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Critique de audelagandre


J'avais envie de lui faire une petite blagounette à Stéphane Chamak et de lui dire que je n'avais pas aimé son livre, mais en mettant la dose genre "c'est quoi cette daube..."

Sauf qu'après avoir lu la fin de son livre, j'ai pas pu.(je sais, je suis faible)

Qu'on se le dise tout de suite, lui et moi, on ne se connait pas. On s'est trouvé sur Facebook, dans plusieurs groupes de lectures et ça nous a amené à discuter de certains bouquins, parfois de films.
Pour résumer, il lit rien de ce que je lis, je ne lis rien de ce qu'il lit. C'est vous dire !
Quand tout le monde s'étend sur un bouquin en disant à quel point il est "addictif", lui demande l'autorisation de ne pas le lire... Moi ça me fait rire et depuis le début, ce garçon me fait rire.

Bref, quand son bouquin est enfin dispo en version numérique, je l'achète dans la demi-seconde car il a refusé de me l'envoyer (tiens prends ça). Il n'a offert cette possibilité qu'aux français de France, c'est vous dire le genre de "racisme" qu'il inflige à son lectorat naissant.
(second degré les amis, second degré )

Un très petit résumé pour ceux qui n'auraient pas la force nécessaire d'aller chercher sur le web.
Victor Lebanski est un homme de petite taille (pas un nain, il mesure 2 cm de plus qu'un homme qu'on qualifierait de nain). Il dirige un bar le Fender. Un soir, une bagarre éclate et un homme en sort très grièvement blessé. Pour fuir la case prison, Victor accepte une mission confiée par Paul Brochet : celle de retourner son fils Axel.
Je dis un mot des personnages qui apportent beaucoup de piquant et de rire à son roman? :
Mes chouchous ?
- Milos, acteur de son état
- Farid et ses boulots improbables
Lisez, vous comprenez pourquoi !

Je ne m'attarde pas sur l'histoire en elle-même, parce que je voudrai surtout parler de son style (littéraire pas vestimentaire).
C'est ça que j'étais venue chercher : savoir ce qu'il avait dans le bide !

Autant vous le dire, j'ai été soufflée !!

D'abord, on trouve dans ce livre des passages de toute beauté (vous les reconnaitrez, ils sont écrits en italique), des souvenirs-rêves d'un moment de grâce absolu entre un père et son fils. Un moment, comme on en a tous en mémoire quand on se souvient d'une personne importante de notre vie, un moment qui n'a l'air de rien mais qui reste profondément ancré dans notre mémoire.
L'architecture du livre est construite sur ce moment là et la variété avec laquelle il raconte ce moment précis, à chaque fois différemment, en fait un leitmotiv doux et quasi cinématographique. J'étais cachée derrière un arbre, et la scène, je la voyais.
Si rien ne remonte de votre enfance quand vous lisez ces passages, vous avez le droit de m'appeler Gertrude à vie.(pardon pour les Gertudes, j'aurai pu écrire Germaine)
Attention, il n'y a pas de pathos dans ces moments là, pas de larmes à verser, pas de sentiments exagérés qu'on peut trouver dans les films choubidous (entendez par là, comédies romantiques), non, de vrais moments juste sincères.
Vous savourerez aussi ses petites phrases sur le temps qu'il fait, que j'ai trouvées de toute beauté. Il ne se contente pas de dire qu'il fait beau, ou qu'il pleut, ou qu'il gèle mais sa capacité à mettre de la poésie partout va jusque là ! Et la lune, vous ne la verrez plus jamais de la même manière après ça.

Ce qui est très réussi aussi c'est l'alternance entre des passages très drôles (oui, on rit beaucoup dans ce film- lapsus révélateur ) et des idées plus profondes.
J'ai aimé ses réflexions sur la beauté de la femme, sur la vieillesse, sur la mort, sur la vie en générale. C'est joliment formulé et ce n'est pas gnangnan ( comprenez pompeux à mort et c'est pas non plus travaillé au dictionnaire des synonymes pour faire genre... )
Parallèlement, l'association stylistique des idées pour faire sourire et même rire sont très bien trouvées et contrebalancent vraiment harmonieusement les passages un peu plus profonds.

Il faut que je vous dise aussi qu'il y a beaucoup de références dans ce livre.
Cinématographiques d'abord (vous pourrez vérifier vos connaissances),
Et musicales. Mais la magie, le truc de dingue de ce livre c'est que Ses références musicales vont de pair avec la musicalité de Ses mots. En version simple, pour les blondes comme moi, son écriture, c'est de la musique.
C'est de la musique et de la poésie,
C'est de la musique, de la poésie associées à un one man show.

A la fin du résumé Amazon, on vous dit ça.
"Entre la comédie loufoque, le polar et le sentimental, servi par une plume percutante, visuelle et poétique, l'auteur signe, deux ans après « Les Ephémères », un roman aussi inclassable que jubilatoire."
Et bien, c'est tout à fait vrai, il n'y a pas d'arnaque sur la marchandise!
Je vous laisse admirer aussi ses qualités marketing, je ne sais pas vous, mais moi ça me fait rire.

"gé adorer mé ya des fôtes" (Samir Nasri)
"Je me suis éclaté !" (Daesh)
"Une oeuvre qui nique sa mère" (Joey Starr)
"Une oeuvre miraculeuse : J'ai même souri une fois !" (Christine Angot)
"Je préfère encore rester dans le coma" (Michael Schumacher)
"Pas mal comme livre, mais aucun des personnages n'est français de souche. C'est regrettable" (Robert Ménard)
"Un livre, c'est la vie. Et la vie, c'est le livre. Dans le livre, y a la vie. Et la vie, c'est comme le livre de la vie. Et ça, c'est beau" (Jean Claude Vandamme)
"Stéphane Chamak, laisse-moi être ta chose !" (Salma Hayek - oh yeah)
"Le Goncourt, c'est dans la poche. Comme ma main." (Jamel Debouzze)

Je me doute qu'il doit être stressant d'attendre les retours des bêta-lecteurs (et il y a bêta dans bêtas-lecteurs) et je l'imagine bien collé à son ordinateur en attente de...
Je vous livre une info exclusive qui sera à la une de Paris Match demain : pour gérer son stress, Stéphane fait du mal aux arbres... même aux arbres nains !! C'est mal Stéphane, c'est très très mal !!!!


Lien : https://audebouquine.blogspo..
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