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Critique de migdal


Le 29 janvier 2008, le Maine Libre, annonçant que le corps de Pierre Fauvellière (89 ans) avait été découvert la veille à son domicile, évoquait brièvement la carrière de cet ancien résistant, devenu conservateur au département des peintures du musée du Louvre, célébré pour avoir sauvé nos trésors artistiques durant les spoliations de l'occupation, avant que son étoile palisse et qu'il finisse dans la misère. Jacky Pierrat concluait cet incepit en révélant que le défunt laissait un recueil de souvenirs.

Ce recueil, aujourd'hui publié par la Collection TerreSombres, est donc la confession du fils de l'ancien régisseur du chateau de Chaource (Sourches dans la Sarthe) où une partie des collections du Louvre trouvèrent refuge entre 1940 et 1945, à l'initiative de Jacques Jaujard, directeur des musées nationaux et du conservateur Germain Bazin.

Au printemps 1945, lors de l'inventaire des chefs-d'oeuvre avant leur retour à Paris, apparait une petite nature morte de Bosschaert (le « Bouquet dans une niche ouvrant sur un paysage ») disparue lors de la débâcle de 1870.

Nicolas Chaudun, qui a déjà publié « L'été en enfer. Napoléon III dans la débâcle » et « Le brasier. Le Louvre incendié par la Commune », imagine qu'à la chute du second empire, lors du trajet vers Brest, une bétaillère chargée de trésors du Louvre, dont le Bosschaert, se serait « perdue » en gare du Mans.

Que sont devenus ces trésors ?
Où ont ils été cachés entre 1870 et 1945 ?
Comment sont ils réapparus à la libération pour la gloriole de « petit Pierre », honoré dès janvier 1947, d'une salle portant son nom au Louvre ?
Pourquoi, dans les années Mitterand « petit Pierre » a-t-il été mis en retraite d'office, gommé du Louvre, puis exilé dans sa province natale ?

Le journal de Pierre Fauvellière raconte la destinée de ce « Mortel bouquet » et confesse les meurtres de celui qui apparait comme une réincarnation du légendaire docteur Sheppard (Le Meurtre de Roger Ackroyd).

Roman passionnant pour qui s'intéresse à l'histoire, à l'art, à Rose Valland et aux « monuments men ». Récit fort bien écrit et documenté. Polar au dénouement aussi stupéfiant que tardif puisque, les amnisties et prescriptions gommant les crimes de l'occupation et de la libération, les assassins s'en sortent indemnes.

Mais Nicolas Chaudun n'est pas (encore) Agatha Christie et cet ouvrage met en scène sans doute trop de personnages, par exemple Pierre Bourdan, dont aucun n'est sympathique. Pierre Fauvellière, le narrateur, est un misanthrope qui peint systématiquement les travers et les tics de chaque acteur en les rendant ainsi odieux… difficile d'apprécier un livre dont aucun personnage n'est aimable.

Par ailleurs, une intrigue sur plus d'un siècle avec trois grands actes (1870-1945-1981) exige une attention plus soutenue que pour un roman policier de la série « Grands détectives et risque ainsi d'égarer nombre de lecteurs.

En conclusion, un bon roman historique, un polar moyen ; je préfère dans cette collection TerreSombres « Le dernier des écrivains » et bien sur « L'ouverture des hostilités », mais ma préférence est évidemment discutable et subjective.

PS : L'ouverture des hostilités
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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