Citations sur Bird (12)
Ma m'a dit de ne pas me soucier de mes corvées et nous a envoyés dehors pour l'après-midi. Quand elle a invité John à dîner le lendemain, elle a même souri, ce qui m'a surprise, puisque je savais qu'elle était triste. Ce n'est pas qu'est ne sourit jamais quand elle est triste, mais, en général, elle n'y met pas tout son cœur et son sourire n'atteint jamais ses yeux, comme si un obstacle sur sa route l'empêchait de s'étendre au-delà de ses lèvres.
Si vous offrez trop de vous-même, trop vite, à quelqu'un, il risque de s'en emparer sans autre forme de procès et de partir avec. Et si vous êtes comme moi, pas grand chose au départ, vous avez intérêt à prendre soin du peu que vous avez.
Apprendre à connaître un arbre, c'est du travail. Il faut découvrir l'odeur de ses feuilles dans la chaleur lourde de l'été, le bruit de ses branches qui s'entrechoquent dans les bourrasques de l'automne, le spectacle de la pluie qui dévale en ruisseaux le long de son tronc et goutte de ses branches pendant les orages. Il faut du temps, c'est aussi simple que ça.
Une part de moi eut soudain envie de monter tout là-haut, jusqu'aux branches les plus minces du sommet de l'arbre, et de se balancer avec les feuilles dans le vent. Peut-être de voler.
"Tu sais", a-t-il dit, "le Soleil est tout le temps là et pourtant la plupart des gens n'y pensent jamais sérieusement." (…) J'en ressentais du vertige comme si mon cerveau grandissait et établissait de nouvelles connexions que je n'avais jamais suspectées avant.
Comme dit Pa, il n'y a pas de coïncidence dans la vie. C'est une manière de grande personne de dire que quand une chose doit arriver, peu importe qu'elle soit mystérieuse, folle ou impossible, elle arrivera. Et, à mon avis, Pa a raison.
La nuit, les certitudes disparaissent : les ombres prennent de la consistance, des arbres familiers changent d'apparence et de sens, les esprits parcourent librement la terre. (…) La nuit, le monde des esprits prend le pouvoir et les humains le perdent.
"Il y a tant de pensées qui tournent dans ta tête que tu pourrais y passer ta vie." (…) Je l'ai regardé. J'aimais vivre dans ma tête.
Je trouve ça fantastique (…) que, dans la poussière que ramassent mes mains, il y ait des brachiopodes, des échinodermes et des coraux. Ils ont vécu, nagé, et maintenant sont poussière. Tout ce qui vit aujourd'hui sera, un jour, poussière. La poussière est tout.
Mais je conçois que chacun de nous soit constitué de plusieurs couches, à l'image de la Terre, dont les strates s'empilent les unes sur les autres. Si vous creusez, vous atteignez une autre strate à l'intérieur d'un individu. Et parfois ces strates sont surprenantes.