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Citations sur Le requiem de Franz (8)

Il est resté longtemps immobile, l’archet posé sur les cordes. J’ai cru qu’il allait prendre la fuite. Et, je l’avoue à ma grande honte, j’ai pensé à ce moment-là que c’était ma présence qui l’intimidait. Il ne m’est pas venu à l’esprit qu’il pouvait attendre que la musique monte en lui. Ou plutôt qu’elle descende en lui : car c’était bien des cieux inexplicables qu’elle coulait, j’ai eu tout le concert, et les suivants, pour m’en apercevoir.
Je l’ai donc regardé. Pas un instant je n’ai détourné les yeux.
Dès la première note, il avait fermé les siens comme s’il avait choisi de nous ignorer et j’ai été transporté hors de réel. Je croyais entendre un être surnaturel ; ou tout un orchestre. La richesse phénoménale de son expression ne pouvait sortir du simple instrument de bois qu’il serrait sous son menton ! Bouleversé, captivé, hilare, le visage tout rouge d’excitation, je laissais ce diable me propulser jusqu’en enfer. Ou jusqu’au paradis.
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Étais-je chez Franz, ou encore chez Johan ? En attendant mieux. D’un bout à l’autre de ma vie, j’aurai « attendu mieux ». Mais quoi ? Que de temps gâché à attendre !
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Dieu est un grand chat noir étendu au soleil sur une pierre tombale, on le croit assoupi, mais il ne dort que d’un œil. Il tend la patte, et nous voilà condamnés.
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J’ai failli me recueillir auprès du corps de Beethoven. Je l’avais plusieurs fois croisé dans les rues de Vienne. Il marchait très vite, les yeux au sol, enfoui dans ses pensées. Dans sa musique ? Chaque fois j’avais envie de l’aborder. Et chaque fois, je m’abstenais. Que lui aurais-je dit ? Et lui ? Je l’entendais : « Ah oui, Schubert : l’auteur de mélodies populaires ! »
Il encombrait ma route, celle que je souhaitais emprunter à défaut de l’avoir tracée.
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La musique était déjà dans la poésie. Il me suffisait d'écarter les mots comme les barreaux magnifiques d'une cage précieuse et la musique se trouvait là, enchâssée par le chagrin. (p.34-35).
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Quand le directeur a pénétré dans la classe, nous nous sommes tous levés, et tandis que son regard voletait encore de l’un à l’autre, j’ai tout de suite su que c’était sur moi qu’il allait s’arrêter et qu’il n’avait quitté son vaste bureau que pour m’accabler. Immédiatement, je l’ai détesté. Et je n’ai depuis cessé de haïr ce messager du pire. Je vais mourir avant même d’avoir vécu et peut-être, malgré son grand âge, est-il en train de contempler en ce moment le beau soleil qui bientôt ne me réchauffera plus. Si j’étais un autre que moi-même, je formerais des vœux pour qu’il souffre.
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D’abord, je ne voyais rien, j’entendais seulement leurs cris de joie. Comme si ma présence les sauvait du pire. La buée m’avait sauté au visage et s’était instantanément déposée sur les loupes qui me précédaient en tout lieu. C’était justement ce qui devait me permettre de les reconnaître qui m’empêchait de les distinguer.
Ma vie même aura été à l’égal de ces instants de flottement ; un malentendu.
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Cependant, j’étais maintenant à sa hauteur et je le percutais de toute la force de mon espoir.
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