Médée chérie

Une fenêtre ouverte sur le monde intime d'une sculptrice habitée par sa nécessité de création autant que par son dévouement sans faille à sa famille. Un dilemme qui sera brisé dès lors que son mari adoré l'abandonne après 30 ans dans le hall d'un aéroport. Tout est désormais à reconstruire et à ré inventer. le hasard d'une rencontre improbable va lui redonner la force de briser son carcan et de déployer sa fureur de vivre en communion avec les damnés de guerre et d'exil. Une écriture à la fois poétique et rigoureuse absolument remarquable.

Lorsque Médée comprend enfin que son mari Ismaïl l'abandonne, là au beau milieu de cet aéroport, c'est tout son univers qui s'écroule. Comment aurait-elle pu imaginer l'imprévisible ? Comment pouvait-elle s'attendre à une fuite si soudaine après vingt-cinq ans de vie commune ? Dévouée à ce brillant chirurgien qu'elle admire depuis leur rencontre, Médée reste anéantie, bouleversée, pétrifiée par cette étrange mise en scène. Ni les appels répétés de ses proches, ni les regards inquiets de ses enfants, envoyés en éclaireur par leur père, ne pourront permettre à cette femme anéantie de sortir de sa léthargie. Seule, elle erre dans cet aéroport qu'elle n'ose quitter, ne pouvant accepter que sa vie ait une suite, ne sachant plus qui elle est. Même Adam, son plus jeune fils, celui qu'elle a tant chéri, est impuissant face à sa douleur. Éclatée par la déflagration, son âme s'égare et sombre.

Sur le papier, Médée chérie avait tout pour me plaire : un drame intime et ensorcelant, une réécriture d'un mythe antique qui me plaît tant, une réflexion sur l'art et la création, une plume élégante. Pourtant, et bien malgré moi, je suis restée complètement à l'écart de ce roman, ne parvenant jamais à en ressentir toute la puissance. Sans savoir me l'expliquer, il m'a été difficile de ressentir la moindre empathie pour le personnage, d'être touchée par la beauté des mots. Peut-être n'était-ce pas le bon moment pour le lire ? Ou bien s'agit-il des très longues phrases, au rythme travaillé, qui ne m'ont pas permis d'accéder au plus profond de la douleur de Médée ? Je n'aurai sans doute pas réellement de réponse, mais une certitude subsiste : je suis passée complètement à côté de ce roman.

Médée est un des personnages de la mythologie que je préfère. Elle incarne vraiment cette fonction du mythe qui consiste à aborder l'indicible. Alors même si j'ai beaucoup aimé ce roman, je me sens un peu lésée concernant cette référence à la sorcière. La Médée du roman est un très beau personnage. On trouve des passages extraordinaires sur la femme abandonnée après trente ans, sur l'art et la sculpture en particulier, sur la maternité, sur le don des femmes à l'organisation familiale. Mais, le personnage du roman n'a pas la fureur destructice de Médée, elle trouve grâce à l'art et aux rapports humains un moyen de la dépasser. Tant mieux, me direz-vous. C'est vrai, mais en même temps est-ce bien Médée ?

Médée ma chérie est l'histoire de Médée artiste Sculpteur, mariée depuis 30 ans à Ismaël, mère de trois enfants, se fait quitter par son époux dans le hall d'un aéroport où ils étaient en transit pour Sydney. Pour faire face à ce cauchemar, elle trouve refuge dans une chambre d'hôtel. Une rencontre avec Tanya une se réfugie irakienne va la faire sortir de sa torpeur, son choc à l'issue de cette séparation, cet abandon, Médée retrouve la puissance et la force Grâce à son art, mais aussi un ancien ami, amour.
Le récit d'une séparation, d'un abandonne et d'une reconstruction portée par une écriture opaque, compacte, ciselée, dense, fragmentée entre le passé et le présent.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire lors de la lecture des premières pages, il faut tenir et ne pas être apeuré par le style ; un style imagé poétique, mais au final, on est devant un récit, une histoire, un roman touchant. J'ai bien aimé.

J'ai abandonné la lecture à la moitié de ce roman. Très déçu, d'autant plus déçu que j'apprécie grandement l'histoire de Médée, l'héroïne tragique. J'ai trouvé ce récit immobile, comme annoncé par la quatrième de couverture, mais beaucoup trop lent et nimbé dans un verbiage qui se veut poétique mais n'atteint jamais cette grâce. Dommage, j'étais séduit par la transposition du mythe dans un cadre moderne (un aéroport, quoi de plus moderne ?).