pieds que je m'en approche.