Les Carsington, tome 2 : Un insupportable gentleman

- Que vous êtes étourdie! s'exclama -t-il. Vous ne vous rappelez pas m'avoir dit que vous étiez le cerveau de cette entreprise, et moi les muscles? Naturellement, c'est vous qui allez parler. Et, naturellement, j’assommerai les gens et je les jetterai par les fenêtres sur simple demande. Ou ai-je mal compris? Vous souhaitiez aussi que je réfléchisse?

Daphné ne croyait pas aux génies. Pourtant, en cet instant, elle était convaincue d'avoir libéré de la citadelle une force très dangereuse.

Alors, il se mit à marcher lentement vers eux en faisant sonner ses chaînes et en récitant le monologue de Macbeth d'une voix sépulcrale.

Elle leva les yeux vers lui, croisa son regard sombre. Elle qui savait lire tant de langues se rendit compte qu'elle n'arriverait pas à le déchiffrer, qu'elle s'y perdrait.

S'ensuivit le genre de silence furieux dont Rupert avait une grande habitude. Ce n'était pas la première fois, loin de là qu'il laissait son interlocuteur sans voix. Ni la dernière sans doute.

Elles passaient leur temps à cela, ces Grecques. A se transformer en arbre, en fleur, en écho… J’ai toujours trouvé ces réactions excessives. Elle n’auraient pas pu se contenter d’avoir la migraine, comme tout le monde ? Et puis, il faut être bien prude, pour vouloir fuir Apollon. C’est l’un des plus beaux dieux, non ?

En Égypte, le pillage de tombe était un métier à part entière depuis l’époque de Khéops au moins.

Au fil du voyage, il avait ôté ses gants, son chapeau, sa cravate et sa veste. Désormais, très légèrement vêtu, il ressemblait à un colosse de bronze brillant au soleil.