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EAN : 9782715226364
128 pages
Le Mercure de France (31/08/2006)
3.62/5   36 notes
Résumé :
Ce n'est pas du chagrin, non, c'est de la solitude.
On n'en finit pas d'être un petit garçon. J'ai l'impression que c'est aujourd'hui que mon père vient de lâcher ma main. Tant que ma mère est là, elle était la gardienne de notre malheur. Désormais, me voilà seul à l'être et c'est bien trop tôt. J'ai l'impression que ces larmes sont les dernières qui sortiront de moi. Que les autres, toutes les autres, resteront enkystées, à me causer d'insupportables douleur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le narrateur nous trace simplement le portrait de son père. Par l'écriture, longtemps après, il arrive enfin à lui dire qu'il l'aime. Il exorcise ses erreurs, ses incompréhensions passées en les glissant dans un livre. J'ai trouvé ça ... à tout instant complètement bouleversant...
Un extrait :
"Je le voyais s'éloigner, la nuque maigre, le crâne chauve, les épaules effondrées. Je n'ai pas bougé. J'aurais dû l'appeler, le serrer dans mes bras, lui dire que j'étais heureux qu'il me fasse cadeau, pour me faciliter la vie de tous les jours, des objets qui lui avaient permis d'être lui. Mais je n'ai pas bougé, je n'ai rien dit. C'est aujourd'hui, tant d'années après, que je voudrais le rattraper et le prendre contre moi. Je sais bien qu'il est trop tard, mais j'y reviens sans arrêt..."
*émotion*
à tous ceux pour qui ce n'est pas trop tard...
à lire absolument.
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Les rapports avec le père, voilà un sujet qui inspire beaucoup de romanciers, surtout si ces rapports ont été difficiles, voire conflictuelles. L'absence de communication, le silence du père, la difficulté pour le fils de trouver sa place,...Ce sont des thèmes que l'on ressasse une fois le père disparu. Si on avait su parler, si on avait pu dialoguer ! C'est exactement ce que Pierre Charras nous évoque ici à propos de son père disparu (encore que c'est bien noté "roman"..???) .


Disons qu'il faudrait que l'on aborde chaque récit en oubliant tout ce qu'on a lu avant ! Si c'était le cas, je dirais que ce livre est particulièrement émouvant, pudique, qu'il évoque bien l'image du père aimant mais silencieux, et que l'on se retrouve tous un peu dans ces descriptions. Mais quand on a déjà lu des dizaines d'évocations semblables, on perd un peu de son enthousiasme ! Oui, c'est bien, mais peut-être manque-t-il le petit plus qui fait qu'on ne l'oubliera pas, comme on n'a pas oublié le père d'Annie Ernaux dans "La place", celui de Paul Auster dans "L'invention de la solitude" ou celui d'Azouz Begag dans "Le marteau pique-coeur", je pourrais aussi citer celui de Clémence Boulouque dans "Mort d'un silence", celui de Françoise Dolto dans "Père et fille",.....


Pour ne pas finir sur une note trop négative, je dirais que j'avais dévoré "Dix-neuf secondes" du même auteur (quel suspense !) et bien apprécié "Comédien" (c'est son autre "métier")

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C'est une confession, c'est une lettre d'Amour, c'est un message pour l'au-delà, celui d'un fils à son père.

Classique du non dit, des occasions ratées, de ce temps qui passe, qu'on croit maîtriser et qui vous rattrape pour mieux vous dépasser et vous amène à conclure qu'il est trop tard.
Classique de ces histoires, de ces souvenirs qui sont des petits riens quand on les vit et qui fondent le souvenir quand il ne reste qu'eux, auxquels on se raccroche comme à des moments essentiels si vite passés et inoubliables.

Bien écrit, simple et puissant, Bonne nuit, doux prince est le message d'un homme à son père, d'un Homme à tous les autres : dites ce que vous avez à dire avant qu'il ne soit trop tard, ne laissez pas s'échapper ces moments d'amour, retenez-les pour vivre… simplement.
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C'est court touchant tout ce que l'on voudrait dire à ceux que l'on aime sans y parvenir.Formidablement écrit , émouvant, douloureux …Quand je pense que maman l' a tenu dans ses bras….
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Une belle découverte! Découvert cet auteur du à son décès au mois de Janvier et je ne suis pas déçue du voyage!

L'auteur relate la vie de son père. A travers ce roman, il lui rend hommage, dit les choses qu'il n'a pas pu lui dire avant. Une belle preuve d'amour, un court roman que l'on ne veut quitter! J'ai vraiment adoré!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Je le voyais s'éloigner, la nuque maigre, le crâne chauve, les épaules effondrées. Je n'ai pas bougé. J'aurais dû l'appeler, le serrer dans mes bras, lui dire que j'étais heureux qu'il me fasse cadeau, pour me faciliter la vie de tous les jours, des ob­jets qui lui avaient permis d'être lui. Mais je n'ai pas bougé, je n'ai rien dit. C'est aujourd'hui, tant d'années après, que je voudrais le rattraper et le prendre contre moi. Je sais bien qu'il est trop tard, mais j'y reviens sans arrêt. Comme un cul-de-jatte qui a mal aux jambes, j'ai mal à mon père. C'est ça au fond notre histoire. Des gestes qui n'ont pas eu lieu. Des mots que j'ai négligé de dire. Des élans d'amour aujourd'hui périmés qui m'étouffent. Je n'en finis pas d'établir le catalogue des occasions manquées."

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Le résultat, c'est que nous vivions dans une seule pièce où nous étions tout de même heureux. C'est peut être ça, le secret du bonheur, quand on n'a pas d'espace vital : n'en occuper que la moitié, comme si on en avait deux fois trop.
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Video de Pierre Charras (1) Voir plusAjouter une vidéo

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