Petite terre, vaste rêve

Le matin, étendue sur une chaise longue, j'accueillais l'aube. Celle-ci me dévoilait, peu à peu, la montagne Sainte-Victoire. J'ai rarement goûté une paix aussi pétillante. Il me semblait qu'ici les sens demeuraient en éveil : la vue, l'odorat, et même le toucher, tout paraissait à proximité d'une caresse, d'un baiser et de l'appétit de vivre.

Bouc-bel-Air

Si nous restons fidèles à l'appel et aux fibres de cette vie, elle offrira, en retour, substance et canevas aux rêves les plus intrépides , aux desseins les plus audacieux

Chacune de ses visites est une fête. Lorsque j'entends sa clé dans la serrure, je bondis à sa rencontre... Après l'amour, il me garde longuement dans ses bras. Rien au monde n'égale cela! Ses paroles deviennent tendres. Je me serre contre lui. Ses bras m'enveloppent. Tous les printemps du monde se pressent autour de notre lit. Je sacrifierais tout pour ces bras-là.

Ces bras-là...

Alors, peu à peu, il m'apparut évident que, si j'avais atteint l'âge présent, c'est que j'avais bénéficié d'un privilège, celui d'être encore parmi les vivants; ce qui n'était pas le sort de tous.

Quadragénaire

La poésie - par des voies inégales et feutrées - nous mène vers la pointe du jour au pays de la première fois.