Indiscutablement il y a de l'orient dans ce roman. Je ne sais trop l'expliquer, mais la manière de décrire les choses, l'ambiance dépaysent le lecteur. La sensualité à fleur de peau de cette grand-mère, j'oserais dire la « maternalité » puisqu'elle fait office de mère pour Hassan est palpable à chaque page, chaque ligne presque. C'est le combat de sa vie, envers et contre tout, elle veut sauver cet enfant, et crois dur comme fer que passé
le sixième jour, il ressucitera.
Ce qui frappe également c'est l'optimisme, la foi en l'avenir, la foi en la vie.
« A présent, Hasssan et le choléra étaient uns. Il fallait les prendre ensemble. L'un avec
l'autre. La mort avec la vie. On ne pouvait plus rien séparer. Il fallait traverser cela. Ensuite tout serait bien. »
L'enfant est au centre de cette courte, mais intense histoire.
Andrée Chedid, réussit, avec peut de texte, des phrases courtes, claires et efficaces à instaurer un climat intime qui plonge le lecteur au coeur de sa lecture, sans l'en détourner. Elle utilise une belle langue tantôt poétique, tantôt chantante.
« La vieillesse est une terre plusieurs fois labourée, et cela est juste mon Dieu…Mais un enfant !... »
La force de caractère, la foi à toute épreuve n'exclut pas le doute, et une certaine forme de révolte. La dualité est présente dans ce roman, comme elle est l'essence même de la vie.
C'est le second livre d'
Andrée Chedid que je lis. J'apprécie sa plume, la concision et densité de ses écrits.